Ariane NAKPOKOU, 18 ans , 18,09 de moyenne, 1ère au BAC 2013 : La fille que tous les parents rêvent d’avoir !

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L’histoire du BAC béninois a été marquée ces vingt dernières années par un taux moyen de réussite qui oscille autour des 30% avec des notes allant jusqu’à 17/20. En 2013, pendant que le BAC série D connaît une chute libre soit 20% de succès, une élève de l’école catholique St Augustin, fait tache d’huile, en surclassant tous les records du BAC béninois, toutes séries confondues avec une moyenne de 18,09/20 au premier tour. Un résultat exceptionnel et extraordinaire qui nécessite un retour sur images. Fifamè C. Ariane NAKPOKOU HOUESSOU, 18 ans, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a tenu sa promesse d’il y a trois ans en décrochant le premier titre du baccalauréat béninois. Celle que l’on appelle affectueusement Ari, s’est révélée une femme de défi, effacée, discrète et surdouée. Sur les traces d’une élève qui a décroché la palme d’honneur au prix de sa hargne à aller de l’avant…

Toujours première de sa classe de la 6ème en Tle, avec des moyennes-records, Fifamè C. Ariane NAKPOKOU HOUESSOU, n’a fait que confirmer tout le bien que son entourage pensait d’elle. « Je savais que le jour où elle passerait le BAC, elle me ramènerait le trophée », a déclaré la Sœur Félicité DAGBA, directrice du Collège catholique St Augustin.
La démarche alerte, le regard futuriste, le visage affable, Ariane du haut de ses 18 ans accomplis est l’aînée d’une famille de 4 enfants. Avec un sourire agréable, des cheveux soigneusement tressés, une tenue sobre et accueillante, elle ne laisse rien deviner de son côté génie et génial. Elle n’est pas grande de taille, mais grande d’esprit et de cœur. Son parcours scolaire depuis la 6ème est salutairement assuré et brillamment accompli pour le bien du savoir, du savoir-être et du savoir-vivre. Première du Bénin au Bac 2013 avec une moyenne de 18,09/20 au premier tour, elle demeure pour la jeunesse scolaire un grand modèle de succès et de référence à tous égards.

De sa préparation au BAC

Pour aller au BAC, Ariane n’a pas fait des choses extraordinaires mais elle a posé les mêmes actes ordinaires dont elle avait l’habitude dans les classes antérieures. « Je m’efforçais comme à mon habitude de ne pas laisser des choses non apprises parce que je n’arrive pas à tout apprendre d’un coup ! Il me faut assimiler les leçons en les ramenant à mon propre niveau, donc il me faut plus de temps pour apprendre, c’est pourquoi, j’étudie au jour le jour», nous a confié Ariane Nakpokou. Elle ajoute : « les 3 jours de compositions étaient des jours très stressants pour moi. Le lundi matin, mon frère m’a déposé au CEG Gbegamey, j’ai composé le français et cela m’a aidé à comprendre que le BAC, ce n’est pas sorcier. C’est ainsi que j’ai composé toutes les épreuves. Lorsque je reçois les épreuves, d’abord j’ai peur parce que je ne sais pas si je serai en mesure de faire ce qui est dessus. Je prie ensuite et je demande à Dieu de bien vouloir m’accorder son Esprit Saint pour y arriver. Je lis par la suite les épreuves plusieurs fois même si j’ai l’impression de comprendre ce qui est demandé, j’évite de sauter là-dessus. Je prends vraiment patience à lire et à relire. A la fin des trois jours de composition, je ne pouvais pas dire que j’étais satisfaite pleinement ou que j’aurais une forte moyenne. La vérité, c’est que je pensais chaque fois que je pouvais mieux faire. »

De son secret de réussite

Selon ses professeurs et la Sœur directrice, Ariane n’est jamais descendu en deçà de 15 de moyenne de la 6ème en Tle, sinon qu’elle a souvent au cours de son parcours eu 18, 17 et 16 de moyenne. Pour atteindre une telle performance, Ariane explique que c’est d’abord en classe qu’elle essaie de comprendre. « Je suis les faits et gestes du professeur, car s’il faut aller comprendre à la maison, on n’aura pas le temps de s’exercer. Ensuite à la maison, je reprends ce qui est fait. J’essaie de trouver mes propres images, ce à quoi la leçon reçue peut me servir dans la vie quotidienne. Il faut que ce que j’apprends ait un intérêt pour moi sinon ça ne reste pas ! Et enfin, il me faut relire de temps en temps pour garder les informations assimilées.»

Elle affirme que son secret « c’est de reprendre les exercices ou TD déjà corrigés pour me familiariser avec afin qu’ils deviennent pour moi des choses banales à faire. J’évite de toucher à ce qui n’est pas corrigé tant que je n’ai pas fini de comprendre ce qui l’a déjà été. J’évite qu’une matière soit ma bête noire parce que je sais que de toute façon, elle va influer d’une manière ou d’une autre sur ce que j’aurai comme résultat final. »

Du témoignage de son école

Les autorités de l’école catholique St Augustin ont une authentique admiration pour celle qui porte désormais l’étendard de l’excellence au Bac. De sa grande grandeur et de sa belle beauté, elle force l’inclinaison de toutes. Voici leurs témoignages !

GNONHOUE Jacques Gérard, Préfet de Discipline

« Je suis préfet de discipline à St Augustin et jamais, je dis bien jamais, je n’ai reçu Ariane pour motif d’indiscipline. C’est une élève qui m’a beaucoup séduit par son rendement et son comportement. Elle est très effacée. Au BEPC, elle m’avait promis le titre de première du Bénin mais elle n’a pas tenu promesse, je l’ai grondé et elle a dit que dans trois ans, elle relèvera le défi en ce qui concerne le BAC. Nous voilà avec tous les honneurs pour ce BAC 2013, je m’en réjouis et je lui souhaite un plein succès pour la suite »

AHIMAKIN Hubert Théodore censeur de l’école

« J’ai connu Ariane en classe de 4ème alors que j’étais le Professeur principale de la 4ème A. Elle était en B et s’imposait par ses notes à la première de la 4ème A. J’ai donc demandé à la voir et créé une certaine émulation chez les deux premières en demandant à la première de la 4ème A qui était physiquement plus géante de faire d’Ariane une bouchée. Il faut dire que les deux sont restées de très bonnes amies jusqu’à ce jour. Ariane est une fille particulière ! J’ai gardé beaucoup de choses d’elle. Elle est particulièrement humble et aime partager avec ses amis ce qu’elle a. Je l’ai souvent vu au tableau en train d’expliquer des chapitres à ses pairs.
Autre chose qui m’a le plus ému chez Ariane, c’est qu’elle ne vient jamais en retard. Un jour, elle est venue pendant que le professeur était déjà en classe avec une minute de retard. A St Augustin, lorsque vous êtes en retard, vous faites la corvée. Spontanément, sans qu’on ne lui dise rien, elle est allée chercher un balai pour nettoyer la cour. Je l’ai interpellée et l’a instruite d’aller au cours. Elle a insisté pour faire sa corvée comme tout le monde mais à mon grand étonnement avec de chaudes larmes. Elle pleurait parce qu’elle était en retard d’une minute !

Du décès de sa mère

A la question de savoir ce qu’elle a pu garder de sa mère, il y eut un silence…. Puis deux grosses larmes dégoulinèrent de ces yeux innocents protégés par des glaces pour finir leur course sur ses joues tendres et orphelines. D’un geste de la main gauche, elle a tenté en vain d’essuyer ses pleurs, l’émotion était si forte et contagieuse que son père assis à côté n’a pu résister à ses propres larmes de douleurs et de souvenirs affligeants. En effet, à 41 ans, Dame Hessou Juliette épse Nakpokou, couturière de profession, aujourd’hui de vénérée mémoire s’en est allée le 28 Janvier 2011, laissant derrière elle Ariane, ses frères et son bien Aimé Grégoire. Ayant souffert d’un cancer qui a dégénéré, son enveloppe a été rendue à la terre plus tôt aux yeux des hommes. Mais Ariane et ses frères croient en bons chrétiens qu’elle a déjà pris place dans le champ des constellations pour l’Eucharistie éternelle. Quelques instants plus tard, en dépit de sa gorge serrée, elle a quand même affirmé ceci: « Maman occupait une grande place dans ma vie. Elle m’a appris beaucoup de choses. Elle me disait souvent que j’avais la chance d’avoir des choses que beaucoup d’enfants n’ont pas. Je n’avais pas le droit de gaspiller ça et il fallait être honnête. Ce qui n’est pas à toi, tu ne dois pas vouloir ça ; vous savez, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui ont toujours donné la priorité aux enfants. On a jamais manqué de rien. On vivait sans soucis, on se levait, on mangeait, on allait à l’école. Je ne savais pas que quelque chose de grave pouvais m’arriver jusqu’au jour où maman est morte »

De la fierté de son père

Ariane fait la fierté de son papa qui ne s’en cache pas. Connu à l’état civil sous le nom
Nakpokou Houessou Grégoire, papa Ariane est électrotechnicien, 48 ans, en service à la
Société d’électricité industrielle du Bâtiment. Pour lui, sa fille Ariane en particulier est bénie de Dieu. « Pour une première fois où c’était le jour de son anniversaire et je suis allé lui acheter des robes et des chaussures, ma fille m’a remercié et m’a dit que je ne connaissais pas ses goûts. Et je suis retourné dans les librairies acheter des livres et elle était très contente ! Je me suis dit que j’ai un enfant qui aime la lecture », a-t-il confessé avant d’ajouter: « elle s’occupe bien de ses frères et sœur, Lary 15 ans, Onesime 13 ans et Oregane 8 ans comme l’aurait fait sa maman. Elle est très attentionnée ».

« A la maison, elle est rigoureuse. Vous savez leur maman n’est plus là et lorsque j’essaie d’amadouer les plus jeunes, elle me dit non, ce n’est pas parce que maman n’est plus là qu’il faille accepter leurs caprices. Elle répartit les tâches et on s’entend à la maison. Lorsqu’elle entend TD quelque part, elle me dit et je fais le nécessaire et elle suit. Elle aime vraiment ses études. Je comptais sur elle. Je lui ai même dit que si pour le BAC, elle n’a pas la bourse, il vaudrait mieux qu’elle n’ait pas le BAC! Pour moi elle est la lumière et ses frères doivent la suivre. Ariane est une fille qui aime la vérité et elle est humble. Elle n’a pas de mauvaises camaraderies. Elle se contente de ce que je lui donne. Lorsqu’elle m’a demandé de lui acheter un portable, je n’ai pas hésité.

De ses loisirs et de son avenir

A part prendre les cahiers, Ariane aime lire et bavarder avec ses frères. Elle dit regarder la télé mais pas trop les feuilletons, plutôt les films. Les seuls sports qu’elle a vraiment pratiqués, sont l’endurance et les sports d’équipe quand ils ne sont pas notés !

Ariane a toujours rêvé de faire la médecine mais elle reste ouverte sur toutes les possibilités qui s’offriront à elle. Elle ne rêve pas de devenir riche mais d’avoir tout simplement une vie confortable. Plus tard, elle souhaiterait se marier et fonder une famille !

Originaire de Ouidah, Houakpe-DAHO, et résident à Cotonou au quartier Vodjè, Ariane a fait sienne le message du célèbre Alpha Blondy qui disait dans l’une de ses chansons que chacun de nous porte au creux de ses mains, les clés qui ouvrent les portes des grands destins de ce monde ! Tapis rouge à l’excellence …….

Les chiffres de la déception

Comme on en a l’habitude depuis quelques années déjà, l’année académique au Bénin, faut-il encore le rappeler, est souvent émaillée par des tensions syndicales avec son cortège de grèves perlées. Et ce sont les résultats des examens nationaux qui, généralement, en pâtissent. Perçue comme des plus paisibles, l’année académique 2012-2013 était annoncée comme des plus prometteuses selon les acteurs du système éducatif béninois dans leur entièreté. A la surprise générale de tous, enseignants, candidats, parents d’élèves, organisateurs et même les partenaires techniques accompagnateurs et/ou bailleurs de l’éducation dans notre pays constatent avec désolation, amertume, affliction et consternation que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs comme le présageait l’année académique écoulée. Selon la délibération faite et le point de presse donné par le Directeur de l’Office du baccalauréat, Alphonse Da Silva, le jour même de la première délibération, le pourcentage national de candidats admissibles au Bac 2013 est de 32,35 %. Ce taux est en baisse par rapport à celui de 2012 qui était de 36,94 %. La première au Bénin répond au nom de Mlle Ariane Elia Fifamè Houessou Makpon-kou. Elle est de la série D avec une moyenne de 18,09 et vient du Collège Saint Augustin, un collège confessionnel sis à Cotonou. Les résultats au plan départemental se présentent comme suit : Borgou/Alibori 30,93%, Atacora/Donga 28,94%, Zou/Collines 28,54%, Mono/Couffo, 25,4 %, Ouémé/Plateau 25,90%, Littoral 38,73% Atlantique 40,17 %. Avec ce pourcentage, le département de l’Atlantique vient en tête. Les résultats par série se présentent comme suit : A1 : 40,18%, A2 : 46,17%, B : 53,91%, C :52,97% , D : 20 %, E : 45,83%, F1 : 51,58%, F2 : 64,24% , F3 43,47%, F4 61,34%, G1 41,19%, G2 : 41,90%, G3 : 48,8 % Eau et assainissement 60 %. La série F4 vient en tête. Il faut noter que la 1ère délibération a été faite dans les neuf centres de secrétariat/correction à savoir : Lycée Mathieu Bouké, 41 présidents de jurys ; Natitingou, 21 présidents de jurys ; Lycée technique de Bohicon 45 ; Lokossa, 40 présidents de jurys ; Lycée Béhanzin, 62 présidents de jurys ; Lycée technique Coulibaly (les séries techniques), 15 présidents de jurys ; Gbégamey 47, Abomey-Calavi, 35 présidents de jurys et enfin Nokoué, 24 présidents de jurys.

Les raisons de la débâcle…

Avec seulement 32,35 % de taux de réussite au baccalauréat 2013 contre 36,94% en 2012, Le Bénin, ex quartier Latin de l’Afrique et refuge des érudits du continent devant le Sénégal, peine hélas à remonter la pente. Le ciel de l’éducation s’assombrit d’année en année et laisse présager d’un avenir hypothétique pour le secteur éducatif national. L’année 2013 avec ses piètres tendances (20% pour la série D qui garde la lanterne rouge) n’encourage guère les apprenants, encore moins les parents d’élèves qui résistent difficilement à la triste nouvelle des résultats « chaos ». Du côté des encadreurs et spécialistes de l’éducation, le son de cloche semble identique à quelques différences près. On incrimine principalement le système éducatif qui tend à montrer ses limites, la formation au rabais des enseignants et professeurs ainsi que la baisse du niveau des élèves dont un nombre important tristement reconverti, excelle dans l’arnaque sur le Net. Ces avis divergents renseignent mieux sur des raisons de l’échec qui valent.

Alphonse da Silva, Directeur de l’Office du Baccalauréat :
« C’est un taux qui reflète le niveau des apprenants. Il faut revoir le programme et le système éducatif »

« Ce faible taux de réussite s’explique par le fait que le système d’évaluation est très sélectif. C’est aussi dû au fait qu’il n’y a pas eu de rachat. On n’a pas reçu d’instruction nous obligeant à gonfler la liste des admissibles. Je peux également affirmer que la tendance baissière du taux de réussite est dû au fait que le dispositif mis en place est informatisé et paramétré. Cela a empêché de nombreux fraudeurs d’insérer des lauréats pour gonfler le taux de réussite nationale. Cependant, c’est un taux qui reflète le niveau des apprenants. Ce sont des candidats méritants qui sont reçus. Par exemple, au Tchad cette année, le taux de réussite est de 8 %. Ce qui veut dire que nous sommes dans un système mondial. Nous sommes suivis par la France. Pour améliorer désormais le taux, il faut revoir le programme et le système éducatif. Je suggère qu’il y ait un atelier sur l’avenir du baccalauréat. Cela va prendre en compte tous les dysfonctionnements dont souffre l’examen du baccalauréat.

La Rédaction

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