La Conférence des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche des États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue le 8 mai 2025 à l’hôtel Golden Tulip Le Diplomate de Cotonou. Cette 4ᵉ journée du Forum Africain pour la Recherche et l’Innovation (FARI), qui est à sa 2ᵉ édition, a comblé les attentes des participants. A tour de rôle, les ministres ont présenté le bilan des avancées réalisées depuis la dernière édition tenue à Abuja, notamment en matière de financement de la recherche et de l’innovation. La commissaire du département du développement humain et affaires sociales de la CEDEAO, Fatou Sow Sarr, lucide et déterminée, a insisté : « Des efforts ont été faits, mais certains leviers restent à activer. Un mécanisme de suivi sera mis en place pour que les recommandations ne restent plus lettre morte. » Elle prend date avec les participants pour la prochaine édition du FARI histoire d’apprécier les résultats palpables.
La conférence des ministres a débouché sur une série de recommandations, adressées à la fois à la CEDEAO et aux États membres, pour renforcer l’écosystème de l’innovation dans la sous-région. A la CEDEAO, il est recommandé d’encourager les collaborations entre jeunes par des compétitions d’innovation et des programmes d’échanges ; de créer et renforcer des plateformes régionales de partage des bonnes pratiques, d’accès au marché et de co-développement de solutions ; d’accroître le budget alloué au Programme d’Appui à la Recherche et à l’Innovation (PARI) ; de créer un réseau régional de mentors pour soutenir les jeunes innovateurs ; de mobiliser la diaspora ouest-africaine pour le transfert de compétences et l’investissement dans les projets portés par les jeunes ; de mettre en place un réseau d’alumni des startups ayant participé au FARI pour encourager les synergies et suivre leur évolution.
Aux États membres, il est recommandé d’améliorer le cadre réglementaire en adoptant des politiques d’innovation inclusives et efficaces ; de promouvoir la science ouverte, conformément aux recommandations de l’UNESCO ; de renforcer les compétences entrepreneuriales des jeunes dans les domaines émergents ; de créer ou renforcer des pôles d’innovation et des incubateurs à l’échelle nationale ; de faciliter l’accès au financement via des mécanismes incitatifs ; d’organiser régulièrement des compétitions nationales de startups ; de mettre en place des programmes spécifiques pour les femmes et les jeunes en situation de handicap ; de mobiliser le secteur privé et la diaspora pour des investissements RSE et des stages destinés aux jeunes ; de promouvoir les universités d’été pour renforcer les capacités des porteurs de projets.
La Déclaration de Cotonou, un acte fort en faveur de la jeunesse
Le moment fort de la conférence a été l’adoption de la “Déclaration sur la jeunesse africaine, l’innovation et l’entrepreneuriat pour un avenir durable”, lue par le Dr Roland Kouakou, figure clé de cette mobilisation régionale. Véritable profession de foi, elle engage les États à soutenir la jeunesse à travers l’innovation, la mobilité et le financement.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Éléonore Yayi Ladékan, a clôturé la conférence par un discours à la fois solennel et inspirant. Elle a salué le travail du comité scientifique et l’ingéniosité des startups avant de s’adresser directement aux jeunes : « Vous êtes chanceux. Ici, à Cotonou, les projecteurs sont tournés vers vous. Captez cette lumière et bâtissez votre destinée. »
Placée sous le thème « Jeunesse africaine, innovation et entrepreneuriat : bâtir un avenir durable », la 2ᵉ édition du FARI prend fin ce vendredi 9 mai 2025. Les activités d’avant la clôture sont la Conférence des chefs d’État ; la remise des FARI Awards ; la passation symbolique au pays hôte de la prochaine édition ; une visite touristique officielle et la visite du laboratoire équipé par le programme PARI à l’Université d’Abomey-Calavi.
Edouard KATCHIKPE