L’expérience historique du Bénin sur la restitution des biens culturels est devenue une préoccupation centrale pour plusieurs pays africains. Ces derniers réclament aujourd’hui le retour de leurs biens culturels. Le patrimoine devient donc un enjeu de développement sur le contient africain avec le Bénin comme référence de départ d’une nouvelle politique de réappropriation. L’Ecole du Patrimoine Africain (EPA), basée à Porto-Novo, s’est donnée pour vocation la préservation du patrimoine africain en vue de contribuer au développement socio-économique des pays et des peuples africains à travers la valorisation de leurs patrimoines. L’école a joué sa partition pour le retour des trésors royaux au Bénin.
Directeur de l’EPA, le Dr Franck Ogou exprime sa fierté sur la restitution du patrimoine du Bénin. « Depuis peu et partout où l’on passe, pour peu qu’on dise qu’on est Béninois, tout le monde veut savoir comment les 26 œuvres sont revenues au Bénin. Aujourd’hui, tout le monde s’intéresse à l’exemple de départ du Bénin et cela peut faire école », se réjouit-il avant d’ajouter qu’une expérience aussi belle du Bénin mérite d’être documentée et théorisée pour servir à l’ensemble des pays africains. C’est ce que nous voulons, renseigne-t-il, contribuer à corriger les choses de sorte que ce que nous faisons soit connu des autres.
Les scientifiques dans une approche documentaire de la restitution des biens culturels
La communauté scientifique estime nécessaire de se doter d’espaces scientifiques de recherche en vue d’accompagner les acteurs de la chaîne de la préservation du patrimoine dans les pays africains, face aux nouveaux défis et rapports sociaux se rapportant aux biens culturels restitués. C’est dans cette dynamique que l’Ecole du Patrimoine Africain en partenariat avec le Laboratoire d’Analyses et de Recherche Religions, Espaces et Développement (LARRED) et le Laboratoire Anthropologie, Archéologie, Biologie (LAAB) vient de lancer un programme de recherche portant sur la restitution des biens culturels au Bénin en lien avec les politiques publiques et enjeux patrimoniaux.
« La nécessité d’avoir un programme de recherche, c’est d’accompagner la dynamique culturelle du Bénin qui s’est imposée à tous, ceux qui dans le système, sont acteurs à un titre ou à un autre de ce grand mouvement qui est en train de transformer notre pays. Il faut forcément des outils pour les analyser », confie Alain Godonou, directeur du Programme Musées de l’Agence Nationale des Patrimoines Touristiques (ANPT). Au tour du Dr Franck Ogou de souligner que ce programme vise à contribuer à la mise en place d’un cadre théorique et opérationnel d’analyse des processus sociaux et juridico-politiques qui structurent la restitution des biens culturels, leur patrimonialisation et leur place dans les nouveaux paradigmes de coopération et de développement.
Soutenu par l’Ambassade de France au Bénin, ce programme de recherche est ouvert aux étudiants, doctorants, enseignants-chercheurs, chercheurs, professionnels du patrimoine culturel et bien d’autres acteurs impliqués dans le processus de restitution des biens culturels.
Edouard KATCHIKPE