La 9e mandature de l’ODEM entre dans la phase opérationnelle de sa mission avec l’organisation de la 1re édition des Journées Ethiques et Déontologiques (JED) de la presse béninoise. Le lancement officiel de ces JED a été effectif le jeudi 07 septembre 2023, à la maison des médias Thomas Mégnassan à Cotonou.
Le 03 mai 2023, alors qu’ils prenaient officiellement les rênes de l’institution dont ils ont désormais la charge, ils ont fait le serment de redorer son blason tout en faisant observer à tous les professionnels des médias les règles de déontologie exacte et d’éthique dans les rédactions. Quatre mois après leur investiture, les promesses ont pris corps, des actes concrets ont été posés. Ils sont partis d’institution sans Siège et sans contenu à mettre à la disposition des journalistes, pour avoir désormais un bureau et des sièges pour s’asseoir et une bibliothèque bien garnie de documents indispensables à la profession du journalisme. Mieux, ils viennent désormais d’inscrire les Journées Ethiques et Déontologiques (JED) de la presse béninoise dans les annales de cette institution.
Eux, ce sont les membres de la 9e mandature de l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM). Le jeudi 07 septembre 2023, à la maison des médias Thomas Mégnassan à Cotonou, ils ont réuni professionnels des médias, étudiants en journalisme, membres du corps diplomatique, agents des forces de défense et de sécurité, au lancement de cette première édition des Journées Ethiques et Déontologiques (JED) de la presse béninoise. Ceci pour emboiter les pas à leurs ainés, qui, en créant l’ODEM en 1999, avaient le souci d’autoréguler la presse béninoise au regard des dérives observées. Plusieurs discours et actes forts ont marqué la cérémonie.
Les discours exhortent les journalistes à plus de responsabilité dans leur métier

Zakiath Latoundji remettant des documents aux journalistes
Placée sous le thème « L’Ethique et la déontologie à l’épreuve du numérique », la nouvelle équipe dirigeante de l’ODEM entend, à travers cette 1re édition des JED, asseoir les bases d’une autorégulation spécifique au numérique. Le président de l’ODEM, Ulrich Vital Ahotondji, en justifiant le choix relatif au numérique, dira qu’« aujourd’hui, nous sommes envahis par les réseaux sociaux, par les informations et nous envahissons, nous aussi, ces réseaux. Aujourd’hui, nous sommes envahis dans notre intimité, notre éducation est volée pour ne pas dire violée. A nos corps défendant, nous portons le lourd fardeau des messages Whatsapp auxquels il faut absolument répondre. Bref ! Notre liberté est conditionnée». Ces journées sont donc organisées pour éveiller davantage la conscience des journalistes sur les règles éthiques et déontologiques du métier en général et en particulier sur les exigences professionnelles relatives au numérique. Car, ajoute le président de l’ODEM, « le cœur de tout métier, le cœur de toute profession, c’est bien l’éthique et la déontologie ». L’assemblée spéciale des associations professionnelles des médias n’est pas restée en marge de cette cérémonie de lancement officiel des JED. Sa porte-parole Zakiath Latoundji se réjouit de cette initiative et exhorte les journalistes à exercer leur métier dans le respect des règles éthiques et déontologiques, gage d’une presse responsable. « Il est important pour chaque professionnel des médias de faire preuve de responsabilité dans le traitement de l’information. Cette responsabilité passe par le respect du code d’éthique et de déontologie. Car il est important de savoir que la déontologie dans le traitement de l’actualité protège aussi bien les professionnels de l’information que le public », a fait observer Zakiath Latoundji tout en invitant les acteurs des médias à jouer pleinement leur partition pour la réussite de ces JED. Au nom de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC), le conseiller Bastien Salami affirme qu’à travers ces JED, l’ODEM illustre parfaitement sa volonté et sa détermination d’œuvrer pour une dynamique professionnelle de la presse béninoise. A l’en croire, le thème de cette 1re édition est en phase avec les défis du 21e siècle auxquels les médias sont confrontés. « En effet, avec la révolution des Technologies de l’Information et de la Communication, le journaliste est impacté au point où le numérique l’oblige à s’y adapter en adoptant désormais une posture qui l’amène dans l’exercice de la profession, à faire preuve, outre le professionnalisme, la responsabilité, mais en plus de la technicité », a-t-il élucidé avant d’ajouter que tout cela « permettra au journaliste et au communicant, de s’armer contre toute entreprise qui viserait à compromettre la paix, la sécurité, utiles au bien-être économique et social. » Pour permettre aux participants de mieux cerner les enjeux, une conférence inaugurale a précédé le lancement des JED.
Une conférence qui réaffirme la responsabilité du journaliste.
C’est l’avocat Charles Badou qui a animé la conférence inaugurale portant sur « L’éthique et la déontologie à l’épreuve du numérique ». A l’entame de sa communication, il a d’abord fait cas de la place importante qu’occupe le journaliste au regard du rôle qui est le sien à l’ère de la démocratie. « Sans vous qui avez le devoir et l’obligation d’informer, d’instruire mais quelque part, de divertir, peut-on parler de démocratie, et d’autre chose ? Le citoyen peut-il à ce moment là, avoir les moyens et l’aptitude nécessaires qui lui permettent d’intervenir dans la sphère publique ? », s’est-il questionné avant d’attirer l’attention des uns et des autres sur celui qui peut se prévaloir du titre de journaliste. Pour répondre à cette question, il a fait recours à l’article 21 du code de l’information qui offre trois différentes définitions. Et s’il est clair que le professionnel se retrouve dans l’une de ces catégories, il est donc censé se plier aux règles et aux normes qui régissent le corps de métier. « C’est l’ensemble de ces normes et règles que l’on identifie comme étant déontologie. Si vous êtes journalistes, vous n’exercez pas comme bon vous semble. Au-delà de la déontologie, il y a l’éthique du journaliste qui vous lie et vous contraint. Et quand on parle d’éthique, cela veut dire la manière de vivre. Et donc l’éthique de journaliste, c’est sa manière de vivre, son comportement, c’est tout ce qu’il fait dans la société qui permet de dire que celui-là observe, garde, respecte les règles qui sont les siennes. », a-t-il développé. Il a également exposé quelques sanctions auxquelles le journaliste peut être exposé pour non respect de ces règles.
Le lancement des JED a été l’occasion pour les participants de prendre connaissance de la première décision rendue par la 9e mandature de l’ODEM.
L’événement a aussi servi de cadre à la distribution de plusieurs ouvrages journalistiques aux responsables des organes de presse. Ce faisant, il s’agit pour l’institution d’autorégulation, de fournir aux professionnels des médias, les ressources intellectuelles nécessaires pour leur permettre d’être en phase avec les normes éthiques et déontologiques. Les JED 2023, vont durer un mois au cours duquel 12 conférences seront organisées dans 12 localités du Bénin. Ceci, pour sensibiliser les professionnels des médias et les populations sur le code d’éthique et de déontologie afin de leur permettre de continuer à exercer de façon responsable, leur métier. Les JED se referment le 07 octobre 2023.
Estelle DJIGRI