Arrêt des services du COUS-P : Les étudiants résidents affectés

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Stop et fin des services du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de Parakou (COUS-P) pour le compte de l’année académique 2023-2024. À compter du dimanche 30 juin 2024, les étudiants sont tenus de libérer les cabines et ne plus avoir accès au restaurant universitaire de l’Université de Parakou (UP). Ceci intervient dans une période où les sessions de rattrapage sont en cours dans les entités de formation.

«La manière dont nous avons été renvoyés des cabines n’est pas du tout bien…››, s’indigne Wahabou, tout furieux par ce geste du COUS-P, qui vient sans aucun doute, entacher les gracieux services qu’il aurait fourni toute l’année. Tout comme Wahabou, bon nombre d’étudiants rencontrés à l’Université ont exprimé leur mécontentement. Entre propos scandés et visiblement sans suite, Suzanne (prénom d’emprunt) tente de peindre la situation toute triste. ‹‹ Ces gens-là, ils sont venus nous faire sortir… Cela nous crée énormément de soucis. ››, a-t-elle lancé, rouge de colère. De toutes ses forces et usant de toutes les stratégies possibles, la jeune étudiante essaie de cacher son amertume pour ne pas fondre en larmes devant ses camarades qu’elle consolait. Elle confie à nouveau, avec un ton teinté de désespoir et d’inquiétude : ‹‹ Depuis ce matin, des gens pleurent. On n’a même pas d’argent pour prendre des cabines provisoires, alors qu’il y a les sessions de rattrapage. ››, renseigne-t-elle. ‹‹ Il y a certains qui viennent à peine de démarrer les sessions de rattrapage. Ce n’est pas possible d’aller louer une chambre. Il fallait nous accorder le temps pour les sessions de rattrapage avant de nous renvoyer des cabines. ››, explique Wahabou, tout aussi furieux. ‹‹ Même si le contrat prend fin, ce n’est pas normal qu’on chasse les étudiants. ››, a-t-il déploré, à la suite de Suzanne, qui se prépare pour affronter les épreuves des sessions de rattrapage. Pour elle, les cabines sont d’une grande importance pour l’étudiant qui n’a pas les moyens de louer une chambre et payer les loyers de toute une année académique. ‹‹ Les hébergements nous aident beaucoup. L’argent qu’on devrait dépenser pour louer dépasserait sans doute ce qu’on utilise pour l’hébergement en cabines. ›› Cet avis, plusieurs étudiants le partagent, c’est pourquoi ils s’insurgent contre cette attitude des agents du COUS-P. Devenus des nomades circonstanciels installés devant les cabines et plongés dans des soucis sans fin, certains étudiants ne savent pas où aller. Dans le même temps, ceux qui ont de la famille et des proches dans la ville de Parakou se font aider pour transporter les bagages.

De l’appréciation des services aux problèmes qui perdurent en cabine

La question du manque d’eau dans les résidences universitaires de Parakou est l’une des difficultés majeures des étudiants, qui perdure malgré le temps. Les étudiants ne se fatiguent pas de l’évoquer à chaque occasion, mais cette question reste sans réponse adéquate. La solution idéale au problème tarde à prendre forme. Les autorités du COUS-P ont plusieurs fois promis des alternatives qui, semble-t-il, restent des paroles en l’air, sans aucune action concrète. ‹‹ On n’a pas d’eau en cabine, en plus, les nettoyages ne sont pas faits à temps, on a des problèmes d’électricité à certains moments. ››, s’exprime Christian, étudiant résidant dans les cabines BADEA. Il est soutenu par son camarade résident Pierre, qui affirme : ‹‹ Nous avons des problèmes d’eau, les portes des cabines ne sont plus en bon état. ›› Wahabou, au-delà du manque d’eau, a évoqué le problème des douches sanitaires défaillantes. ‹‹ Les douches sanitaires devraient être améliorées, et il faut résoudre la question de l’eau dans les cabines BADEA. J’aimerais qu’ils trouvent des solutions au problème d’eau qui monte jusqu’au dernier étage. ››, a-t-il suggéré pour les années prochaines. Hormis les hébergements, les étudiants ont révélé des irrégularités constatées du côté du service de restauration offert.

La restauration du COUS-P

Après s’être prononcés sur les résidences universitaires, les étudiants ont également évalué les repas provenant des cuisines du restaurant universitaire. De ce côté, les avis divergent. Pour certains, les mets du restaurant universitaire de Parakou sont bien servis, mais avec quelques irrégularités qui parfois empêchent certains d’en profiter. D’autres, par contre, ne parviennent pas à s’en procurer ou, lorsque cela est fait, n’y trouvent aucun goût, à part le fait qu’ils soient accessibles à moindre coût. La vingtaine environ, tête soigneusement protégée, Suzanne apprécie également les mets, même si, ‹‹ parfois, il y a certains mets que je n’arrive pas à manger, parce que soit c’est la viande qui n’est pas cuite, soit c’est le riz qui ne l’est pas. ››, fait-elle remarquer. Lorsque c’est ainsi, renchérit-elle, ‹‹ je n’arrive pas à manger, je dépose tranquillement. ›› Christian, un autre étudiant régulier du restaurant universitaire, trouve que ‹‹ les mets sont bien servis. ›› Ce qu’il déplore cependant, c’est la consommation excessive des œufs ou de la viande au cours d’une journée. ‹‹ Ce qui n’est pas bon, c’est qu’à certains moments, on donne des œufs toute la journée, ou de la viande durant toute une journée. ››, Wahabou n’est pas fan du restaurant universitaire. Il fréquente rarement ce lieu parce que selon lui, ‹‹ la durée qu’il faut pour avoir le repas ne me convient pas, ça me dépasse. Aller faire une heure ou deux heures de queue pour un plat de 150 francs, ce n’est pas bien. » Il poursuit en faisant savoir un certain nombre de choses qui ne le contentent pas. « A chaque fois que j’y vais, je m’énerve avant de quitter les lieux parce que je vois des choses que je ne tolère pas, comme l’injustice. Ils font parfois entrer leurs amis dans les rangs pour se faire servir avant ceux qui étaient là. Certains prennent à plusieurs reprises pendant que d’autres en manquent. Je préfère manger ailleurs pour ne pas vivre cela. ››, explique le jeune étudiant avec son accent particulier. Les étudiants qui fréquentent régulièrement le restaurant universitaire ont également soulevé la question du non-respect du calendrier journalier des mets servis. Pour corriger ces irrégularités qui affectent les services de restauration, les étudiants invitent les autorités du COUS-P à respecter leurs engagements et à prendre les dispositions nécessaires pour les rentrées académiques à venir. D’autres étudiants, à l’instar de Suzanne, demandent la formation et le renforcement des capacités culinaires des cuisinières afin d’améliorer la qualité des repas servis. ‹‹ Ils doivent former davantage les cuisinières qui sont là. Elles font de leur mieux, mais ce n’est pas toujours ça. ››

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Jean-Luc EZIN

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