Difficulté financière à la veille de la rentrée scolaire 2021-2022 : Des parents soucieux, dans l’impasse

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Moins d’une semaine nous sépare de la date retenue par les autorités pour le démarrage effectif de l’année scolaire 2021-2022. Dans le rang des populations, précisement des parents d’élèves, la situation semble bien difficile. Alors que certains, de mieux en mieux, ont pu réunir le nécessaire pour leurs enfants, d’autres peinent encore à trouver la porte de sortie. Soucieux, ils sont dans l’impasse, faute de ressources financières.

Daniel Godonou est un débrouillard et père de cinq (05) enfants dont l’aîné passe en classe de Terminale.

                    Daniel Godonou

 

Pour le compte de cette nouvelle année scolaire, il espère toujours vendre ses porcs afin de pouvoir mettre le nécessaire à la disposition de ses enfants. Rencontré dans le quartier Godomey, commune d’Abomey-Calavi, il s’exprime au micro de Educ’Action. «J’implore simplement Dieu en cette période de rentrée scolaire. Sinon pour ma part, les choses n’avancent pas encore», s’est-il plaint. Le ton sérieux et le visage serré, il fait observer qu’en tant que père, il éprouve des difficultés à jouer pleinement son rôle. «D’abord, c’est péniblement que j’arrive à mettre le minimum à la disposition des enfants. Joindre les deux bouts est vraiment hypothétique en ces temps. Je vois depuis un moment des stands de vente de fournitures scolaires, mais je n’ai pas encore osé m’approcher. Je continue de réfléchir», a-t-il informé. Cependant, il reconnaît qu’il est de son devoir d’inscrire ses enfants à l’école. Pour ce faire, il espère vivement vendre ses bêtes (porcs) pour inscrire les enfants. «Je fais l’élevage des porcs et je prie pour avoir la chance de livrer quelques-uns dans le but de régler tout au moins une partie de la scolarité. Rien ne se dessine pour le moment, mais ce n’est pas pour autant que je vais désespérer», fait-il savoir.
A quelques distances de lui, c’est Maurice Gbènonzan qui se prononce sur les préparatifs à son niveau. Père de deux enfants et promoteur d’un restaurant, il affirme que la pandémie de la Covid-19 a été néfaste pour lui. «Nous savons que cette période est celle de la rentrée scolaire. Mais elle est impactée par la maladie à Coronavirus qui a eu beaucoup de répercussions sur l’économie de notre famille», se désole-t-il. Néanmoins, il précise que des pas sont posés pour que son enfant puisse commencer la rentrée. «J’ai déjà mené des démarches par rapport à l’inscription de mon enfant dans un établissement de la place et les conditions de paiement de la scolarité par tranche sont bien définies», se réjouit-il.
Arnaud Koncongnissou, mécanicien-auto, semble partager l’avis de ses prédécesseurs sur les difficultés financières actuelles qui secouent toutes les bourses.

Arnaud Konkongnisou

 

Mais déjà, reconnaît-il, «c’est une obligation pour moi d’envoyer ma fille à l’école. Malgré la situation financière qui prévaut dans le pays, j’ai commencé à préparer la rentrée de ma fille. J’ai fait une descente dans son établissement et j’ai eu à échanger avec les responsables, notamment le surveillant général», a-t-il laissé entendre avant d’ajouter qu’il ne reste que les fournitures à payer pour que tout soit prêt. Comme lui, Roméo Messenon est aussi éprouvé par la situation économique du moment liée à la Covid-19. En plus d’être à son propre compte, il est aussi leader religieux. De sa position de parent, il connaît bien les dépenses qu’impose la rentrée des classes. Ces dépenses, selon lui, varient en fonction du nombre d’enfants qui vont à l’école et leur niveau d’études. «Les premières dépenses concernent les uniformes, y compris les chaussures et la tenue de sport. Puis les fournitures scolaires, mais il faut dire qu’il y a beaucoup d’exagération à ce niveau surtout dans les écoles privées. Au milieu de tout cela, il y a les frais de réinscription et, s’il y a possibilité, la première tranche des frais de scolarité», détaille le responsable religieux.
L’exécution de toutes ces dépenses exige une certaine organisation des parents. Chacun y va selon ses moyens, approches et expériences.

La rentrée, une question d’organisation

Si pour certains, l’inscription et les fournitures restent la priorité, pour d’autres, tout doit reposer sur la planification de l’année pour accroître les chances de réussite des enfants et apprenants. En fonction au tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Donald Atrevy, greffier de profession, dira à ce propos que : «la rentrée scolaire est une période assez délicate pour nous qui devons envoyer les enfants à l’école. Seulement, depuis trois (03) mois, je me suis planifié. Comme je connais le coût de la scolarité de mon enfant, j’avais commencé à mettre par mois, un peu d’argent de côté pour réunir le montant indiqué à la rentrée. Donc, la scolarité de mon enfant est déjà prête et d’ici là, j’irai dans son école pour l’inscrire. Idem pour les fournitures que j’ai également achetées.J’ai églement planifié cela», a-t-il détaillé. Il compatit par ailleurs à la situation difficile de certains parents actuellement sans emploi.
Se référant à ses expériences des années précédentes, le sieur Dossou a, lui aussi, mis en place une certaine organisation pouvant lui permettre de pourvoir aux exigences de scolarisation de ses trois enfants. «Par rapport aux expériences que nous avons faites plusieurs années déjà, nous constatons que c’est toujours difficile si on doit attendre le dernier mois pour préparer la rentrée. Alors moi, avant la fin de l’année en cours, je commence déjà à payer une partie de la scolarité de l’année à venir et deux mois avant la rentrée, je commence à acheter les fournitures», a informé ce père de famille. Il conseille ceci aux parents : «Tout est question d’organisation. Lorsque vous savez qu’à la rentrée, votre enfant doit fréquenter, vous faites alors pression sur vous-même pour éviter certaines dépenses furtives», préconise-t-il.
Avis partagé par Roméo Messenon qui reconnaît aussi que c’est difficile lorsque c’est à quelques jours qu’on s’y met vu que d’autres charges sont en attente. «Mon budget personnel ne se limite pas seulement à mes propres enfants, mais s’étend à d’autres sollicitations comme l’appui aux enfants orphelins, aux parents nécessiteux. C’est surtout à ce niveau que se situe la plus grande difficulté, car n’ayant pas toujours les ressources pour répondre à ces urgences», déclare-t-il. Même si la situation économique est complexe, il en appelle à la générosité des uns et des autres pour soutenir les plus démunis. «J’en profite pour exhorter les gens à penser à ces cas autour d’eux. Un petit geste à leur endroit est toujours très apprécié», affirme le leader religieux, invitant chacun à plus de charité.

Estelle DJIGRI & Viviane SOGBLONGBE (Stg)

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