Education post Covid-19: Que Faire ?

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Avons-nous une réelle capacité de résilience face aux situations de crise ? C’est la question principale qui devrait, en ce moment, nous préoccuper. Dans cette dernière partie de ma réflexion consacrée à l’éducation post Covid-19, je me surprend à penser que beaucoup seront déçus car, ils s’attendront à ce que j’apporte une réponse clé en main à la manière des usines de mangues, de tracteurs ou d’électricité qu’on nous installe et qui ne fonctionnent jamais longtemps. Ils veulent une réponse qui, à défaut de les convaincre complètement, les rassure que des gens réfléchissent, travaillent pour eux dont la vie consiste à juste exister !
Un de mes lecteurs m’a fait la remarque selon laquelle mes chroniques le laissent sur sa faim car elles ne comportent pas la réponse à la question posée. Vous allez dire qu’au moins, il a lu ! Moi je dirai qu’il est exactement comme celui qui n’a pas lu, car le rôle d’une chronique qui s’écrit à la limite en 700 mots, n’est pas de résoudre un problème, mais de le poser et de susciter des réflexions, car comme a dit un célèbre penseur que j’ai plusieurs fois cité, « la fonction de penser ne se délègue point »; le rôle de la chronique étant de stimuler la pensée.
Nous commençons à répondre à la question de notre capacité de résilience. Résilience non, mais résistance oui, car l’effort que suppose la résilience nous effraie ! On a été formaté par une éducation incompétente héritée de la colonisation et faite de la chicotte et du simple plaisir de débiter des phrases belles et vides de substance ou de ratiociner sur la science.
Je soutiens que la crise actuelle doit déboucher non sur un retour à la normale, mais doit être porteuse des révolutions qui vont nous libérer. Mais hélas, on m’écoute mais on ne m’entend pas. Prenons l’exemple d’un retour à la normale et vous verrez à quel point cela ne nous avance pas, voire c’est une bêtise, pire une faute !
La soirée dernière, on a coupé le courant sur presque trois heures. Toute la maisonnée est allée se coucher et a repris ses activités au retour de la lumière. Au lendemain, re-coupure du courant pendant deux heures. Automatiquement, une sieste s’est organisée et lorsque la lumière est revenue, on a repris les activités : télé, travail sur ordinateur, etc. Voilà comment nous réagissons dans notre vie. Quand il y a un problème, on s’arrête ; on végète et on attend et surtout rien de concret, de construit pour faire face aux mêmes problèmes, à d’autres problèmes qui vont se poser.
Au moment où les sociétés occidentales prennent conscience de leur faiblesses et réfléchissent à toute vitesse pour retrouver leur équilibre, pas pour revenir à la normale mais œuvrer dans une logique de changement fondamental, nous nous contentons de continuer à recevoir d’innombrables dons financiers et matériels qui nous installent dans une zone de confort. Comme par hasard, on trouve des rallonges financières pour les plans de santé et d’éducation par exemple pour nous aider à revenir à la normale.
En réalité, personne ne nous veut vraiment du mal, mais chacun veut son propre bien de telle façon qu’il s’agira de s’extirper de notre mentalité d’assisté pour d’abord réfléchir autrement et produire dans une solidarité retrouvée. En ce moment, quels sont nos atouts et notre opportunités : c’est la crise et notre réelle intelligence. Quelle est notre faiblesse, c’est notre manque de solidarité tandis que la menace, ce sont ses innombrables et encombrants amis qui nous maintiennent dans l’assistanat et la dépendance de subsides aussi insuffisants qu’inefficaces. Alors la solution se trouvera dans une action concertée, solidaire et pour une large part sincère sans recherche de gains immédiats. Il n’est pas encore tard : faisons ensemble. Dans ce moment de confinement volontaire avec des fortunes diverses où les gens ne sont pas payés et n’ont plus le pain quotidien, tentons de remettre nos idées ensemble et méditons les paroles de l’un des plus grands bâtisseurs du Bénin moderne Hubert MAGA : « Il n’existe que des intouchables de l’instant, des timoniers du temps, des maîtres du moment. Le temps est le maître de tous les maîtres. Il faut rire de tout. Mais devant les grandes décisions de la vie, réfléchissez à hier et pensez à demain parce que la nature dans sa comptabilité, est incorruptible et aucune facture ne restera impayée. La nature est juste ». Sachons donc profiter de ce temps autant qu’il profite de nous !

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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