Bonjour ! Vous ne lisez pas ! Je ressens déjà les différentes impressions dans vos esprits et dans vos cœurs. Ne vous offusquez pas devant cette vérité ! Je le dis parce que cela aurait été facile pour moi que, face à la plupart des préoccupations qui nous interpellent dans l’éducation de nos enfants, je vous renvoie à un livre, un article voire à une œuvre poétique.
Parle-t-on de la mondialisation et de ces médias qui nous regardent, qui nous utilisent et qui servent à nous manipuler et emprisonner ! Je vous citerai le livre ‘‘1984’’ de ORWELL. Parle-t-on de la miséricorde, de l’amour divin et du prochain, je vous citerai ‘‘La puissance et la gloire’’ de GREENE, parle-t-on de puissance, j’évoquerai le poème ‘‘Les éléphants’’ de Leconte de LISLE.
Il se trouve que de nos jours, nous sommes prisonniers : auparavant plusieurs auteurs ont montré qu’un homme enfermé derrière les barreaux avait encore toute sa liberté à savoir sa capacité de penser, d’être conscient et de dire non, de continuer à vivre ses rêves et à préparer la suite en rêvant sa vie.
Seule la religion avait très tôt cherché à entrer dans notre âme et pensée en y insufflant la notion quasi négative du péché. Notons que mes propos sont une invitation à examiner un tant soit peu, ce que j’ai évoqué la dernière fois à savoir l’éducation religieuse.
L’un des facteurs de base de cette éducation est la notion de péché qui renvoie à plusieurs autres notions à savoir notamment le permis, le défendu, la liberté et la volonté. Dans cette sphère de ce qui est la morale, l’équilibre de ces forces est la clé de voûte de notre succès et de notre volonté d’aller de l’avant. Ce qu’il faudrait dès le départ souligner, c’est que la base de la plupart des civilisations a été la «règle de prohibition de l’inceste» ; c’est ce qui a déterminé l’homme animal raisonnable de tous les autres animaux. Elle stipule que les parents proches ne doivent pas entretenir des relations sexuelles. Ne faites pas attention à nos frères occidentaux et à leurs fantasmes qui présentent nos sociétés comme primitives et complètement permissives avec des nègres au phallus kilométriques prêts à copuler à tout moment au lieu de travailler…
La force des différentes religions, c’est d’avoir poussé le plus loin possible cette idée de péché au point de nous amener, à l’inhibition, au manque de volonté, à la résignation de telle façon que la recherche d’une vie sans péché est plus importante que la recherche même du travail qui accomplit l’homme et du plaisir (méprisable) voire du bonheur qui ne réside que dans le suivi des préceptes divins.
Ce qui est affligeant, de nos jours, c’est cette dépendance dans laquelle on tient le croyant qui n’arrive pas à se réaliser parce qu’on l’emprisonne dans un ensemble de carcans : aujourd’hui, ce qui est important selon le pasteur, ce n’est pas d’aller travailler pour gagner le pain quotidien (dont il récupère une large partie à travers les quêtes et surtout la dime) et rendre grâce à Dieu, mais surtout de prier à chaque fois partout et toujours avec une priorité claire : la religion d’abord et le travail ensuite ! Sinon, j’irai plus loin : la religion d’abord et la religion ensuite.
Nous sommes dans une société où on insiste à longueur de journée pour créer un fossé entre l’homme et le monde ; l’homme et la société : pour ne pas pécher, il ne faut pas faire attention au monde qui est mauvais (que ce soit à travers la musique, l’habillement, la nourriture, les autres hommes qui ne sont pas dans votre paroisse).
Tout être humain, à un certain moment, pèche et péchera parce que nous sommes imparfaits. Mais le danger, c’est de l’enfermer dans cette faute de telle façon qu’on en fait un être tourmenté dans son corps et son âme et qui n’arrive pas à se socialiser et à se réaliser dans son milieu, et surtout utiliser le formidable levier que sont les Saintes Ecritures pour éclairer sa volonté et sa liberté de vivre des plaisirs de la vie. En conclusion, très chers, péchez mais ne tuez point.
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe