Avenir de ‘‘l’Aspiranat’’ dans le système éducatif au Bénin : Les Pré-insérés font des propositions au gouvernement

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‘‘L’aspiranat’’, tel un impératif d’accompagnement scolaire, s’est matérialisé et s’insère mieux aujourd’hui que l’année dernière, dans le pilotage et la gouvernance scolaire au Bénin, en dépit des bruits de botte qu’il a soulevé. Acteurs à divers niveaux tentent d’améliorer ce dispositif même si des besoins restent à satisfaire. Passée la phase de la contextualisation du sujet, des difficultés des pré-insérés selon les sous-secteurs de l’éducation et des efforts du gouvernement sur plusieurs versants, cette dernière parution du mois s’ouvre sur les aspirations des enseignants et leurs propositions pour améliorer efficacement les conditions de vie et de travail des aspirants sur le terrain en milieu scolaire.

Joël Ehoutin, enseignant pré-inséré, garde la classe de CP dans l’un des complexes scolaires de Zoca, dans la commune d’Abomey-Calavi, département de l’Atlantique. C’est une immense chance pour lui de trouver une chambre à louer dans les parages. Cette proximité de son logis au lieu d’instruction lui réduit sensiblement les frais de transport, lui qui a précipité son affectation de Zè aux fins de rationnaliser ses dépenses. « J’étais à Zè mais l’affectation m’a permis de revenir à Abomey-Calavi. Certains comme moi devraient faire de longues distances pour rallier leurs écoles », témoigne l’enseignant. A l’en croire, le pouvoir central doit faire l’effort d’améliorer les conditions de vie et de travail des pré-insérés vu qu’ils abattent les mêmes activités que leurs collègues, fonctionnaires de l’Etat. « Nous sommes appelés à exercer le même travail que les titulaires, les fonctionnaires. Il faudrait que nos conditions soient améliorées. Nous sommes des pères et des mères de famille mais malheureusement, nous n’avons pas des ‘‘à côté’’. Notre rémunération est insuffisante », explique-t-il, fondant son espoir sur la bonne foi du chef de l’Etat qui pense améliorer et progressivement les conditions de vie et de travail des aspirants.
Bertin, lui aussi enseignant pré-inséré à Akpro-Missérété, se veut conseiller du gouvernement pour réussir le chantier de ‘‘l’aspiranat’’. « J’invite le gouvernement à changer notre statut en ACE. Nous souhaitons que le gouvernement nous donne un contrat de 12 mois sur 12, que nous ayons aussi des primes de rentrée, que nous bénéficions des autres avantages de la fonction publique », a proposé Bertin aux autorités pour améliorer le corps des aspirants. « Je crois que le président de la République ne va pas nous laisser dans la même situation. J’invite aussi mes collègues à ne pas croiser les bras. Ils doivent chercher des ‘‘à côté’’ en attendant la satisfaction des besoins par l’Etat », a-t-il conseillé.

Inscription à la CNSS : l’espoir des pré-insérés est grand

S’agissant de la déclaration des aspirants à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Joël applaudit la volonté du gouvernement d’offrir une pension de retraite aux enseignants pré-insérés. « Nous avons été invités à déposer des dossiers pour être déclarés à la Cnss mais pour le moment, je n’ai pas d’informations complémentaires. Seulement, je voudrais savoir si la cotisation à la Cnss sera prélevée sur nos salaires actuels », s’interroge-t-il, invitant ses collègues pré-insérés à garder espoir.

Le rêve d’être Agents Permanents de l’Etat…

Le statut actuel n’aurait pas plu à certains enseignants pré-insérés qui ont renoncé à la proposition de l’Etat. Dans diverses localités du pays, informe Francis Essowé Ambarka Abdallah, président du Collectif des Enseignants Pré-insérés de l’Enseignement Maternel et Primaire, des aspirants auraient démissionné cette année de leurs postes de travail en raison de la nature des conditions offertes pour leur intervention dans les établissements et salles de classes dans le public. « Il y a des enseignants pré-insérés qui ont démissionné cette année. Dans le département de l’Atlantique, quatre (04) enseignants pré-insérés ont laissé le travail parce qu’ils n’ont pas apprécié les conditions de travail », a-t-il précisé à Educ’Action. En termes de propositions pour améliorer la situation des enseignants pré-insérés, en l’occurrence ceux de la Maternelle et du Primaire, le responsable syndical déclare : « Les aspirants veulent être des Agents Permanents de l’Etat. Ils souhaitent avoir à temps leurs fiches de paie comme les autres collègues de la fonction publique. Ils veulent voir leurs salaires augmenter. Ils veulent être mieux traités et mieux considérés.»

Des propositions des Aspirants au Métier d’Enseignant…

‘‘L’aspiranat’’, qu’il soit la version améliorée de la vacation pour certains, ou mal inspiré pour d’autres, reste une initiative d’insertion en milieu éducatif à améliorer au fil des ans. A ce titre, des propositions ne manquent pas. « Tout enseignant aspire à être reversé. ‘‘L’aspiranat’’ est mieux que la vacation certes, mais l’idéal est d’envisager le changement du statut pour faire des pré-insérés, des fonctionnaires de l’Etat. C’est une piste sur laquelle doit travailler le gouvernement », a préconisé Albert, un enseignant pré-inséré d’Anglais. Aussi, voudrait-il que les salaires actuels soient revus à la hausse. « Il est vrai qu’on a décidé, cette année de l’inscription des aspirants à la Cnss pour leur offrir une chance de prise en charge sanitaire ainsi qu’une pension de retraite au soir de leur vie. Mais ça ne suffit pas. On peut encore faire mieux », a-t-il conclu. « Moi, je propose au gouvernement de revoir le quota horaire affecté par semaine aux aspirants, la pression exercée dans le travail, le redéploiement de ceux qui ont servi l’année dernière et qui sont laissés sur le carreau cette année, ainsi que l’amélioration du traitement salarial », suggère Abraham A, aspirant enseignant en Histoire-Géographie.
En matière d’infrastructure, les aspirants rencontrés par les reporters de Educ’Action demandent aux autorités la construction de nouvelles salles de classes pour juguler la question des effectifs pléthoriques qui rend difficile l’exécution des séquences pédagogiques. Aussi, ont-ils plaidé pour la fabrication de mobiliers au profit des apprenants.

La Rédaction

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