Emmanuel Macron vient de sonner le glas de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de l’Hexagone, dans l’après-midi d’hier jeudi 8 avril 2021. Devant un parterre de cadres de l’administration française, le chef de l’État a honoré cette promesse qu’il a faite en avril 2019 au sortir du grand débat national organisé à la suite des manifestations des « gilets jaunes ».
L’Ena sera remplacé par un « Institut du service public » qui se chargera de la formation des hauts fonctionnaires de l’État. L’objectif de cette réforme, « changer radicalement la manière dont on recrute, dont on forme, dont on sélectionne, dont on construit les parcours de nos hauts fonctionnaires », a déclaré le chef de l’Etat.
Au total, treize écoles de service public vont prendre part aux formations initiales et au tronc commun institués par le nouvel institut. La réforme touche aussi à la titularisation dans des corps tels que le Conseil d’Etat ou la Cour des comptes. Pour le chef de l’Etat, « on ne pourra plus intégrer le Conseil d’Etat, la Cour des comptes ou les inspections à 25 ans, mais après s’être distingué par des résultats concrets, c’est-à-dire après plusieurs années d’expérience comme administrateur d’Etat ». En effet, pour l’Elysée, « le terrain devient la première compétence qui est attendue des administrateurs de l’Etat ».
La décision n’a pas manqué d’être critiquée notamment par l’association des anciens élèves de l’ENA dont le président, Daniel Keller, n’y voit que « de la poudre aux yeux » qui « ne va rien changer », rapporte le journal Les Echos.
Adjéi KPONON
