Depuis plus de deux mois, la petite école a dormi. A l’étude, on ne pensait guère. Ce temps est fini. De nouveau, l’école s’éveille. C’est donc la rentrée et votre journal est allé à la rencontre d’une jeune dame en la personne de Dorice Djèton Goudou, coach scolaire et parental, présidente de DG PARTNERS ONG. A travers cet entretien, elle aborde au-delà des frais de scolarité et de l’achat des fournitures scolaires, le rôle des parents dans l’encadrement et le suivi des enfants en ce début d’année scolaire.
Educ’Action : Quelle est la responsabilité des parents après l’achat des fournitures scolaires ?
Dorice Djèton Goudou : Merci pour l’opportunité que vous m’offrez. Effectivement après quelques mois de repos, les enfants retrouvent le chemin de l’école. Au-delà de l’achat des fournitures scolaires et du paiement des frais de scolarité, d’autres responsabilités incombent aux parents. Ils ont le devoir d’aider leurs enfants à renouer avec les habitudes d’un bon apprenant afin de mieux gérer l’année scolaire pour réussir.
Quelles sont alors ses habitudes avec lesquelles les apprenants doivent renouer ?
Il est connu de tous que les vacances riment avec loisirs, plaisirs pour certains, une courte période de cours de vacances pour d’autres. C’est le moment où les enfants se lâchent, dorment à fond et n’ont pas une heure de réveil fixe. Ils regardent la télévision tard la nuit sans être inquiétés. Les vacances, c’est aussi les télénovelas et le téléphone portable avec ses corollaires de navigation sur internet, et une préférence optionnelle sur les réseaux sociaux (viber, twitter, instagram et particulièrement facebook et whatsapp). Si avant, il fallait un ordinateur, parfois aller dans un cyber pour être connecté, aujourd’hui il suffit d’un téléphone à partir de 6.500 f Cfa et toutes informations sont à votre portée. C’est donc ce package de loisirs qui doit partir et laisser la place à des règles de conduite qui impliquent que l’enfant se couche assez tôt pour se réveiller à une heure raisonnable afin d’être ponctuel aux cours, que l’enfant apprenne ses leçons tous les soirs et puissent faire ses exercices de maison à temps. La rentrée, c’est le moment pour les parents de faire comprendre aux enfants que la télévision ne doit plus être une priorité surtout les jours ouvrables et que les feuilletons vont devoir attendre encore les congés. Dans cette même logique, le téléphone portable et l’internet doivent être utilisés à des fins utiles, uniquement pour les recherches afin de se documenter. Les parents doivent également aider les enfants à tout apprêter la veille, c’est-à-dire, la tenue, les chaussures, le sac et son contenu. Ils doivent s’assurer que les leçons ont été apprises et les devoirs de maison ont été faits. De plus, ils ont une responsabilité envers l’école.
En quoi consiste cette responsabilité vis-à-vis de l’école ?
Il est capital pour les parents de connaître l’emploi du temps de leur enfants particulièrement quand ils sont au collège ou au lycée. Aussi, doivent-ils garder un lien avec l’école pour s’enquérir du rendement de leurs enfants de façon périodique afin de savoir les leviers sur lesquels ils doivent agir pour contribuer efficacement à l’encadrement de leurs progénitures. Je dois avouer que ce n’est souvent pas aisé pour les apprenants de se mettre aux pas tout au début de la rentrée, mais c’est du devoir des parents à travers le dialogue mais avec fermeté d’accompagner leurs enfants dans ce processus. Les parents ne doivent pas attendre l’échéance fixée avant de régler les frais de scolarité de leurs enfants. En cas de difficulté, négocier auprès de l’administration pour éviter que l’apprenant ne soit renvoyé, ne rentre pas directement et se pavane dans les rues.
Parlant de dialogue entre parent et enfant. Comment cela peut-il se faire dans un monde où les parents sont submergés par le travail ?
Le constat de nos jours est que préoccupés par l’assurance du bien-être matériel, spirituel et financier de la famille, la plupart des parents ne parviennent plus à accorder du temps à leurs enfants. Il est pourtant nécessaire que les parents soient présents et fassent davantage attention à leurs enfants en dépit des nombreuses occupations qui sont les leurs. Ils doivent pouvoir échanger avec les enfants, les écouter surtout afin de recueillir leurs préoccupations. Il faut dire qu’en plus de l’argent, il est important que les parents investissent aussi de leur temps pour mieux assurer l’éducation de leurs enfants. J’estime qu’il revient à chaque parent de trouver le mécanisme, la méthode adéquate, de s’organiser en conséquence pour dégager le temps nécessaire et d’identifier le moment propice pour instaurer le dialogue. C’est primordial pour l’épanouissement et la réussite scolaire des enfants.
Vous êtes la présidente de DG PARTNERS ONG, quel est votre domaine d’activité ?
DG PARTNERS ONG est une association qui s’investit dans l’éducation des enfants, des filles et des jeunes à travers 3 volets que sont la restauration des valeurs civiques et morales en milieu scolaire, la promotion du leadership féminin dès le bas âge, le coaching scolaire et parental. DG PARTNERS ONG symbolise surtout le cercle par excellence de l’élaboration d’initiatives citoyennes, dans les secteurs de l’éducation et du développement durable pour la saine éclosion de la jeunesse et de l’éducation de la masse.
Que dire pour conclure cet entretien ?
Je voudrais vous remercier pour cet entretien que vous m’avez accordé pour lancer un appel à tous les parents. Quelles que soient leurs occupations, il leur faut trouver du temps et le mécanisme pour accompagner et suivre au quotidien leurs enfants. Victor Hugo a dit « Chaque enfant qu’on enseigne, est un homme qu’on gagne ». Que les parents jouent convenablement leur partition. Fructueuse et paisible année à tous les acteurs de l’école.
Propos recueillis par Edouard KATCHIKPE