Clap de fin sur la 2e édition de l’Ecole d’Eté sur l’Intelligence Artificielle (EEIA) de la Fondation Vallet sous l’égide de la Fondation de France. Officiellement ouverte le lundi 18 juillet 2022, la présente édition de l’EEIA a fermé ses portes le samedi 13 août 2022 à l’occasion des journées portes-ouvertes et de présentation des différents projets réalisés par les participants. En présence des parents, amis, autorités politiques, administratives, militaires et diplomatiques, sans compter les participants et formateurs, les petits plats ont été mis dans les grands pour une cérémonie haute en couleurs artistiques et culturelles sur l’esplanade de la bibliothèque Bénin Excellence de Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi.
200 participants à savoir 50 juniors et 150 seniors dont 135 Béninois et 15 boursiers venus des pays d’Afrique francophone ; 3 meilleurs participants désignés ainsi que la lauréate du challenge IdeAtion ; 16 projets conçus et touchés du doigt par le public à l’occasion des visites de stands. Ce sont les chiffres ainsi que les prouesses réalisées lors de la 2e édition de l’Ecole d’Eté sur l’Intelligence Artificielle (EEIA) de la Fondation Vallet. En effet, en plus de l’ouverture de l’initiative aux juniors, apprenants des classes de 6e en 3e, la présente édition a connu la participation de jeunes garçons et filles venus de plusieurs pays d’Afrique que sont le Burkina Faso, Djibouti, Madagascar, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burundi, le Niger, les Comores, le Tchad et le Cameroun.
La cérémonie de clôture de cette édition 2022 de l’EEIA a été marquée par des allocutions qui ont planté le décor de cette célébration de la révolution numérique au Bénin, voire en Afrique.
Une aventure scientifique aux couleurs du panafricanisme
La transformation numérique de l’Afrique en général et celle du Bénin en particulier est en marche. A ce propos, Gaspard Datondji, représentant de la ministre du Numérique et de la digitalisation, a rappelé les actions du Gouvernement dans le domaine avant de faire une révélation. « Dans quelques semaines, une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle et les mégadonnées sera adoptée par le gouvernement de notre pays. Cela constitue pour ce vivier d’apprenants de cette école d’été, une chance, une opportunité, pour participer réellement à la transformation numérique de notre pays à partir de l’usage de l’intelligence artificielle », a révélé le cadre.
Cette esplanade savamment décorée aux couleurs bleu et blanc et flanquée des drapeaux du Bénin et de la France est devenue trop exiguë pour contenir participants et invités. C’est dans cette ambiance des grands jours que Espéran Padonou, président du conseil d’administration de Bénin Excellence et directeur de la Fondation Vallet, a sorti de l’ombre les nombreuses actions de la Fondation. « L’école d’été est une initiative de la Fondation Vallet, sous l’égide de la Fondation de France, qui la finance à hauteur de 90 %, et nous avons l’appui du PNUD qui nous aide à boucler ce financement », a-t-il souligné. Après avoir remercié l’ensemble des partenaires, il a ajouté que « cette école d’été a un enseignement à 75 % pratique et 25 % théorique. Elle a vraiment acquis une dimension internationale et s’intègre dans le projet de la Francophonie et du Panafricanisme ».
Pour Aliou Djialiri, directeur exécutif de l’ONG Bénin Excellence, cette école d’été sur l’IA n’a pas été qu’une aventure scientifique mais c’est aussi un modèle d’intégration africaine. « Nous n’avons aucun doute sur vos qualités actuelles de précurseurs pour les uns et de catalyseurs ou d’accélérateurs pour les autres pour les projets d’application pratique de l’Intelligence Artificielle (IA) dans vos pays respectifs », a estimé le responsable de l’ONG Bénin Excellence, avant de rappeler le contenu des formations. « Au cours des trois premières semaines, des enseignements ont été donnés en programmation, en machine et deep learning, en robotique et domotique. Une série de conférences a permis d’aborder les aspects juridiques, philosophiques et éthiques de cette discipline. La dernière semaine a été dédiée à la réalisation des projets d’application. », a-t-il fait savoir.
Afin de permettre à davantage de jeunes sur toute l’étendue du territoire, de bénéficier de connaissances et compétences dans le domaine de l’IA. Paul Loko, directeur du CAEB, a annoncé qu’à partir d’octobre prochain, des clubs d’IA seront installés dans les bibliothèques du CAEB.
Au nom des participants, Fitahiana Razafimahenina, venu de Madagascar, a remercié les organisateurs et les formateurs. « Vous nous avez donné l’opportunité d’élargir nos connaissances, d’avoir, de savoir, de connaître tout simplement. A part les enseignements, vous nous avez fait connaître la culture béninoise. Même si aujourd’hui c’est la fin de l’école d’été, ce n’est que le commencent, le début d’une aventure que nous allons bâtir ensemble », a vigoureusement clamé le jeune participant sous les applaudissements et cris de l’assistance.
Cette aventure a commencé par la révélation des nombreux talents et projets des participants.
Célébrés des innovateurs et des talents
« Avant de venir ici, je ne savais pas programmer, faire du machine learning, mais j’avais une passion pour la robotique. Cette école d’été m’a permis de développer mes connaissances, de me développer moi-même socialement et intellectuellement. » C’est le témoignage de Oluwa-Femi Lodjo, élève en Terminale C, déclarée meilleure participante par un jury de sélection créé à cet effet. A côté d’elle, la deuxième place est occupée par Yanel Aïna, étudiant à l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématique (UNSTIM) d’Abomey. La troisième place revient à Sienka Dounia, titulaire d’une licence en comptabilité et d’origine tchadienne.
L’autre talent célébré, c’est la lauréate du challenge des filles dénommée IdéAtion de l’association African Women in Action for Africa (AWA-Africa) dont l’objectif est de proposer des projets d’utilisation de l’IA dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’entrepreneuriat. Pour cette 2e édition de l’EEIA, la lauréate s’appelle Amidath Alégué. Son projet porte sur un outil de détection précoce des maladies congénitales.
Les uns après les autres, les participants juniors, qui ont bénéficié des cours de programmation, et seniors ont présenté leurs projets développés en équipe. Au total, les juniors ont exposé six projets d’application au public. Il s’agit des projets Maison intelligente, Contrôle des drones, Table de multiplication, Feux tricolores, Labyrinthe et Résolution d’équation du type ax+b=c. Les seniors, quant à eux, ont présenté dix projets. Ce sont les projets Voiture automatique, Hélicoptère, Puissance 4, Moteur de recherche, Détection de plagiat, Connaissance client, Chaîne logistique, Épidémiologie, Simulation de culture agricole et Poulailler. L’ensemble de ces projets ont été exposés au public lors de la visite des stands disposés à côté et dans l’enceinte de la bibliothèque. Les regards sont désormais tournés vers la 3e édition, en 2023.