Joindre vie estudiantine et vie entrepreneuriale afin de trouver une réponse au chômage des étudiants sortis des universités. C’est la vision qui se cache derrière le statut de l’étudiant-entrepreneur, officiellement lancé, le vendredi 7 juin 2024.
«Nous avons trois niveaux qui dépendent de l’évolution ou de degré de maturation de votre projet. C’est ce qui sera apprécié par la Commission. Le premier niveau, c’est l’étudiant-entrepreneur initiateur. Ce niveau est celui de l’étudiant qui est porteur d’une idée pertinente et qui la mûrit jusqu’à la validation par la Commission. Le deuxième niveau, c’est l’étudiant-entrepreneur innovateur. C’est un étudiant qui a réalisé et validé déjà son plan d’affaires ou business plan, et éventuellement son prototype ou une preuve de consensus. Le troisième niveau, c’est l’étudiant-entrepreneur promoteur. C’est un étudiant qui a validé son plan d’affaires et éventuellement créé son entreprise, ou présenté les justificatifs de création de son entreprise. » Tels sont les trois niveaux du statut de l’étudiant-entrepreneur au Bénin, présentés par la professeure Nelly Kélomè, 3e vice-rectrice de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC).
Face à la communauté universitaire, elle a levé le voile sur les sept chapitres et vingt et un articles de l’arrêté rectoral conjointN°001/2024/UAC/UP/UNSTIM/UNA/SG/VRCIPIP/SRH/001MESRS24 portant statut de l’Etudiant-Entrepreneur dans les universités publiques et les Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (EPES) du Bénin, signé des recteurs des quatre universités publiques. Dans sa présentation, elle a abordé les objectifs, les cibles et les conditions d’accès, la durée, la progression dans ce statut, les avantages qui sont liés à ce titre, et quelques éléments de mise en œuvre de ce statut.
La professeure Nelly Kélomè présentant le statut de l’étudiant-entrepreneur
A l’intérieur du statut de l’étudiant-entrepreneur au Bénin
Le premier chapitre porte sur l’objet, la définition et les objectifs du statut. A cet effet, la porte-parole des universités a fait savoir, à propos du statut, « qu’il s’agit d’un régime spécial qui est accordé aux étudiants qui disposent d’une idée de projet ou qui vont créer une entreprise durant leur parcours académique ou après l’obtention de leur diplôme. Ce statut permet aux différents types d’étudiants de bénéficier d’un accompagnement dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet entrepreneurial ».
Les objectifs de ce statut figurent dans l’article 3. Il stipule que le statut facilite au bénéficiaire l’accès à une formation pratique lui permettant de : i) développer sa personnalité et ses techniques de communication et de travail en groupe; ii) développer ses acquis en créativité, innovation et entrepreneuriat ; iii) définir son parcours de formation et iv) développer l’esprit d’initiative, d’auto-emploi et de création d’entreprise.
Ce statut, selon la vice-rectrice, n’empiète pas sur le calendrier académique mais offre un accompagnement personnalisé car il est flexible. Peut être éligible à ce statut, comme l’indique l’article 4, un étudiant ou un groupe de quatre étudiants au maximum de spécialités et d’établissements différents adhérant au statut de l’étudiant-entrepreneur, et remplissant, entre autres, les conditions suivantes : « i)Il faut avoir participé déjà à des sessions de formation organisées par la structure en charge de l’employabilité ou de l’entrepreneuriat dans votre université ou par une autre structure; ii) l’étudiant doit apporter la preuve pour avoir déjà participé aux activités dans des clubs et associations, et ceci dans son établissement ou de la société civile et iii) l’étudiant doit également apporter la preuve d’avoir déjà participé à des formations, à des certifications dans des domaines outre que sa spécialité », a souligné la vice-rectrice .
Ce statut concerne tous les étudiants, qu’ils soient en année de Licence, Master ou Doctorat, dans leur université d’appartenance. Ils doivent présenter une candidature en suivant les directives mises en place dans leur université et signer une charte comportant des engagements à suivre. A titre illustratif, pour le cas spécifique de l’Université d’Abomey-Calavi où la faisabilité du programme a été testée, « nous avons mis en place une plateforme. Les étudiants qui souhaiteraient adhérer à ce statut vont devoir aller sur la plateforme www.c3e.bj, et suivre un processus en six étapes. A la fin de ce processus, nous allons disposer d’une base de données que le comité de sélection va apprécier, va étudier », a fait savoir la professeure Nelly Kélomè.
Une fois sélectionnée, les étudiants bénéficient de ce statut pendant une année et sont répartis en trois niveaux : étudiant-entrepreneur initiateur, étudiant-entrepreneur innovateur et étudiant-entrepreneur promoteur. Ces trois niveaux ne sont pas obligatoires car l’étudiant peut entrer au niveau qui lui correspond.
Le statut offre de nombreux avantages en matière de formation et d’accompagnement, en matière d’accès aux espaces et aux ressources matérielles, en matière de recherche de financement et sur le plan académique. Il est encadré par des organes de gestion installés dans les universités.
Retrouvez, ci-joint, l’entièreté de l’arrêté rectoral conjoint.
ARRETE_RECTORAL_CONJOINT_PORTANT_STATUT_DE_L_ETUDIANT_ENTREPRENEUR
Adjéi KPONON