Le Programme d’Appui à l’Education et à la Formation des Enfants exclus du système éducatif (PAEFE) financé par la Coopération Suisse et conduit par le consortium Helvetas-Bénin et Solidar Suisse du Burkina-Faso, est à la fin de son premier quinquennat de mise en œuvre dans le département de l’Alibori. A l’heure du bilan, la coordination du programme a tenu avec les communautés, les Comités de Gestion des Centres Barka (COGEC), les responsables et points focaux éducation et les maires ou représentant des maires des six (06) communes bénéficiaires une série de rencontres, du 13 au 16 juillet 2021. Ceci pour évaluer les résultats, acquis et difficultés relevées lors de l’implémentation du PAEFE en vue d’entrevoir ensemble les remédiations nécessaires pour faire performer davantage les écoles de la seconde chance dans le département lors la prochaine phase du programme.
A plus de 700 kilomètres de Cotonou, la coordination du PAEFE dépose ses valises dans le département de l’Alibori, parcourant monts et vallées pour prêcher l’évangile de l’école de la seconde chance à des communautés diversement engagées. Dans ce paysage herbacé de forte production cotonnière où pluie et soleil rythment le quotidien des populations, l’équipe du programme a fait des pauses à Karimama, Birni-Lafia, Malanville, Kandi, Gando-Kossikana et à Gogounou, des localités et communes qui ont abrité les ateliers-bilans communaux et départemental du programme conformément à ses principes statutaires. Une série d’activités majeures qui consacrent la fin de l’année scolaire 2020-2021 au niveau des centres Barka, et mieux coïncident avec la fin imminente de la mise en œuvre du PAEFE pour son premier quinquennat dans le département. A chacune des étapes, pour le compte des ateliers-bilans communaux, il a été procédé et en présence des autorités communales, des membres COGEC, des animateurs des centres, des superviseurs, des communautés ainsi que des représentants des Ong partenaires et associées du programme comme Educo-Bénin et Sian’son, à la présentation des statistiques, résultats et performances des centres Barka dans chaque commune. Les taux de pourcentages d’admissibilité des candidats à l’examen du CEP 2021 sont aussi présentés avec des fortunes diverses. Par exemple, dans la commune de Karimama, sur un effectif total de 82 candidats présentés à cet examen, 74 ont effectivement composé, soit 47 filles et 27 garçons. A l’arrivée, 37 filles et 23 garçons ont réussi à l’examen, soit un taux de réussite de 81,08%. Dans la commune de Kandi, sur les 50 candidats présentés, 43 ont réellement composé et 23 sont déclarés admissibles, soit 53,48%.
Des résultats records et encourageants enregistrés ça et là dans différentes communes dans le département de l’Alibori qui ont émerveillé plus d’un. A contrario, des échecs ont également attiré l’attention. C’est le cas du centre Barka de Gando-Kossikana dans la commune de Kandi où sur les 13 candidats ayant composé, seulement 03 ont obtenu l’examen du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) 2021.
De l’implication des élus et responsables éducatifs
Ces résultats constituent des éléments d’appréciations qui ont nourri les présentations et débats ouverts au terme des ateliers-bilans communaux dans les villes traversées. Pour le 1er adjoint au maire de Karimama, Oumarou Médawa, au terme des cinq (05) années d’exécution du PAEFE et malgré les difficultés initialement rencontrées, le programme a réussi à sauver dans la commune de Karimama et par extension dans l’ensemble du département de l’Alibori, plusieurs enfants déscolarisés ou non exclus du système éducatif formel. « Le conseil communal se réjouit donc des performances enregistrées par le programme dans la commune. C’est le lieu de saluer les efforts de tous les partenaires qui accompagnent le programme, en l’occurrence la Coopération Suisse, Helvetas, Solidar et l’Ong Sian’son», a déclaré le représentant du maire. Pour la coordinatrice adjointe du PAEFE, Im-Raschina Garba, de nouveaux centres Barka seront bientôt ouverts dans le département pour répondre aux nombreuses sollicitations des communautés et élus locaux. « Le programme ne force pas. Il enrôle les enfants qui le désirent avec l’accord de leurs géniteurs », a-t-elle précisé. De l’avis de Modeste Kpogbé, responsable suivi-évaluation, le PAEFE est un programme éducatif holistique qui intègre les communautés. « La prise en charge de la santé sexuelle et reproductive des enfants PAEFE, surtout des filles des centres Barka est aussi intégrée dans le dispositif avec l’intervention de l’Ong APESA. Educo-Bénin est aussi avec nous pour l’atteinte des objectifs du programme », a-t-il renseigné.
Dans chacune des communes où les ateliers-bilans ont eu lieu, des prix intéressants sont décernés aux meilleurs COGEC pour leur forte implication dans la gestion des centres Barka du programme PAEFE.
Serge David ZOUEME, du retour de l’Alibori