La Stratégie de Renforcement des Alternatives éducatives (SRAE) a été au cœur d’un atelier de réflexion. C’était le jeudi 18 avril 2024 à Ouidah, sur initiative de la Synergie d’Action des Organisations de la Société Civile actives dans le secteur de l’éducation et de la formation au Bénin.
Ce n’est pas un atelier de réflexion de plus. Les représentants des Organisations de la Société Civile actives dans le secteur de l’éducation et de la formation au Bénin ont réfléchi pour identifier les enjeux de la SRAE, d’une part. D’autre part, ils ont proposé des perspectives pour l’application effective de cette SRAE. L’objectif est de contribuer à la promotion du droit à l’éducation des enfants hors de l’école à travers des alternatives éducatives au Bénin. « Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons résoudre les problèmes de l’école, de l’éducation. Depuis 2016, le gouvernement a fait de l’éducation, la priorité des priorités. Cela transparaît plus exactement au niveau du pilier 2, axe stratégique 5 où il est question de l’amélioration de la performance de l’éducation. Malgré les efforts, des défis persistent », a rappelé Jimon Jacob Toudonou, le directeur de l’Enseignement primaire avant de procéder au lancement de l’atelier de réflexion. Par ailleurs, cet atelier d’échange et d’harmonisation de la compréhension autour de la SRAE vient, entre autres, faire la promotion de l’initiative en cours dans le domaine des alternatives éducatives.
« 2 millions d’enfants sont laissés pour compte, cela fait environ 2 millions d’enfants sans éducation. Ils sont de potentiels problèmes pour la nation. C’est donc à juste titre que la CBO-EPT se positionne pour que dans l’avenir, ces 2 millions d’enfants ne constituent pas un problème à la nation », dira Luc Falana, le coordonnateur de cette Synergie d’Action, attirant ainsi l’attention des acteurs sur la nécessité de renforcer et de promouvoir les alternatives éducatives. A en croire, Hervé Kinha, le coordonnateur de la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT), « Depuis quelques décennies, notre système éducatif traverse un certain nombre de défis. Au nombre desquels nous pouvons citer la prise en charge éducative des enfants hors de l’école. Déjà en 2013, à l’issue du 4e recensement général de la population et de l’habitat, nous avons dénombré près de 2 millions d’enfants de 3 ans à 17 ans hors du système éducatif. C’est une situation qui nous interpelle ».
Au détour de cet atelier, les participants ont proposé un plan d’action de plaidoyer pour l’adoption de la SRAE.
Le présidium à l’ouverture de l’atelier
Plaidoyer pour l’adoption de la SRAE
Dans une méthode participative, les participants ont apporté leur pierre à l’édifice de la SRAE en termes d’élaboration d’un plan de plaidoyer pour l’adoption de ces stratégies en Conseil des ministres. « Comme toute stratégie de plaidoyer, nous avons identifié des alliés stratégiques, c’est-à-dire ceux qui vont nous aider vraiment à faire évoluer le dossier et à faire adopter ce document. Nous avons essayé de cibler au niveau du Gouvernement et des institutions importantes de la République en ce qui concerne la prise de décision comme, entre autres, le Conseil National de l’Education, le Bureau d’Analyse et d’Investigation », confie Stanislas Hounkanlin, le directeur du plaidoyer de l’Association Nationale des Communes du Bénin. Pour Laurette Soualy, la trésorière générale de la CBO-EPT : « Nous avons ébauché une démarche de plaidoyer pour faire adopter les stratégies. Il y a beaucoup d’acteurs qui doivent être impliqués dans la démarche pour l’atteinte des objectifs ». Abondant dans le même sens, Morel Anani, le responsable du volet éducation à IFMA, affirme que « tout doit être mis en œuvre pour que la SRAE soit adoptée en Conseil des ministres. Nos enfants en ont besoin. »
Financé par Action Education, cet atelier de réflexion est exécuté par la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT). Educo Bénin, RADEB, CAEB, Plan International Bénin, RéNOPAL, DEDRAS, CBO-EPT, IFMA sont, pour ne citer que celles-là, les OSC ayant pris part à cet atelier d’échange et de réflexion.
Pour rappel, depuis 2022, l’adoption de la SRAE est soumise à l’examen du Gouvernement.