Dans le souci de corriger et d’apprêter la Liste Electorale Permanente Informatisée pour les élections municipales, communales et locales prévues pour décembre 2013, un comité a été créé par l’Assemblée Nationale et commis à cette tâche. Il s’agit notamment du Conseil d’orientation et de supervision (Cos) de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Seulement depuis quelques jours après son installation, naissent des difficultés qui pourraient, si rien n’est fait pour les surmonter, conduire au blocage de ses activités.
Les activités du Cos-Lépi tournent au ralenti. Et pour cause. Les membres de cet organe désigné pour conduire la correction du fichier électoral ne s’entendent plus. Le climat de travail s’est dégradé entre les membres dudit Conseil. Au sein du Conseil d’orientation et de supervision (Cos) de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), depuis quelques jours est né et s’entretient un dialogue de sourds entre ses différents membres. L’entente et l’harmonie et la sérénité qui ont caractérisé les précédents travaux de ce conseil, semblent laissées place au conflit de leadership. Qu’il vous souvienne, à la création et à l’installation de ce Conseil, tout s’est plus ou moins bien passé jusqu’à ces jours-ci. Soucieux de l’engagement pris et de la mise à temps de cet outil électoral à la disposition de la CENA pour que s’organisent à temps les joutes électorales de décembre 2013, les travaux qui ont abouti au chronogramme du Cos-Lépi, se sont bien déroulés jusqu’à nos jours. Seulement, depuis quelques jours déjà, refont surface les démons de la division, qui, faut-il encore le rappeler, autrefois ont amené le Président Epiphane Quenum, en disgrâce avec les siens, a fini par démissionner. Il sera aussitôt remplacé par l’Honorable Nassirou Bako-Arifari qui a conduit le reste des opérations ayant abouti au fichier électoral très controversé, critiqué, objet de toutes les polémiques à tort ou à raison et qui, à ce jour, péchant par les nombreuses insuffisances qui le caractérisent, souffre du consensus. Le président Sacca Lafia et ses collègues peinent depuis quelques jours déjà, à gérer leur égo. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les activités du Cos-Lépi. De sources concordantes, une guerre personnelle alimenterait la tension qui prévaut actuellement entre le président du Cos-Lépi, Sacca Lafia et ses collègues. Ils ne se supporteraient plus. Si certains observateurs parlent de problème d’égo, d’autres évoquent une guerre de leadership. C’est pourquoi, cette brouille qui est née entre les membres depuis quelques jours perturbe le bon déroulement des activités au sein de cet organe politique de correction de la Lépi. Le Cos-Lépi tourne en rond et viole les obligations contenues dans le calendrier qu’il s’est lui-même fixé. En effet, la mésentente aurait atteint un niveau critique au point qu’elle a provoqué un arrêt de toutes les activités. Alors que les élections communales, municipales et locales sont prévues pour se tenir cette fin d’année. Selon le calendrier défini par l’organe, on se retrouve dans une situation de blocage, et dans l’impasse si aucune solution n’était trouvée pour résoudre cette crise. Plusieurs fois déjà reportée, l’installation des membres des Commissions communales d’actualisation (Cca) prévue pour être réalisée sur toute l’étendue du territoire national les 15 et 16 juillet 2013 vient une fois encore d’échouer. Selon les prévisions arrêtées par l’organe et publiées dans un communiqué rendu public, toutes les Cca devraient être fonctionnelles depuis le mardi dernier. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a pas d’évolution. De sources proches du Cos-Lépi, il est difficile de dire le jour où cette installation sera effective. Autant de ratés qui, si rien n’est fait, vont inévitablement impacter négativement sur le chronogramme par aire opérationnelle et le démarrage effectif des opérations de terrain de l’actualisation du fichier électoral.
Difficultés financières….
La guéguerre qui prévaut au sein du Cos-Lépi pourrait aggraver les difficultés financières auxquelles fait face l’organe actuellement. Le président Sacca Lafia a en effet étalé mardi 16 juillet 2013 devant ses pairs, ces problèmes financiers. Il a reconnu ouvertement que l’organe est submergé par des problèmes financiers et confirmé presque l’impasse dans laquelle il se retrouve. Face à la tâche qu’impose l’actualisation de la liste électorale, Sacca Lafia a appelé aux solutions ingénieuses. Il a demandé au gouvernement de réfléchir à de nouvelles stratégies de mobilisation de ressources, notamment des sources de financements innovantes. Et pour montrer l’immensité de la tâche du Cos-Lépi, il a confié : « la dernière fois, c’est 45 milliards qu’on a dépensés pour faire notre Lépi. Cette fois-ci, le budget qu’on a prévu, c’est pour aller jusqu’aux documents électoraux, mais l’impression des cartes d’électeurs n’est pas prévue, la délivrance des actes de naissance n’est pas prévue ». C’est dire que les défis sont énormes. Et avec le blocage apparent des activités du Cos-Lépi, les Béninois sont encore loin d’obtenir une liste électorale actualisée et consensuelle.
Romuald D. LOGBO