« D’ici 2025, au moins 12,5 millions de filles risquent de ne pas pouvoir aller au bout de leur scolarité chaque année, notamment en raison de cette crise du climat. » C’est l’annonce du Fonds Malala à l’Unesco au lendemain de la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques (COP28). Alors que la COP 28 a pris fin le 12 décembre 2023, des ONG attirent l’attention du monde sur les conséquences du changement climatique sur l’éducation des filles. Ces organisations estiment que le changement climatique contribue à la déscolarisation des filles et à l’augmentation des violences de genre.
Aussi Plan International a-t-il publié deux nouveaux rapports sur la même thématique. Il s’agit de « Changement climatique et éducation des filles : entraves, normes sexistes et chemins vers la résilience » et « For our futures : youth voices on climate justice and education ». Ces deux rapports lèvent le voile sur les défis massifs auxquels les filles et les jeunes femmes sont confrontées dans leur quête d’une éducation de qualité dans les pays vulnérables au changement climatique. Ces rapports montrent d’une part, à quel point les événements météorologiques compromettent l’accès immédiat des filles à la scolarité. D’autre part, ils renseignent que ces événements ont des conséquences catastrophiques à long terme, notamment en augmentant le risque de mariages d’enfants, de violences de genre et de grossesses précoces.
Entre autres conséquences révélées par ces rapports, les inondations et tempêtes qui entraînent la fermeture des écoles, détruisent des routes et rendent les déplacements vers l’école plus dangereux. Le revenu familial est aussi le plus touché. Car, informe Plan International, la sécheresse et les conditions météorologiques exceptionnelles signifient que les récoltes sont mauvaises et les familles, qui souvent vivent déjà à proximité du niveau de subsistance, s’appauvrissent davantage. La montée de la pauvreté signifie l’augmentation des taux de criminalité : les filles et les jeunes femmes sont plus vulnérables à la violence, souvent sur les trajets scolaires, ce qui rend les familles réticentes à les envoyer à l’école.
Estelle DJIGRI