Dortoirs de l’Université de Parakou : 50 compartiments dans l’obscurité

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Les étudiants de l’Université de Parakou (UP) sont confrontés à de nombreux problèmes qui rendent pénibles leur séjour en cabine. L’absence de lumière dans les couloirs, les douches, les buanderies et dans certains compartiments des cabines constituent un cauchemar pour les étudiants.

Il est 20 h ! Nous sommes dans les résidences universitaires BADEA de l’Université de Parakou. De couloir en couloir, douche après douche, sans oublier les buanderies, nous avons sillonné tous les compartiments dans lesquels l’obscurité a étendu son règne. Nous avons pu en dénombrer une cinquantaine de compartiments à savoir 29 douches, 23 cuisines et 5 buanderies sans compter les salles d’études qui sont sans ampoules électriques et donc plongés dans l’obscurité totale. Les résidents souffrent le martyr et n’en peuvent plus ! La cerise sur le gâteau, les salles d’études aussi ne sont pas épargnées de l’obscurité. C’est tout sauf réjouissant pour les étudiants de vivre dans de pareilles conditions. Un véritable casse-tête dont la panacée se retrouve du côté du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de l’Université de Parakou (COUS-UP). Les résidents qui se sont livrés au micro de Educ’Action déplorent la situation qui perdure depuis plusieurs semaines et refusent de continuer de vivre cela au quotidien. Une des résidentes rencontrée au bâtiment A, n’a pas hésité, à narrer, sous anonymat, les souffrances que vivent les étudiants en cabine. « Après les études à 23 h, nous sommes appelés à nous laver avant de se coucher. Mais quand on va sous les douches, il n’y a aucune lampe surtout en A1 », a-t-elle avouée mécontente et dépassée par la situation. Sa camarade Carine réside également dans une cabine de l’Université de Parakou. Se prêtant au même exercice que sa co-résidante, elle confirme l’absence de lumières dans certaines douches, dans des cuisines, des buanderies, des salles d’études et même des couloirs. « Là où il n’y a pas la lumière, on ne sait même pas où déposer les téléphones pour se doucher », a-t-elle affirmée.

La question de l’insécurité liée à l’obscurité

La cité des Kobourou est en pleine effervescence de célébration de la fête de Saint-Valentin le 14 février 2024. A l’Université de Parakou, des résidences sont plongés dans le noir. Du bâtiment A abritant les femmes jusqu’au bâtiment B, réservé aux hommes, en passant par le bâtiment Mohamed 6, toutes ces résidences manquent d’électricité. Etudiant en géographie, Rémy attire l’attention sur l’insécurité qui pourrait survenir pour cause d’obscurité. « Nous ne sommes pas du tout en sécurité. L’absence de lumière dans les couloirs cause vraiment beaucoup de problèmes. En passant dans les couloirs, je me pose beaucoup de questions. Est-ce que je ne serai pas braqué par derrière. On a même peur de sortir pour traverser le couloir », a-t-il affirmé avant de mettre l’accent sur la situation qui prévaut dans les douches. « Je ne me sens pas du tout à l’aise quand je suis sous la douche sans lumière. Si l’administration pouvait trouver des solutions fiables, cela nous ferait vraiment plaisir », plaide-t-il. Dans les résidences Mohamed 6, le constat est le même. Cuisines, douches et couloirs sont tous plongés dans l’obscurité. Mais malgré tout, les résidents s’accommodent aux réalités. Pour certains, c’est une situation pénible mais ils arrivent à se frayer un chemin pour arriver à la douche. « Pour se doucher la nuit, nous sommes contraints d’allumer une lampe torche », explique une étudiante. Elle est appuyée par sa camarade Carine qui renchérit : « Il faut utiliser les lampes torches ou les téléphones pour se doucher. Pour le faire, tu déposes le téléphone au niveau des lavabos. Mais une fois qu’on a terminé, on remarque que l’eau est rentrée dans le téléphone et bienvenu les ennuis. » Occupée dans les tâches académiques en journée et en week-end, les étudiants ne parviennent pas à faire la lessive pendant ce temps. Ce qui les oblige à le faire seulement dans la nuit afin de ne pas être trop encombré en journée. Pendant notre périple, nous avons surpris une étudiante qui se servait de sa lampe torche pour éclairer la buanderie dans laquelle elle faisait sa lessive. Il est 21 heures et malgré la lampe torche allumée, la buanderie était peu éclairée. « Nous n’arrivons pas à faire les lessives la nuit parce qu’il n’y a pas de lumière », renseigne la jeune étudiante vêtue de sa chemise sans taille et d’un petit short. Il faut noter que du côté de certaines cuisines, le constat est pareil. Certaines cuisines n’ont pas de lumière. « On passe souvent dans les cuisines pour étudier puisque les salles d’études ne s’ouvrent pas vite. Certaines parmi nous cuisinent sans lumière », fait observer une étudiante.

Le COUS-UP rassure les étudiants

Interrogé sur cette situation d’obscurité qui gouverne les résidences universitaires, Akim Yacoubou, le chef service hébergement, restauration et transport du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de l’Université de Parakou (COUS-UP), rassure les étudiants des dispositions prises par l’autorité compétente en vue de mettre fin au calvaire. « C’est vrai que nous avons reçu des plaintes et nous sommes en train de trouver des solutions pour faire face aux préoccupations des étudiants. Nous sommes en train d’aller vers la satisfaction », a laissé entendre le chef service. En revanche, il n’a pas fait que les rassurer. Pour lui, les étudiants sont les responsables de la disparition des installations et de l’absence de lumière dans les résidences. Il pointe du doigt le vol répété des ampoules. « Les installations existent, mais c’est parmi les étudiants qu’il y a des cas de vol. Avant qu’ils n’intègrent les résidences, toutes les installations fonctionnaient normalement », a-t-il fait remarquer avant de les inviter à faire bon usage des installations et des matériels mis à leur disposition. Étudiée nécessite la mise en place de certaines conditions pour faciliter la tâche aux étudiants. Les résidents parviennent difficilement à cuisiner lorsque l’obscurité commence par s’installer. Certaines étudiantes profitent de la nuit pour faire la lessive.
Connaissant l’importance de la lumière qui n’est plus à expliquer ou démontrer dans la réalisation des tâches quotidiennes, tant académiques que ménagères, il est important et crucial que les autorités du Cous-UP réagissent dans l’immédiat pour trouver des solutions idoines à ces problèmes récurrents qui mettent en mal la vie des étudiants en cabine, ce qui sans doute pourrait impacter négativement leurs résultats académiques.

Jean-Luc EZIN

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