Conférence publique sur l’éducation : La thérapie du CREC face aux minables taux nationaux de réussite scolaire

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Le Centre de Recherche, d’Étude et de Créativité des Pères Jésuites de Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi, a abrité dans l’après-midi de ce samedi 27 août, une conférence publique sur l’éducation. Réunis autour d’une table, quatre membres du panel ont présenté au public, les différents maux qui minent le système éducatif béninois.

«Regard critique sur le taux élevé d’échecs scolaires aux examens nationaux ». C’est autour de ce thème central qui a réuni divers acteurs de l’éducation que les échanges ont porté. Après une brève présentation du CREC par son Directeur, le Père Claude Domfang, place aux débats. Ouvrant le bal, le censeur du Collège Catholique Saint Michel de Cotonou, André Tchawlassou, identifie à la présente situation, deux causes essentielles que sont le manque de politique éducative et la compétence des enseignants dont les provenances ne cadrent pas avec le profil requis pour le métier. Rebondissant sur la question, le chef service enseignement privé de la DDES, Emmanuel Catrayé, a dit que l’Etat met beaucoup de moyens dans le système éducatif mais ces moyens sont mal orientés. Il a aussi évoqué les impacts négatifs que les nombreux mouvements de grève ont eus sur les apprenants. Dans ses arguments explicatifs, il a fustigé le fait que des inspecteurs aient apporté des corrections aux épreuves déjà conçues. Ce qui a agi, selon lui, sur les compositions des apprenants de 3ième en SPCT et en mathématiques. Pour lui, ce n’est pas le rôle des inspecteurs qui ne sont pas en contact permanent avec les apprenants, de proposer les épreuves. Cela revient, observe-t-il, aux enseignants à la tâche. Quant à Jonas Adanhounmè, Conseiller pédagogique, il a attiré l’attention des uns et des autres sur les aspects moraux et spirituels des examens. Il est aussi revenu sur certaines situations qui déséquilibrent la société, notamment la multiplicité des familles monoparentales. A cet effet, il a indiqué qu’il est important qu’il y ait des psychologues dans les écoles pour aider les apprenants à affronter la peur. A son tour, le Père Claude Domfang a affirmé qu’il a observé chez les apprenants, un manque total de méthodologie de travail et d’organisation avant de recommander à l’avenir que les parents soient plus présents dans l’éducation de leurs progénitures. « Je vois aussi une forme d’inadéquation entre la manière d’interroger les enfants et les conditions dans lesquelles ils suivent les cours », a-t-il fait savoir visiblement insatisfait. Le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants, Épiphane Azon, a, lui, indexé la qualité du personnel enseignant avant de reconnaître que les parents d’élèves ont effectivement démissionné. Il a montré que le pic de cette démission est survenu lorsque la gratuité de l’école a été décrétée. Gérard Guèdègbé, président du Réseau des journalistes en éducation, a pointé du doigt accusateur, les agissements des partenaires techniques et financiers (PTF), qui, d’après ses constats, créent une cacophonie dans le système en faisant une concurrence pour avoir des meilleurs résultats. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention de toute l’assistance sur la forte syndicalisation de l’école. « Il est important de récupérer les réseaux sociaux et les applications des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) afin de les mettre au service des apprenants », a martelé Gérard Guèdègbé. Prenant la parole, le directeur du CEG Gbégamey, Siméon Pépin a survolé plusieurs autres questions avant d’ajouter que « il y a aussi le problème des reversés, ils n’ont aucune morale ». Comme lui, Odile Guédou, censeur au CEG Le Nokoué, a reconnu que « la grande majorité des censeurs et surveillants sont des reversés qui n’ont aucune morale et viennent parfois pour affronter les autorités. Les enseignants certifiés ont tous les pouvoirs et on ne peut rien faire contre eux ». Après ces interventions, le public venu nombreux s’est prononcé à travers différentes questions auxquelles les panélistes ont apporté des réponses et des observations après deux heures de riches et fructueux échanges.

Adjéi KPONON (Stg)

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