L’université Politehnica de Bucarest, en Roumanie, a abrité les manifestations de la première semaine mondiale de la Francophonie scientifique, du 21 au 24 septembre 2021. Ministres, universitaires et autres partenaires francophones ont pris part à ces manifestations couplées à de nombreux évènements statutaires, scientifiques et festifs. Pour cette première dans la vie de l’organisation académique de plus de mille (1.000) membres, et dans le contexte particulier de la Covid-19, les manifestations ont été organisées en mode hybride, c’est-à-dire en présentiel, sur le site de l’université et à distance par visioconférence.
1961-2021, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a 60 ans. En plus de la célébration de cet évènement, la première semaine mondiale de la Francophonie scientifique a été l’occasion choisie pour la tenue de la 5ième conférence des ministres francophones de l’Enseignement supérieur et de la recherche, des premières assises de la Francophonie scientifique avec la publication d’un livre blanc à ce sujet. Il y a aussi la 18ième assemblée générale quadriennale avec la présentation de la stratégie 2021-2025 de l’institution, et la remise des prix aux lauréats du Prix El Fassi et du concours d’entrepreneuriat étudiant.
A l’ouverture des manifestations, les nombreuses délégations venues des quatre coins du monde ont salué l’organisation de cet évènement. A tour de rôle, ils ont évoqué les défis de l’AUF dont la diplomatie scientifique, le numérique éducatif, la mise en place de diverses institutions de recherche telle que l’Académie des sciences de la Francophonie qui sera logée au Maroc, la valorisation du savoir-faire francophone en matière de recherche. Les travaux proprement dits ont commencé par la tenue du Conseil des ministres. A cette occasion, les premiers responsables nationaux de l’enseignement supérieur et de la recherche ont adopté un «Manifeste de la diplomatie scientifique francophone» afin de renforcer le lien entre le politique et le scientifique et la coopération universitaire dans l’espace francophone.
Les manifestations scientifiques
Les rencontres scientifiques se sont déroulées dans dix (10) ateliers thématiques que sont sciences de santé, sciences et techniques, sciences sociales, sciences humaines, sciences de gestion, réseautage et coopération internationale, transformation numérique et gouvernance universitaire, employabilité et entrepreneuriat, formation des formateurs et innovation pédagogique, recherche-développement-innovation-action.
A l’occasion de ces assises, le premier atelier national sur la Francophonie scientifique a été organisé sur la Roumanie. «C’est la première fois qu’on fait un atelier dédié à un pays. L’AUF a décidé d’avoir une politique de diplomatie scientifique francophone qui sera portée par les ministres de l’espace francophone. J’espère que cela deviendra une tradition et on fera un cycle de conférences dédiées à des pays qui veulent agir dans l’espace de la Francophonie scientifique», a affirmé Slim Khalbous, recteur de l’AUF.
Pour matérialiser cette nouvelle dynamique de l’organisation, un livre blanc sur la francophonie scientifique a été présenté. Le document de 232 pages comporte quatre (04) chapitres et fait la synthèse des résultats d’une consultation mondiale initiée par l’AUF en 2020. Laquelle consultation ont participé quinze mille (15.000) répondants issus de plus de soixante-quinze (75) pays. Il aborde diverses thématiques et fait le focus géographique sur dix (10) régions et quarante et un (41) pays.
Au sortir des travaux, il a été décidé d’institutionnaliser les assises et de les faire régulièrement chaque année pour débattre des thématiques les plus actuelles de la francophonie scientifique.
Renouvellement du Conseil d’administration à la 18 ième assemblée générale
«Nous allons continuer avec la nouvelle stratégie, en trois (03) mots : la professionnalisation de la gouvernance des universités ; l’écoute des pays et des établissements-membres ; et par conséquent, une approche différenciée adéquate aux besoins de chaque établissement-membre et de chaque pays». Ce sont les premiers mots de Sorin Mihai Cîmpeanu, enseignant à l’université des sciences agronomiques et de médecine vétérinaire de Roumanie, suite à sa réélection au poste de président du Conseil d’administration de l’AUF. Il a été plébiscité par 58% des suffrages exprimés, soit 165 voix sur 286 pour un nouveau mandat de quatre (04) ans.
En plus du président, les membres universitaires du conseil d’administration ont été renouvelés. A cet effet, les professeurs Ahmadou Aly Mbaye, recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) du Sénégal, et Rabiou Cissé, président de l’Université Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso, ont été élus membres du conseil d’administration de l’AUF en qualité de représentants de l’Afrique de l’Ouest. En ce qui concerne les Etats, l’Egypte et Haïti ont fait leur entrée dans le conseil, à côté du Cameroun, Canada, Canada-Québec, Maroc et de la Côte d’Ivoire, Fédération Wallonie-Bruxelle, France, Roumanie, Suisse.
L’occasion a aussi été saisie pour présenter la stratégie 2021-2025 dont les principaux axes stratégiques et projets structurants sont : Transformation numérique et gouvernance universitaire, Employabilité et entrepreneuriat, Réseautage et coopération internationale, Formation des formateurs et innovation pédagogique, Recherche et valorisation.
La célébration de l’excellence francophone
Ibrahima Thioub et Jean Crespin Cubahiro. Ce sont les noms qui sont désormais inscrits en lettre d’or dans l’histoire de l’AUF. En effet, le premier remporte la 5ième édition du prix El Fassi, et le second part avec le premier prix du jury du concours d’entrepreneuriat étudiant “60 secondes pour convaincre». Les deux (02) prix ont été remis aux lauréats le vendredi 24 septembre 2021.
Le professeur Ibrahima Thioub a été recteur de l’UCAD et va célébrer cinquante (50) ans d’enseignement en octobre prochain. «Nous devons travailler à élever le niveau de compétence scientifique. Le projet que vous avez, celui de faire une semaine de la Francophonie scientifique devra signifier un appui à la science, au triomphe de la raison», a lâché ému le nouveau lauréat.
Jean Crespin Cubahiro est, quant à lui, un jeune étudiant burundais de l’American University of Beirut (AUB) au Liban. Son projet a porté sur la production d’électricité à partir du biogaz pour alimenter les localités. Tout en recevant son prix, il a invité les responsables académiques et autres organisations à accompagner les initiatives des jeunes, car il y en a des millions qui manquent de soutien pour réaliser leurs rêves.
Pour rappel, le prix El Fassi, décerné tous les quatre (04) ans, couronne l’ensemble de l’œuvre d’une personnalité dont l’action scientifique et de recherche a exercé une large influence à l’échelle internationale. Le concours international d’entrepreneuriat étudiant, quant à lui, a été l’occasion pour les étudiants de présenter leurs projets d’entreprise à travers une vidéo de 60 secondes pour convaincre le public et le jury.
Adjéi KPONON