Employabilité des jeunes : Les universités ouest-africaines mobilisées pour la cause

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« L’université africaine face aux défis de l’employabilité ». C’est le thème de la conférence qui a réuni étudiants, enseignants-chercheurs, équipes rectorales de l’Afrique de l’Ouest à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar le mardi 22 juin 2021. Organisée sur le mode hybride, rencontre  physique et à distance par visioconférence, la conférence a été animée par le professeur Slim Khalbous, recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Elle a connu la participation à distance du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche  du Niger, du Secrétaire Général du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) et d’autres universités.

Lors de son allocution, le SG du CAMES, le professeur Bertrand M’Batchi, a informé que la question de l’employabilité des jeunes va être l’un des points importants à aborder lors du premier sommet des chefs d’Etats du CAMES prévu au Sénégal en fin d’année. Il est aussi revenu sur les différentes actions menées par le CAMES dans ce sens et les défis à relever.

A sa suite, le professeur Slim Khalbous est entré dans le vif du sujet de la rencontre en exposant sa communication. D’entrée de jeu, le recteur de l’AUF a posé le diagnostic de l’emploi en Afrique,  notamment en Afrique de l’Ouest, en attirant l’attention sur la précarité de l’emploi, qui fait le lit à un chômage structurel. Chiffres à l’appui, il a indiqué que le « marché est qualitativement fragile et stratégiquement difficile à gérer », avant de faire un clin d’œil aux initiatives prises par les pays en faveur de l’employabilité des jeunes. Dans ce contexte, pour le Prof. Slim Khalbous, l’Université a totalement sa partition à jouer car elle est capable de trouver des solutions à ce problème. Dans cette dynamique, elle doit faire le pas vers les entreprises qui elles aussi doivent s’engager véritablement à ses côtés.

Ensuite, abordant spécifiquement le rôle de l’université, il a d’abord fait savoir que « l’université doit orienter les systèmes de formation plus sur l’acquisition et la qualification des compétences plutôt que sur l’obtention de diplômes ». L’autre piste de solution, selon le Recteur, c’est que l’université doit assumer son rôle d’ouverture sur l’environnement, de service à la communauté et donc de l’employabilité et de l’insertion professionnelle. Mutation du rôle de l’enseignant, prospective universitaire et formation évolutive arrimée à des référentiels métiers, structuration de l’aide à l’insertion professionnelle des diplômés, sont autant d’exemples fournis par le Prof Slim Khalbous, recteur de l’AUF, sur la nécessaire mutation de l’université.

Enfin, il a levé le voile sur le soutien apporté par l’AUF pour accompagner les universités dans cette marche. A cet effet, il a annoncé la création des Centres d’Employabilité Francophone (CEF) qui ont été modelés selon les réalités de l’employabilité en Afrique et vont être déployés dans trente (30) pays du continent. Ces centres ont quatre secteurs d’activités : un pôle de service destiné à la préparation à l’emploi, un pôle de formations complémentaires qui prend en compte les compétences transversales (softs skills), un pôle de certification professionnelle (maîtrise des langues, des TIC selon les spécialités, …) et, le quatrième pôle, celui de la pré-incubation c’est-à-dire la pré-formation entrepreneuriale. Sur ce dernier point, il a fait savoir que l’institution va se focaliser sur la formation de l’état d’esprit entrepreneurial, qui peut toucher tout le monde, contrairement à la création d’entreprise, l’autre facette de la pré-incubation, dans laquelle ne s’investissent que quelques-uns. Ces derniers vont être orientés vers les structures compétentes.

Réagissant à cette présentation, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche du Niger, a attiré l’attention sur le nécessaire changement de mentalité des étudiants, la structuration du secteur informel, la résistance au changement des enseignants d’universités, la formation dans des domaines bouchés ou peu porteurs au détriment d’autres filières qui sont porteuses d’emploi et l’épineuse question des stages auxquels les étudiants prennent part sans rien apprendre.

 

Adjéi KPONON

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