Le poète a si bien ordonné ses rimes, qu’il me plaît simplement en ce début d’année scolaire d’en rappeler quelques unes :
(…)L’école est sanctuaire autant que la chapelle.
L’alphabet que l’enfant avec son doigt épelle
Contient sous chaque lettre une vertu ;
Le cœur s’éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant, donnez le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre.
Oui, c’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Au petit enfant, donnez le petit livre et j’ajouterai aussi qu’au Grand enfant, il faudra donner le grand livre pour que du livre, la connaissance et l’expérience du monde fassent reculer les frontières de l’ignorance, cette nuit qui commence l’abîme et conduit vers le crime.
Aux enseignants, je demanderai de nourrir davantage la jeunesse à la sève du livre et aux apprenants, je dirai de se laisser conduire comme des petits enfants, abandonnés, blottis dans les bras des parents, totalement confiants. Mais cela suppose que, suffisamment responsables, ces enseignants soient des protecteurs pour leurs élèves et non des détracteurs de leur innocence et de leur naïveté.
Il est devenu impérieux, dans un monde snobe et frivole, que le processus de socialisation des enfants, sujets à l’instruction, soit assuré par des Educateurs, eux-mêmes, avertis des questions éducatives et suffisamment mâtures pour conduire ces agneaux que sont les enfants vers des pâturages frais du savoir, du savoir-faire et du savoir-vivre.
Il est déjà heureux que les nombreux signaux envoyés par les syndicats aient été entendus par les gouvernants béninois en charge de l’Education qui ont su dégeler la situation tendue occasionnée par l’annonce du boycott de la rentrée. Nous ne le dirons jamais assez, une Nation ne vaut que par son éducation. Et une Nation qui forme ses citoyens assure son avenir, son développement et son ascension dans le concert combien sélectif des décideurs de ce monde. L’épée de Damoclès qui planait sur l’école béninoise pour cette rentrée scolaire semble partiellement s’éloigner à présent, avec la volonté des ministres en charge de l’éducation d’entretenir un climat apaisé dans le secteur. Pourvu que cette volonté soit ponctuée par des actes concrets de paix et de dialogue permanent, seuls gages d’une meilleure performance de système éducatif béninois.
Je souhaite une bonne rentrée scolaire à tous les acteurs de l’Ecole et que l’excellence soit au rendez-vous dans nos centres de formations privés comme publics.
Ulrich Vital AHOTONDJI