La spirale de grossesses n’en finit pas au CEG 1 de Dassa. Pour le compte de cette année scolaire qui n’est pas encore achevée, 33 filles ont été ‘‘gonflées’’ de la 6ème en Terminale, toutes séries confondues. Interviewé le vendredi 12 mai dans son bureau, le censeur de l’établissement a déclaré qu’il est fatigué de cette épidémie qui emporte la jeunesse de ses élèves. « Tous les jours, nous mettons en place ici un tribunal pour régler les problèmes de sexes ! Les enfants n’ont plus que ça dans la tête ! Nous sommes fatigués ! », a indiqué André Allale, censeur au CEG 1 Dassa. Selon les statistiques reçues, deux filles de la 6ème, quatre de la 5ème, trois de la 4ème, huit de la 3ème, deux de la seconde, quatre de la première, et dix de la Terminale, ont piqué une grossesse au cours de cette année scolaire 2016-2017. Parmi les géniteurs, on compte dix élèves, puis des militaires, des menuisiers, des chauffeurs, des apprentis mécaniciens, des gérants de bars et même des enseignants d’autres établissements des Collines. Selon le surveillant Général adjoint Patrick Batcho, les grossesses sont récurrentes au CEG1 Dassa. Le Collège a enregistré plus de 25 cas l’année dernière et est à plus d’une trentaine déjà cette année. « Les filles se laissent facilement piégées pendant les périodes de fêtes en Décembre, à Pâques, et pendant les journées culturelles », a-t-il indiqué avant d’ajouter que pendant les grèves aussi, il arrive de les surprendre dans leurs ébats sous les arbres. Les élèves que nous avons interviewés et qui ont requis l’anonymat évoquent plusieurs raisons. D’une part, certains parlent de misère, de précarité et d’inconscience de leurs parents. D’autre part, certains estiment qu’il faille faire comme la copine, la cousine, la voisine qui ont déjà accouché. Le compteur des grossesses continue cependant de tourner et bien malin, qui donnera le total de cette année !
Ulrich Vital AHOTONDJI