A l’initiative de l’Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), les chefs rubriques des pages culturelles de plusieurs organes de presse ont participé à un atelier de formation sur la spécialisation en critique littéraire. C’était le vendredi dernier au Centre Culturel Artisttik Africa à Agla.
Placé sous le thème «Le Bénin littéraire 2013 et la critique du livre», l’objectif de cet atelier organisé par l’Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), est de faire un bilan de l’année 2013 qui s’achève sur le plan littéraire, surtout en matière de publication de livres d’une part, et de renforcer les capacités des journalistes culturels dans la spécialisation en critique littéraire. Venus de plusieurs organes de presse écrite et audiovisuel, les participants, tous des journalistes culturels, ont suivi les différentes communications animées par des éditeurs de livres, des auteurs et des anciens Journalistes expérimentés. En procédant au lancement de cet atelier, Franck KPOTCHEME, président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), a indiqué que l’initiative de l’AJCB vient à point nommé car elle permettra aux journalistes culturels de mieux s’outiller, la formation des professionnels étant l’un des axes prioritaires de l’actuel bureau de l’UPMB. Pour lui, la culture étant composée de plusieurs disciplines, il est indispensable pour chaque journaliste culturel de choisir sa spécialité. A sa suite, le président de l’AJCB, Fortuné SOSSA dira, pour sa part, que cet atelier vise à amener les journalistes culturels à aller au-delà des articles factuels, les comptes rendus et même les reportages en amener les hommes de la plume culturelle à s’intéresser davantage à la critique des œuvres littéraires. Puis suivra la première communication.
Trois communications au cœur de cet atelier
La première communication portant sur le thème général de l’atelier : « Le Bénin littéraire 2013 » a été animée par le professeur d’université Roger KOUDOADINOU. Après avoir soulevé des dysfonctionnements liés à la non spécialisation, le communicateur a fait un focus sur les genres littéraires. « Les genres littéraires à savoir le romain, la nouvelle, le théâtre, l’essai, la poésie, le conte … présentent des caractéristiques différents », a-t-il dit. Pour véritablement se spécialiser en critique littéraire, le professeur suggère aux journalistes culturels de s’informer des nouvelles publications. Aussi-t-il proposé l’institution d’un prix d’émulation pour récompenser les journalistes qui s’investissent dans la critique littéraire. La seconde communication est relative aux faits et contraintes liés à la production du livre au Bénin. Elle a été présentée par deux (02) directeurs de maison d’Editions. Armand ADJAGBO des Editions Plumes Soleil et Koffi ATTEDE des Editions Plurielles. Ils ont exposé la chaine de production du livre et les attributions de chaque compartiment. Du correcteur au maquettiste en passant par l’imprimeur, l’archiviste, l’éditeur et le distributeur, tout a été passé en revue avec un accent particulier sur la différence qui existe entre l’éditeur et l’imprimeur. Cet exercice indique que « l’éditeur est un commerçant qui façonne et crée des motifs afin de le vendre sur le marché, c’est l’équivalent du producteur en musique, tandis que l’imprimeur assure juste l’impression du livre ». La critique littéraire, la troisième communication, a réuni trois communicateurs à savoir Fernand NOUWLIGBETO, Pascal ZANTOU et Habib DAKPOGAN, l’auteur du livre titré « Salle PV 6 ». Après avoir défini la critique littéraire, Pascal ZANTOU a établi dix (10) règles que le journaliste spécialiste en critique littéraire doit suivre. Teddy GANDIGBE, journaliste à l’Evénement Précis s’est livré à la critique du livre Salle PV6 de l’auteur Habib DAKPOGAN. Pascal ZANTOU procèdera à un exercice pratique de la critique littéraire. Fernand NOUWLIGBETO mettra l’accent sur l’importance que revêtent les arguments dans une analyse de critique littéraire. A l’en croire, le journaliste culturel en avançant des éléments d’appréciation sur le fond et la forme d’un livre doit obligatoirement l’argumenté au risque de paraitre peu convainquant aux yeux des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Au terme de l’atelier, les participants ont émis le vœu de mettre en application tous les enseignements reçus.
Edouard KATCHIKPE