Conseil Consultatif National des Enseignements Maternel et Primaire : 123 écoles maternelles privées et 312 écoles primaires privées autorisées (Pas de création d’écoles maternelles ou primaires dans le public)

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Du 16 au 19 août 2016, se sont tenues dans l’amphithéâtre de l’ISBA, les assises du Conseil Consultatif National (CCN) des Enseignements Maternel et Primaire pour le compte de l’année 2016. Au menu des échanges, les nombreux dossiers de création, d’extension, de scission, de transfert et de changement de dénomination des écoles maternelles et primaires aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Aucune école maternelle ou primaire publique créée pour l’année scolaire 2016-2017, des enseignants sédentaires bientôt redéployés, de même que les élèves-instituteurs des écoles normales, fusion des effectifs dans certaines écoles des principaux centres villes du pays. Ce sont-là quelques décisions phares du CCN 2016 des Enseignements Maternel et Primaire. Au lancement des travaux, le Directeur de Cabinet du MEMP, Dèwanou Avodagbe a indiqué aux conseillers qu’ils auront « à examiner pour le compte de l’enseignement public 1.501 dossiers, toutes rubriques confondues. Pour l’enseignement privé, 2.130 dossiers attendent vos avis ». En effet, il s’est agi, pour les représentants des organisations syndicales, les responsables des écoles privées laïques et confessionnelles réunis autour des DDEMP et de certains directeurs techniques, de redonner vie aux écoles maternelles et primaires en créant de nouvelles ou en procédant à certains réajustements. Dans cette dynamique, Dèwanou Avodagbe n’a pas manqué d’attirer l’attention des uns et des autres sur la nécessité pour le CCN « d’avoir une nouvelle approche des créations » en s’offusquant du manque de responsabilité qui a souvent caractérisé la création de certaines écoles. Avant lui, le Directeur de la Programmation et de la Prospective du même ministère, Mohamed Aboubakari, a signifié à l’assistance que le nombre de demandes de création des écoles maternelles et primaires publiques sont en baisse d’année en année. Et pour cause « avec un taux d’accès de plus de 110% en 2015, le Bénin a atteint l’accès universel à l’éducation ». Même si ces efforts sont à saluer, il a aussi nuancé ces résultats en reconnaissant que « d’importants défis restent à relever et concernent notamment la réduction des disparités géographiques et de genre, la faible rétention scolaire et surtout le niveau assez critique des acquis scolaires des apprenants ». Au terme de ces quatre jours d’assises, l’on retient essentiellement aucune création d’école dans le public, mais la création de 123 écoles maternelles privées et 312 écoles primaires privées ainsi que de nombreuses extensions, transferts, changements de dénomination, scissions d’écoles maternelles et primaires tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

Avis de quelques participants

Dèwanou Avodagbe , DC MEMP

« On aimerait que cette année, on respecte l’objectivité »

«Au vu des différents constats faits sur l’état actuel du système, nous avons attiré l’attention des conseillers sur le fait qu’ils doivent être responsables dans l’autorisation de création, de scissions et d’extension des écoles, etc. Je donne un exemple. Il y a une localité dans laquelle il y a trois écoles. Et l’effectif de ces trois écoles réunies ne donne même pas 400 apprenants. Nous avons pour ces trois écoles 18 enseignants. Donc, cette année, il est question d’être rigoureux sur les textes et d’observer l’esprit des textes pour que le travail soit judicieusement fait. Nous avons des textes pour nos institutions, mais qu’on se refuse d’appliquer. Ce qui n’est pas bien. Si les textes sont respectés, c’est sûr qu’il n’y aura pas de créations anarchiques. Un déficit de plus de 13.000 enseignants, vous voyez l’impact que ça aura sur les résultats ! On aimerait que cette année, on respecte l’objectivité.

Paul Christian Kiti , Assistant du Président du Conseil National de l’Education

« Il faut que ce Conseil Consultatif soit plus sérieux »

«Ce Conseil Consultatif va permettre d’autoriser les établissements, de faire les mutations nécessaires. Il faut que ce Conseil Consultatif soit plus sérieux parce qu’on voit les échecs au bout des résultats des examens, mais ce qui est le plus important, c’est comment on en est arrivé à ces résultats-là. Il va falloir respecter les critères définis dans l’arrêté de 2009 et faire en sorte que les enfants qui rentrent à l’école maternelle ou à l’école primaire soient dans les meilleures conditions de travail. Dans la chaîne du système éducatif, le primaire joue un rôle fondamental. Si on rate la formation au Primaire, on aura des problèmes au Secondaire et même au Supérieur.»

Mohamed Aboubakari , Directeur de la Programmation et de la Prospective du MEMP

« Les enseignants qui sont dans des postes sédentaires au niveau des administrations, seront redéployés »

«Les besoins en enseignants, avant ce Conseil, sont évalués à 13.464. Si les dossiers de ce Conseil étaient acceptés, nous allons nous retrouver à plus de 14.500 enseignants. Par rapport à cela, la DPP a mené une réflexion qui amène à revoir l’organisation scolaire de manière à mieux utiliser les enseignants qui existent déjà et pouvoir solliciter du gouvernement, le recrutement de nouveaux enseignants pour combler le grand déficit en ressources humaines. Les conseillers ont bien voulu approuver et adopter cette réforme qui va nous permettre de faire une réforme rationnelle de nos enseignants. C’est pour cela qu’ils ont pris une décision très importante qui est que, en attendant qu’il y ait des enseignants de qualité en nombres suffisants, on arrête la création de nouvelles écoles maternelles et primaires. L’autre décision, c’est que nous avons des enseignants qui sont dans des postes sédentaires au niveau des administrations mais qui sont plus utiles au niveau des écoles. Ces enseignants seront aussi redéployés. Nous avons aussi les élèves instituteurs qui vont être redéployés aussi. Ce qui va faire environ plus de 7.000 enseignants qu’on va pouvoir gagner et qui vont venir faire en sorte qu’il y ait moins d’écoles sans enseignants. Le MEMP a pris l’engagement de faire un plaidoyer auprès du gouvernement pour qu’il y ait un recrutement à partir de cette année. Si tel est le cas, je crois que nous allons nous rapprocher de l’objectif, une classe un enseignant qualifié pour une éducation de qualité. En ce qui concerne les conseils consultatifs annuels, lorsque nous les faisons chaque année, cela met une pression sur l’organisation scolaire, les besoins en ressources humaines et financières et aussi en infrastructures scolaires. Lorsque nous allons mettre cela dans un intervalle de deux ans, nous pourrons gérer les difficultés que nous avons et proposer une organisation scolaire qui puisse permettre d’avoir une gestion efficiente. Cette décision est prise de façon provisoire, le temps que l’expérimentation que nous sommes en train de faire de la carte scolaire dans la commune de Zakpota puisse aboutir. »

Adjéi KPONON (Stg)

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