Du 28 au 30 août 2024, le Conseil National de l’Education (CNE) s’est réuni à Cotonou dans le cadre de sa 1re Assemblée consultative. La rencontre a mobilisé 64 des 67 membres à Cotonou.
«Elaborer un schéma directeur du système d’information du secteur de l’éducation ; menez une réflexion sur l’effet de l’utilisation des réseaux sociaux sur le système éducatif national ; tenir compte désormais des informations du Centre National d’Investigation Numérique dans l’élaboration du rapport sur l’état du système éducatif national ; introduire les modules de neuroscience dans le programme de formation initiale des enseignants du Primaire et de l’Enseignement Secondaire Général. » Ce sont les recommandations d’ordre transversale de la première session de l’Assemblée consultative du Conseil National de l’Education (CNE), après l’installation de ses 67 membres. C’est le fruit d’intenses travaux de réflexion dont l’observation et l’analyse d’une séquence de classe de Mathématiques filmée dans une classe à l’école primaire.
En procédant à leur installation, le ministre d’Etat, secrétaire général à la Présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki, soulignait que « la tenue de la présente cérémonie d’installation et d’organisation de la première session de l’Assemblée consultative a non seulement le mérite d’achever la mise en place de tous les nouveaux organes du CNE, mais aussi de permettre aux membres de l’Assemblée consultative d’entrer de plein pied dans la réalité de leur fonction ». En sa qualité de président du CNE, le professeur Noël Gbaguidi, a précisé qu’une session de l’Assemblée consultative est l’occasion pour ses membres de faire le bilan de l’état du système éducatif national et de discuter des enjeux et des perspectives qui l’exposent. Les travaux qui ont suivi ont permis aux participants de traiter de fond en comble le thème de cette première session : « Etat actuel du système éducatif béninois : bilan et perspectives ».
Les membres de l’Assemblée consultative lors de leur 1re session
Aperçu des travaux
A l’entame des travaux, les participants sont allés à la découverte des textes fondamentaux du CNE rénové et de ses activités, avant de se pencher sur le plan stratégique 2023-2027 de l’institution. Cette prise de connaissance des textes a été suivie du regard sur les comptes administratifs, de gestion et les états financiers 2023 du CNE et la présentation de « L’état du système éducatif béninois au 30 juin 2024 : bilan, défis majeurs et perspectives de développement ». Ces préalables accomplis, les panels de discussion ont été installés. Ils ont porté sur les thèmes : Gouvernance administrative et pédagogique dans le secteur éducatif national, Système d’information et numérique dans le secteur de l’éducation, Recherche et innovation (mise en œuvre de la PNRI), Déviance en milieu scolaire et universitaire (réseaux sociaux, harcèlement, violences, dépravation des mœurs, alcoolisme, …). A ces communications discutées en panel s’ajoutent des échanges en atelier portant sur l’état de chaque sous-secteur de l’éducation.
Pour apprécier le travail des enseignants, l’Assemblée a assisté à la diffusion d’un cours de Mathématiques animé par une institutrice. Il s’est agi de l’observation et de l’analyse d’une séquence de classe de mathématiques filmée à l’école primaire. Pour cette activité, la première du genre, un jury a porté un regard critique et scientifique sur l’exercice. Le jury était composé de Adolphe Cossi Adihou, professeur de didactique des mathématiques ; Hermann Degla, docteur en neuroscience ; Jean Tata Tossou, chef du département de Sciences de l’Education et de la Formation de l’Université d’Abomey-Calavi, et Kévidjo Adoho, inspecteur du 1er degré. Les travaux ont accouché de 16 actions et 20 recommandations dont 4 transversales. Aux quatre recommandations transversales déjà citées s’ajoutent 4 actions et 8 recommandations pour le compte du MEMP, 5 actions et 6 recommandations pour le compte du MESTFP, 7 actions et 2 recommandations pour le compte du MESRS.
C’est avec un sentiment de satisfaction, constatant que toutes les activités inscrites dans l’agenda ont été exécutées, que le professeur Noël Gbaguidi a mis un terme aux travaux. Il a saisi l’occasion pour inviter les acteurs à agir pour la mise en œuvre des actions et des recommandations. A la sortie des travaux, les participants n’ont pas manqué de donner leurs impressions.
Les impressions de quelques participants
Dr Justin Ayélo, DDEMP Alibori
«Mes impressions sont bonnes. Je suis très content parce que nous avons fait l’état des lieux du système éducatif en République du Bénin. Tout a été passé en revue, autant ce qui est bien que ce qui est moins bien. Nous avons fait des propositions pour l’amélioration, notamment autour de la gouvernance administrative et pédagogique. Nous avons avancé sur l’accessibilité car, de nombreux enfants entrent à l’école. Le maintien aussi s’est amélioré car, grâce aux cantines scolaires, les enfants restent à l’école. Ce qui reste, c’est la qualité. Il faut œuvrer pour qu’il y ait l’efficacité interne (que les enfants travaillent bien, soient performants à l’intérieur du système) et l’efficacité externe (que les enfants puissent effectivement monnayer dans la vie ce qu’ils ont appris à l’école, qu’ils puissent s’adapter aux réalités de la vie). »
Etienne Sossou Ahouanka, membre du collège du CNE
«J’ai de très bonnes impressions car, nous avons fait tout ce qui était prévu dans l’agenda. Ensuite, cette grande innovation qui est dans l’agenda est une bonne chose. Cela a permis de montrer à la face du monde ce qui se fait dans l’éducation au Bénin. Je félicite l’institutrice qui a contribué à ce cours filmé. Je retiens de tout ce qui a été dit, de tous ces panels, que nous sommes en train d’évoluer même si tout n’est pas bien fait. En tant que membre du CNE, nous jouerons notre partition pour que les recommandations soient mises en œuvre afin que l’éducation progresse. »
Professeur Cyriaque Ahodékon, directeur de l’école doctorale Education, Sport et Développement humain de l’UAC
«Mes impressions sont très bonnes. A écouter les différentes communications qui sont passées et les différents panels qui ont été animés par des spécialistes, on note que le système éducatif a d’énormes problèmes. Il faut qu’il y ait ce genre d’Assemblée pour discuter de ces problèmes. A travers les débats et les différentes propositions, je crois que nous sommes en train de partir sur de très bonnes bases pour l’évolution du système éducatif. La particularité de cette Assemblée, c’est la séquence de classe filmée qui a été visualisée et qui a permis de découvrir beaucoup de choses aussi bien sur le plan didactique, de l’environnement de classe, que sur le plan de la pratique enseignante. Cela a permis de voir les difficultés auxquelles sont confrontées les enseignants et les actions sur lesquelles nous devons insister, les modules à prévoir, dans le cadre de la formation des enseignants. »
Adjéi KPONON
