Je viens par la présente lettre vous expliquer une situation douloureuse. Je vais vivre un enfer si vous ne venez pas bientôt à mon secours. Moi Sossou Djossou Brejniev je ne vis plus et en désespoir de cause, j’ai décidé de m’adresser à votre autorité. Ne pensez pas que le Prénom Brejniev me relie à cet immense pays dont le valeureux Président fait peur à tous les occidentaux bien-pensants. Non, je suis béninois et mon inestimable père m’a donné le prénom d’un des dirigeants de ce pays qu’il admirait tant. L’ancien combattant s’écriait toujours : Ce sont eux qui ont gagné la deuxième guerre mondiale ; le reste est du cinéma hollywodien !
Là n’est pas mon propos. En fait, j’ai un problème avec les filles depuis quelques années. Elles me coûtent très chères. Le pire, c’est qu’en ce 2022, je suis tombé sur une sainte jouvencelle qui fait certes chavirer mon cœur et anéantir mon portefeuille. Rien n’y fait : impossible d’échapper à ces demandes permanentes, incessantes et dispendieuses.
Depuis que je la connais et qu’elle passe le temps à me demander des subsides, rien de ce qu’elle exige ne me paraît utile et pourtant ! tenez : je m’occupe de ces unités dans le portable Android que je lui ai acheté et que je devrais, selon elle, changer en iPhone bientôt. Je l’habille, la tresse et la nourris avec des choses immondes comme shawarma ou hamburger. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’elle habite une masure délabrée avec ses parents et a des exigences de reine.
Vous me demandez pourquoi je continue cette relation qui me ruine financièrement, matériellement, sentimentalement et même physiquement. Je pourrai vous expliquer mais est-ce que vous comprendrez, vous qui êtes si haut perché. Elle est la seule qui me fait connaître la différence entre le ciel et la terre ; elle me fait confondre le plaisir et le bonheur; elle m’aide à prier, à supplier le Seigneur de me délivrer car je suis esclave de ses sens ! Bref, avec elle, je suis riche dans ce monde où je ne suis rien. Tout mon argent durement gagné qui me suffisait à peine est aujourd’hui consacré à elle et elle seule. Demandez à d’autres et ils vous expliqueront que dans ce monde oppressif et répressif où nous appartenons aux politiciens qui appartiennent aux pouvoirs d’argent, il ne nous reste rien que les plaisirs futiles.
Il y a la télé, l’internet et tout cela conduit à du sexe de plus en plus déviant. Moi, j’ai choisi ou plutôt, aimant les joies et les plaisirs simples, je l’ai trouvée quelque part où je commence à sentir que toute une famille m’arnaque. Elle continue à vivre dans une maison délabrée et tout le monde ; père, mère, enfant et couvée m’accueillent avec mes cadeaux de plus en plus nombreux qui, bientôt me conduiront en prison car il ne me reste plus qu’à voler et j’irai me reposer à l’ombre des murs de missrereté nouveau eldorado de mes frères gayman et associés. Au fait, pourquoi je vous adresse cette lettre ?
Dans un accès d’inutile et imbécile lucidité, j’ai décidé d’abandonner ma famille c’est-à-dire mes parents qui me regardent avec réprobation ; mes frères et sœurs qui m’envient presque, pour aller vers un ailleurs hasardeux. En réalité, je dois de l’argent à tout le monde et je devrais me séparer de cette fille qui me retrouve souvent grâce à la qualité d’un cousin technicien qui semblait avoir plus d’influence sur elle que moi. Je vous ai dit, je suis un esclave ; mais lui il semblait être le maître de cette sainte diablesse.
Excellence, monsieur le directeur. Il faudrait couper mon portable et jeter la sim dans le plus profond des oubliettes. Je vous serai reconnaissant de m’avoir sauvé non pas de la déchéance (car j’y étais depuis longtemps dans un pays où rien ne me réussit) mais de cette confusion où tout se confond et s’amalgame : plaisir et bonheur ; amour et sexe et surtout vie et survie.
Maoudi Comlanvi JOHNSON,
Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe