Sur initiative du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et des Affaires Sociales avec l’appui technique de l’Unicef, des journalistes qui s’intéressent à la vulgarisation des droits des enfants à travers le Code de l’enfant, ont vu leurs compétences renforcer. C’est par le truchement d’un atelier de formation sur la Campagne Tolérance Zéro (CTZ) au mariage des enfants, tenu à Link Hôtel de Lokossa, du 21 au 25 mars 2017.
Ils sont une trentaine à provenir des organes de presse écrite, de radiodiffusion et de télévision à produire régulièrement des articles de presse, des magazines et documentaires sur des thématiques pointues des droits des enfants à être conviés à cet atelier de formation. Un atelier pour déblayer le terrain médiatique de sensibilisation en prélude au lancement de la Campagne nationale sur la Tolérance zéro au mariage des enfants prévue pour Juin 2017 sous le parrainage de la première dame, Claudine Talon. Après les allocutions protocolaires de circonstance prononcées par les officiels qui tracent le cadre, rappellent le contexte et précisent les objectifs, les participants sont invités à prendre connaissance de l’agenda et à l’amender tout en soumettant au comité d’organisation féministe présidé par Géneviève Kadoukpe Arawo entourée des cadres du ministère et dirigé par Nadège Ahoga Codo, leurs attentes de la formation. A la suite des différentes observations, l’atelier s’ouvre sur des chapeaux de roues avec à la clé quatre (04) communications dont deux en une au programme de la première journée, quatre étant également prévues pour la seconde journée.
Des communications …
De la communication introductive intitulée « Etat des lieux des violences et abus sur les enfants y compris le mariage des enfants » assurée par Nadège Ahoga Codo, on retient que le contexte national est marqué par plusieurs formes de violation des droits des enfants malgré l’adoption des différentes lois et la ratification par le Bénin des différentes chartes internationales en la matière. Chiffres et statistiques à l’appui, Nadège Ahoga Codo a prouvé comment les droits des enfants sont bafoués et foulés aux pieds malgré l’arsenal juridique qui les protège. Ainsi, selon les statistiques portées à la connaissance des hommes et femmes des médias, 4.600 grossesses sont enregistrées au cours de l’année scolaire 2012-2013 du primaire au supérieur chez les filles âgées de moins de 18ans dont 2.000 dans les collèges publics ; 91% des enfants au Bénin sont victimes de violence psychologique ; 11,3% de filles et 2,1% de garçons se marient avant l’âge de 15 ans parmi la population des 20 à 24 ans ; 31,7% et 4,7% sont mariés avant l’âge de 18 ans dans la même population ; 91,1% d’enfants de 1 à 14 ans subissent une agression psychologique, selon le rapport MICS 2014. La communication de Nadège Ahoga Codo fait le lit à la double communication en une présentée par Séfiou Salifou, ex secrétaire général du ministère de la famille en sa qualité de personne ressource. Elles portent respectivement sur « La protection sociale de l’enfant conformément à la Loi 2015-08 du 08 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin » et « Violation des droits de l’enfant : les sanctions conformément à la Loi 2015-08 du 08 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin ». A l’occasion, le communicateur s’est appesanti sur les dispositions prévues par le Code qui condamne et punit les auteurs et complices de l’avortement ainsi que le mariage des enfants qu’il soit précoce ou forcé. Présentée par la directrice départementale par intérim en charge des Affaires sociales du Mono, Sylvie Fanou Gbaguidi, la dernière communication de la première journée est intitulée : « Différentes étapes de la gestion d’un cas de violation de droit des enfants : rôle des différents acteurs du système de protection ». Sa communication vise à informer les professionnels des médias sur le rôle qu’ils ont à jouer dans la chaine de protection des droits des enfants en tant qu’acteur du système de protection. « La PNPE : Axes d’intervention et acteurs de mise en œuvre » prononcée par Nadège Ahoga Codo ; « La CTZ : Objectifs, différentes étapes et rôles des médias » présentée par Stéphanie Goussanou ; « Résultats clés de l’étude CAP sur le mariage des enfants » ; « Résultats des dialogues avec les adolescents » assurée par les jeunes volontaires de l’Unicef ont introduit les travaux en atelier.
A la réalisation de productions sonores et visuelles …
Les travaux en atelier se sont soldés par la réalisation des productions radiophoniques et télévisuelles sur des sujets en lien avec le thème central de la campagne pour reculer les frontières du mariage des enfants dans notre pays. Suivront ensuite, une première écoute brute des productions (en Français et en langues nationales Fon, Adja, Sahouè) et une dernière écoute prête à diffuser de celles-ci prévues après le lancement national de la Campagne nationale. L’atelier a pris fin par une cérémonie de clôture présidée par Géneviève Kadoukpè Arawo, après lecture et amendement du rapport général par les participants. L’éducation s’enracine dans le cercle familial avec son relai par la société. Les parents sont appelés à rigoureusement prendre en mains l’éducation de leurs enfants pour prévenir les déviances sociales liées au mariage des enfants. Des micros programmes réalisés par les participants donnent l’alerte précoce d’une lutte dont la réussite dépend du rôle prépondérant que les parents sont appelés à jouer.
Romuald D. LOGBO, du retour de Lokossa