Elie Bubuya au sujet de l’agriculture de précision au Burundi : « L’IA va permettre aux agriculteurs de mieux produire »

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Elie Bubuya venu du Burundi est lauréat de la 4e édition de l’Ecole d’Eté sur l’Intelligence Artificielle (EEIA). Une initiative de l’ONG Bénin Excellence et la Fondation Vallet sous l’égide de la Fondation de France avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le jeune étudiant en informatique à l’Université de Ngozi, ensemble avec quelques amis, a pensé à la manière de révolutionner l’agriculture au Burundi grâce à l’Intelligence Artificielle. Il parle notamment de l’agriculture de précision dans cette interview.

Educ’Action : Vous êtes parmi les lauréats de l’Ecole d’Eté sur l’Intelligence Artificielle (EEIA) édition 2024, dites-nous quel sentiment vous anime ?

Elie Bubuya : Je suis content d’être ici et de savoir que les initiateurs de l’EEIA étaient vraiment très sélectifs. Être choisi pour venir ici est vraiment un privilège. Je vais en profiter au maximum pour étudier.

Vous avez parlé de comment l’IA peut révolutionner l’agriculture de précision. Qu’est-ce que c’est ?

C’est un projet que nous sommes en train d’implémenter au Burundi. Nous avons maintenant un prototype mais qui n’est pas encore prêt pour la production. Le Burundi est un pays enclavé, ce qui veut dire que nous n’avons pas accès à la mer afin de faire des importations. Aussi, plus de 80% de la population burundaise vit de l’agriculture. La difficulté est que beaucoup de personnes parmi ces 80% cultivent sans notions et ne savent pas souvent quoi semer de même qu’elles n’ont pas les techniques appropriées afin de bien produire en fonction de la nature des terres.
C’est pour cette raison que nous avons pensé à utiliser l’Intelligence Artificielle afin d’apporter une solution à ce problème. L’idée de l’agriculture de précision pour le Burundi a pour but de permettre aux agriculteurs de mieux produire et d’éviter les maladies des ravageurs avec l’aide de l’Intelligence Artificielle.

Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle peut vraiment apporter pour révolutionner l’agriculture au Burundi ?

L’Intelligence Artificielle, c’est le futur. Je pourrais dire que, d’ici 10 ans, chaque pays devrait avoir ses propres outils d’IA pour avancer. Par exemple, comme je l’ai dit au Burundi, les personnes qui sèment le plus, sont les paysans. Également, il n’y a pas beaucoup d’agronomes experts pour accompagner les agriculteurs. Nous nous sommes donc dit qu’en implémentant ce système d’Intelligence Artificielle, il pourra accompagner les agriculteurs qui peuvent avoir leur application en poche et interagir avec. Actuellement, nous sommes en train de faire des tests afin d’utiliser la « computer vision » qui se réfère à « vision par ordinateur » qui pourra permettre de capturer des images par exemple de pommes de terre pour détecter s’il y a le mildiou (maladie de pomme de terre) ou pas. Donc, je crois que c’est un beau pas que nous sommes en train de faire pour vraiment apporter une solution.

Les engrais chimiques, ce n’est pas toujours bon pour les aliments. Pensez-vous que l’Intelligence Artificielle puisse aussi pallier ce genre de problème ?

Bien-sûr, puisque beaucoup d’agriculteurs achètent des engrais chimiques et les utilisent dans le but de beaucoup moissonner lors des récoltes mais utiliser les engrais ne donne pas toujours le résultat escompté. Pour ce problème, l’application que nous pensons développer sera utile dans la mesure où elle va permettre de voir la composition du sol, les éléments chimiques qui lui manquent. Ceci va nous permettre de faire des recommandations sur les engrais à utiliser mais en mettant l’accent sur le bio.

Présentez-nous votre groupe

Le projet est dénommé « Agri-AI ». Nous sommes quatre (04) Burundais. La raison pour laquelle nous nous sommes mis ensemble, c’est de vraiment révolutionner l’agriculture qui permet à la majorité de la population burundaise de vivre. Notre application est maintenant à 60% de développement.

Avez-vous quelque chose à dire pour conclure ?

Je remercie beaucoup la Fondation Vallet et l’ONG Bénin excellence qui ont pensé cette formation. Cette formation va m’aider à me rendre plus utile dans mon groupe afin qu’ensemble nous puissions terminer cette application et la rendre disponible.

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Propos recueillis par Gloria ADJIVESSODE

La Revue des Titres du Journal du 06/08/2024
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