Doctorants, enseignant-chercheurs, ingénieurs de divers secteurs, jeunes chercheurs venus du Bénin, du Togo, du Niger et du Nigéria, ont pris part à un atelier régional de formation des alumni de la DAAD du 25 au 27 octobre 2023. Au cœur de cette assise scientifique de trois jours déroulée à l’hôtel Behova de Dangbo, les participants ont cerné les enjeux de l’adaptation et la résilience des zones agricoles à la sécheresse.
«Intérêts et limites des réservoirs d’eau pour l’adaptation et la résilience des zones agricoles à la sécheresse : analyse et modélisation ». C’est la traduction française de « Interest and limits of water reservoirs for the adaptation and resilience of agricultural areas to drought : analysis and modelling », le thème retenu par les alumni de la DAAD pour apporter leur contribution à la réflexion et renforcer leurs capacités sur un pan des défis liés au développement durable : la sécheresse, la résilience des terres agricoles, la gestion des réservoirs d’eau. Pour le prof Jean Bio Chabi Orou, directeur du Laboratoire de la Mécanique des Fluides, de la Dynamique Non-linéaire et de la Modélisation des Systèmes Biologiques (LMDNMSB) de l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) représenté par le Dr (MC) Vincent A. Monwanou, ce thème est très important, car il est d’actualité, au point où on parle d’ailleurs de méga-sécheresse. « Nous avons ici un bon spectre de participants et nous aurons des échanges de qualité », a fait savoir l’enseignant-chercheur. Au nom des enseignants-chercheurs de l’IMSP et des femmes scientifiques de l’institut, le Dr Ossénatou Mamadou a aussi souligné la pertinence de la thématique, car, précise-t-elle, tous ces extrêmes climatiques sont des évènements sur lesquels il faut s’attarder et qu’il faut étudier. En effet, cela permettra « non seulement de définir des stratégies d’adaptation, mais aussi d’anticiper sur les actions à mettre en place afin de faire face à ces évènements quand ils vont survenir ». En sa qualité d’organisateur principal, le Dr Sèmako Justin Dèdèwanou, alumnus DAAD, a insisté sur les enjeux de ce workshop pour les participants. En effet, éclaire-t-il, « Cet atelier renforcera la capacité des participants en agro-hydrologie. Il leur permettra d’organiser leurs recherches de l’échantillonnage à l’analyse avec facilité et sans difficultés majeures pour une bonne performance dans le secteur agricole et la préservation d’un environnement vivable ». L’étape d’ouverture franchie, les participants sont entrés dans le vif du sujet.
Les alumni DAAD visitant les retenues d’eau du village aquacole de Mondotokpa
Une approche interactive pour des communications enrichissantes
Dans une approche interactive parfaitement bilingue (en anglais et français), les communications ont été déroulées pour permettre aux participants d’enrichir leurs connaissances. La première communication de cet atelier financé par la DAAD, l’office allemand d’échanges universitaires, a porté sur le thème « Réservoirs d’eau, sécheresse et agriculture en Afrique de l’Ouest ». L’une après l’autre, sept autres communications ont été exposées. Elles ont porté sur : Introduction to R programming and tools for water assessment ; Design, construction and maintenance of irrigation reservoirs ; Connection of climate change and droughts, Adaptation of water resources management under climate change ; Vulnérabilité à la sécheresse et les systèmes d’alerte précoce ; Water storage and agricultural resilience to drought ; Importance de l’intelligence artificielle dans l’amélioration de la production agricole ; et, enfin, Adaptation of differents types of agricultural crops in Benin.
Les présentations ont été faites, individuellement ou en équipe de deux, par le docteur Roger Idossou, Rémi Monwanou et Mathieu Toviessi. En plus des présentations magistrales, les participants ont aussi mis la main à la pâte.
De la théorie à la pratique
C’est avec un sentiment de curiosité teinté d’empressement que les participants ont abordé le module portant sur le logiciel de traitement R. Questions, réponses et manipulations ont permis aux alumni de la DAAD de prendre en main le logiciel pour certains. Et pour d’autres, d’avoir des réponses à des questions qu’ils se posaient depuis des lustres. La phase pratique de cet atelier régional s’est poursuivie sur le terrain avec la visite du bassin versant agricole de la vallée de l’Ouémé, notamment le village aquacole de Mondotokpa et un terrain agricole situé derrière les installations de l’IMSP. Sur les deux sites, les participants ont identifié les types de réservoirs d’eau et déduit leurs caractéristiques en faisant le pont avec leurs connaissances fraîchement acquises.
Au détour d’une visite, l’occasion a aussi été saisie la veille pour partager avec les étudiants de l’IMSP les opportunités de bourses d’études en Allemagne et dans la sous-région offertes par la DAAD. Au terme des travaux, quelques participants n’ont pas manqué de donner leurs impressions.
Impressions de quelques participants
Ezéchielle Bouet, alumnus DAAD de IRGIB-Africa
«J’ai été enchantée par la qualité des communications que nous avons eu durant ces trois jours de formation. Les échanges ont été riches en couleurs en ce sens que nous avons beaucoup partagé nos connaissances en matière de production alimentaire, d’utilisation de l’eau dans l’intensification de la production agricole. Nous avons aussi abordé la question de la raréfication de l’eau et des solutions à y apporter. »
Christelle Codjia, alumnus DAAD de l’University of Nigeria
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«Nous sommes fortement impressionnés par cette initiative. Ce workshop nous a permis d’apprendre de nouvelles choses et d’actualiser nos connaissances. Nous avons appris en l’occurrence l’amélioration de l’aménagement des réservoirs d’eau. Ces acquis vont servir à améliorer nos relations avec les producteurs surtout leur apprendre comment est-ce qu’ils doivent améliorer leur utilisation de l’eau pour de bons rendements. Egalement comment faire pour ne pas que les réservoirs d’eau s’épuisent. Ces acquis nous permettront d’améliorer nos formations avec les étudiants. »
Kadiri El-Hadj, alumnus DAAD de l’IMSP
«Nous avons étudié les différents réservoirs d’eau, ce qui était passionnant. Nous avons une meilleure compréhension de ce que sont les réservoirs connectés et les réservoirs non-connectés. Nous savons désormais quelle attitude adopter face à la sécheresse car, nous avons renforcé nos capacités en cette matière. Avec cette formation, nous avons les acquis et les moyens pour favoriser la résilience des cultures et accroitre leur rendement. »