23 ans d’existence du Fitheb : Historique et état des lieux (Des doutes sur la tenue à bonne date de la 12ème édition)

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Sept (07) mois nous séparent de la prochaine édition du Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb). Hélas, la résurgence des polémiques entre les acteurs culturels, en l’occurrence les administrateurs du CA et le ministre de tutelle en charge de la culture laisse perplexe. On mise fort sur un éventuel report de la date de l’événement. Après vingt trois (23) ans de traverser du désert, il importe dès à présent de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, aux fins de retracer le parcours du plus grand festival de théâtre, le festival des enjeux.

Créé en 1990 sous l’impulsion de deux Béninois, Antoine Dadelé, metteur en scène, alors directeur de la Recherche et des Echanges Culturels au ministère de la culture, Tola Koukoui, metteur en scène, directeur du Théâtre Kaïdara, et du français Yves Bourguignon, ancien directeur du Centre Culturel Français de Cotonou, le Fitheb, à l’époque, avait comme objectifs majeurs de célébrer la Journée Mondiale du Théâtre le 27 Mars, d’enrichir et d’élever le niveau de la création et de la production artistique et culturelle, de développer la capacité de la culture à accroître la production de la plus value nationale et de favoriser la compréhension entre les nations et les peuples par les échanges culturelles. De sa date de création à ce jour, plusieurs autres objectifs spécifiques vont s’ajouter aux principaux de départ pour assurer son envol et garanti sa pérennisation. C’est partant de ces quelques objectifs que les différents ministres de la culture et les multiples directeurs du Fitheb qui se sont succédés durant ses vingt trois ans d’existence du festival ont essayé, de façon disparate, de promouvoir le théâtre en assurant l’organisation jusqu’en avril dernier de la 11ème édition du Fitheb, celle dite du Renouveau. Même si les fruits n’ont pas totalement tenu la promesse des fleurs.

Le Fitheb, des crises sans lendemain

23 ans de promotion du théâtre, mais également de gestion de crises sans lendemain, c’est ce qu’on retient de l’aspect négatif du festival. Le Fitheb, depuis sa création, n’a de cesse d’être secoué par des crises qui, hélas, perdurent jusqu’à ce jour avec des effets ternes sur l’image du festival. Des cérémonies d’ouverture plusieurs fois reportées, des troupes et compagnies invités qui manquent au rendez-vous aux dernières heures de l’entame du festival, la mauvaise gestion des ressources mises à disposition, la réticence des mécènes, des programmations parfois objet de critiques, qui tourmentent décideurs, spectateurs, acteurs et promoteurs culturels et enfin des commissions et partenaires techniques annoncés qui font défection au moment où on s’y attend le moins. Autant de difficultés parfois même suscitées qui, dans la durée, bloquent le bon fonctionnement des activités de l’institution Fitheb pour cause d’amateurisme et le manque de professionnalisme. Le reliquat de ces manœuvres désobligeantes est la mauvaise publicité faite au festival, le plus grand en matière de théâtre pour le moment en Afrique.

Des doutes sur la tenue à bonne date de la 12ème édition 

Alors qu’on croyait conjurer le mauvais sort qui affecte la réputation du festival à partir de la 11ème édition, des doutes surgissent et planent déjà sur la tenue à bonne date de la prochaine édition. A sept mois de la 12ième, les principaux acteurs du secteur à savoir les administrateurs du Conseil d’administration et leur ministre de tutelle ne parviennent pas encore à trouver la voie du consensus quant au choix du nouveau directeur du Fitheb, le successeur du directeur sortant. Faudrait-il le rappeler encore ? Peut-être pour ceux qui ne sont pas au parfum des nouvelles culturelles, le souhait du ministre de tutelle, après les journées de réflexion des 6 et 7 juin derniers à Grand-Popo, est de doter l’institution Fitheb de nouveaux textes en toilettant ceux existants avant l’élection du nouveau directeur. Ce qui n’est pas du goût des membres du CA, qui voulant respecter les textes actuels de l’institution pour aller vite dans le processus qui devra aboutir à l’organisation de la prochaine édition du festival, ont procédé, il y a de cela deux semaines, au dépouillement des appels à candidature, à la notation et à la désignation du nouveau directeur malgré les injonctions du ministre de la culture. Cette crise de méfiance qui n’amuse plus personne ne participe, en aucun cas, au rayonnement de la culture béninoise sur le plan international et dont le Fitheb est une vitrine. De nos recoupements, l’autorité ministérielle serait contre la méthode de défiance du CA même si les administrateurs auraient fini par valider des dispositions des nouveaux textes élaborés par le comité de suivi et introduits par l’autorité. Pour l’heure, il serait difficile de deviner de quoi sera faite la suite de ce dossier. Wait and see !

Edouard KATCHIKPE

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