En bachotage dans les préparatifs du BEPC : Les candidats invités à une meilleure organisation

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Le 12 juin 2023, les candidats au Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) seront appelés à affronter les épreuves écrites. À quelques semaines de ce grand jour, Educ’Action s’est intéressé aux préparatifs dans les classes de 3e des établissements secondaires publics.

Mardi 02 mai 2023. Nous sommes dans le 12e arrondissement de la ville de Cotonou, précisément dans le quartier Gbodjètin. Cette zone résidentielle abrite le Collège d’Enseignement Général (CEG) « l’Entente », l’un des grands collèges de cette ville. En cette année 2022-2023, ce lieu de savoir a ouvert ses portes à près de 3 500 apprenants dont 423 candidats à l’examen du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). Celui-ci aura lieu le 12 juin 2023 sur tout le territoire national : quelques semaines séparent donc les candidats de cet examen. C’est le dernier virage pour les membres de l’administration. Ils s’efforcent de préparer au mieux les candidats à être suffisamment prêts pour le jour J. Pour preuve, Aurélie Akakpo, la directrice de cet établissement est enfermée dans son bureau. Loin de se relaxer, elle procède à des vérifications d’un certain nombre de dossiers empilés sur son bureau. À chaque dossier ouvert, elle charge l’élève en face d’elle, d’appeler le prochain apprenant dont le nom est mentionné. À quelques pas d’elle, se trouve le bureau du censeur général.Ici, ce sont les enseignants qui font le tour chez le censeur Gauthier Assogba. Après avoir rempli un cahier, ces derniers repartent, chacun avec de la craie. Quelques minutes après, directrice et censeur s’ouvrent à propos du déroulement des activités scolaires dans cet établissement. Prenant la parole en premier, la directrice Aurélie Akakpo rassure d’un bon déroulement des activités dans son collège. « Dans les salles de classes, les programmes tendent vers la fin, vers leur accomplissement. Les derniers devoirs sont pour la semaine du 08 mai et les enseignants sont à pieds d’œuvre pour les révisions avec les élèves », laisse-t-elle entendre. Dans d’autres établissements comme les CEG « Fiyégnon » et « Tankpè », les responsables rencontrés témoignent également que tout va pour le mieux dans l’exécution du programme dans toutes les classes. Spécifiquement au sujet des préparatifs de l’examen du BEPC, des dispositions sont en train d’être prises, à en croire chacun des responsables.
90 à 95% de taux d’exécution du programme dans les classes de 3e

L’exécution du programme de l’année à la date d’aujourd’hui semble de plus en plus aisée pour les enseignants en charge des classes de 3e.
C’est ce qu’il convient de retenir des propos de Gauthier Assogba, le censeur du CEG « l’Entente ». À l’en croire, la tâche n’est plus trop dure à l’heure actuelle car, renseigne-t-il, « Dès la rentrée, lors des journées de réflexion, la Direction de l’Inspection Pédagogique, de l’Innovation et de la Qualité (DIPIQ) élabore déjà le planning suivant les charges horaires ou le temps réel de travail séquencé en semaine. Donc ce planning est fait par discipline et par niveau d’étude, servant donc de boussole pour chaque enseignant dans sa classe. Alors, si un enseignant évolue, il doit, en suivant naturellement cette boussole, savoir s’il est en retard lui-même ou en avance ou encore, s’il suit la progression normale. Cela simplifie beaucoup le contrôle par les animateurs d’établissement et le censeur. » Néanmoins, « des cas de retard sont détectés et en même temps, réparation est demandée pour que les rattrapages soient faits », reconnait Gauthier Assogba avant de situer le taux global d’exécution du programme entre 90 et 95%. Il précise cependant, quecertains enseignants de 3e ont déjà atteint 100% dans certaines disciplines comme l’histoire et géographie, l’allemand et l’espagnol. À quelques kilomètres du CEG « l’Entente », se situe le CEG « Fiyégnon » toujours dans le département du Littoral. Flore Lawani Hounsougbo y occupe le poste de censeur. Se référant au taux d’exécution du programme de la classe de 3e dans son collège, elle renseigne : « Nous avons fait un taux de 90% à la date d’aujourd’hui déjà en phase avec ce que notre inspectrice déléguée du département demande périodiquement. Il ne reste plus grand-chose à part les révisions, les petites touches des professeurs pour que les candidats puissent s’en sortir à merveille. »
Dans le département de l’Atlantique, les préparatifs vont bon train pour les différents examens. Au CEG « Tankpè » où Educ’Action a été reçu par la directrice Dr Colombe Sacramento Dossou, les programmes sont finis. « Dans les classes d’examens, tous les enseignants ont déjà fini les programmes. Je peux donc dire que nous sommes à 100% d’exécution du programme », a confié la directrice qui ajoute, au passage, que le reste du temps sera consacré aux révisions.

Déjà des séances de bachotage dans les établissements

Les cours de renforcement ont commencé depuis le mois de janvier dans plusieurs établissements au profit des candidats. C’est le cas du CEG « l’Entente » dans le Littoral. « Depuis le mois de janvier, juste après les congés de fête, les apprenants en classe d’examen viennent faire TD tous les samedis », renseigne Aurélie Akakpo, la directrice de ce collège. Pour corroborer les propos de sa directrice, le censeur Gauthier Assogba explique qu’ils ont anticipé sur les Travaux Dirigés (TD) dans le but d’accompagner davantage les apprenants. Ceci, pour maintenir le cap toujours gardé par leur collège. « Le CEG « l’Entente », au vu des résultats de l’année passée qui étaient très élogieux, a voulu rester dans les mêmes lignes, sinon faire mieux. », justifie-t-il. Même démarche au CEG « Fiyégnon » qui a entamé d’intenses séances de TD au profit de ses candidats. « Le collège a fait dérouler 10 séances de bachotage pour les TD intenses au profit de nos candidats. » renseigne Flore Lawani Hounsougbo. Au CEG « Tankpè », en dehors des TD, d’autres dispositions ont été prises par les enseignants. « Chaque AE et ses collègues ont établi des programmes de révision pour les candidats. Ils ont cherché des anciennes épreuves des examens, ont compilé et en ont fait un document de révision dans chaque discipline. Donc, en plus des TD organisé les samedis, il y a également des révisions qui se font courant semaines. », dévoile la directrice Colombe Sacramento Dossou. L’autre raison qui justifie ces séances intenses de travaux dirigés réside dans le fait que les résultats issus des examens blancs, sont médiocres de part et d’autre.

Des résultats moins élogieux enregistrés

Du département du Littoral au département de l’Atlantique, les résultats donnés par les examens blancs sont moins bons que ce qu’auraient espéré les responsables d’établissements. C’est avec un brin de tristesse que la directrice du CEG « Tankpè », le Dr Colombe Sacramento Dossou renseigne que « Les résultats ne sont pas élogieux pour les examens blancs et c’est d’ailleurs ce qui nous a poussé à vite prendre nos dispositions. » Les remarques sont similaires dans le rang des autres responsables d’établissements. « Par rapport aux examens blancs, on avait espéré mieux. Mais ces résultats nous ont révélé autre chose », se désole Flore Lawani Hounsougbo. Elle justifie ces résultats par le fait que les enfants auraient banalisé l’examen. « Ils se sont certainement dit que ce n’était pas le dernier round si bien qu’ils ne se sont pas donnés comme cela se devrait. Résultat, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. », fait-elle constater. Inutile de dire que la même remarque a été faite au CEG « l’Entente ». « Que ce soit apprenants, enseignants, parents, tout le monde est surpris des résultats des examens blancs de façon générale. C’est tant mieux parce que cela démontre à tout le monde, qu’il y a encore à faire. Tout le monde s’est rendu compte que les résultats sont très médiocres. Au plan départemental, c’était très bas. Chez nous, dans nos classes, c’était vraiment ahurissant. Cela a le mérite de révéler qu’il y a encore à faire. », reconnaît le censeur Gauthier Assogba.
Conscientes qu’il y a encore à faire, des bonnes volontés ont décidé de doter certains établissements de séances de TD. Ainsi, outre les nombreuses séances de TD décidées par les collèges eux-mêmes, les établissements du Littoral reçoivent depuis le samedi 29 avril 2023, des séances de bachotages offertes par la première autorité politique départementale.

La mairie de Cotonou au chevet des candidats du Littoral

Offrir des séances de TD aux établissements qui relèvent de son département est devenu une habitude pour le maire de Cotonou. Pour permettre à son département de se positionner à la tête des autres à l’issue des résultats de fin d’année, l’équipe municipale a offert 6 séances de TD aux établissements du Littoral. « On était à 7 séances de TD internes quand la mairie de Cotonou a commencé également ses travaux dirigés », salue le censeur Gauthier Assogba. Ce geste de la mairie est également salué par la censeure Flore Lawani Hounsougbo du CEG « Fiyégnon ». « Nous avons à peine fini de dérouler les séances internes de TD quand la mairie de Cotonou nous est venue en appui. Elle est venue doter les collèges du Littoral, de 6 séances de bachotage. Donc tout ça réuni, devrait quand même aider les candidats, s’ils s’y mettent, à pouvoir tirer leur épingle du jeu.
Contrairement aux établissements du Littoral, ceux de l’Atlantique n’ont reçu aucun appui. Cependant, ils jouent la carte de la sensibilisation pour faire prendre conscience aux candidats.

La conscientisation des apprenants

Pour aider les candidats au BEPC à tirer leur épingle du jeu au lendemain de la composition, les administrations des établissements ont jugé utile de leur prodiguer des conseils en sillonnant les classes d’examen, au moins une fois par semaine. « Au niveau de l’administration, nous organisons les conseils de classe. Nous allons dans les classes pour parler aux candidats, les conseiller, leur remonter le moral. Nous disons à ceux qui n’ont pas la moyenne, que ce n’est pas la fin du monde. Ceux qui ont déjà la moyenne, nous attirons leur attention sur le fait que c’est le moment de persévérer encore », explique la directrice Dr Colombe Sacramento Dossou. La même méthode est déployée dans les autres établissements du Littoral. Après les résultats moins élogieux des examens blancs, les responsables du CEG « Fiyégnon » penchent aussi pour une sensibilisation. « Nous leur avons fait comprendre que ce n’est pas le moment de s’amuser s’ils cherchent à tirer leur épingle du jeu. Cette sensibilisation se fait par les professeurs principaux, les membres de l’administration au moins une fois par semaine pour doper leur moral. », martèle Flore Lawani Hounsougbo.
Durant les quelques semaines qui restent avant l’examen du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC), ces responsables n’ont pas manqué de conseiller encore les apprenants. « Je demande à nos candidats au BEPC d’étudier, de commencer les révisions, d’oublier les télénovelas, les téléphones portables, les vibrations du cœur. C’est le moment de se consacrer réellement au travail, de travailler méthodiquement, de bien dormir et de manger équilibré pour avoir la capacité d’étudier. », recommande Aurélie Akakpo, directrice du CEG « l’Entente ». Pour sa part, le censeur Gauthier Assogba conseille « Une meilleure organisation, une meilleure structuration pour le peu de temps qui reste, permettrait de tout rattraper. Pour tout faire et bien faire, il faut avoir la santé. Je voudrais particulièrement inviter les parents à veiller à cela au niveau de leurs apprenants. » Comme conseils aux candidats, la directrice Sacramento indique la confiance en soi. « Premier conseil, les candidats doivent croire en eux, la réussite part de là. Même si vous avez de mauvaises notes, croyez que vous allez réussir. Soyez positifs, mettez-vous au travail, cherchez à avoir la bénédiction de vos parents. », conseille-t-elle. Le volet spirituel n’est pas à négliger dans ce temps de préparation, de l’avis de Flore Lawani Hounsougbo. « Les candidats ne doivent pas négliger le volet spirituel. Il faut 80% de transpiration et 20% d’inspiration pour que Dieu couronne leur effort de succès. », préconise-t-elle.

Réalisation : Estelle DJIGRI

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