Entretien avec Marcellin Tchokpodo, Directeur Exécutif de l’Association Okpara Culture : « On a l’impression que l’autorité ne se préoccupe pas de la culture comme on l’aurait souhaité … »

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Située en face de l’école maternelle Félix Houphouët Boigny de Zogbohouè, la termitière de l’Association Okpara Culture abrite depuis sa création en 2012, plusieurs activités culturelles. Rencontré le vendredi 5 mai 2017 pour son bilan des cent (100) jours passés à la tête du centre, Marcellin Tchokpodo, le Directeur Exécutif de l’Association renseigne sur les activités menées et aborde surtout les difficultés rencontrées dans l’exercice de sa mission. Interview !

Educ’Action : Comment est né le centre Okpara Culture ?

Marcellin Tchokpodo : Okpara Culture est une Association qui est créée par des Béninois férus de la culture avec à leur tête Gilles Bokpè, qui est un grand acteur culturel et passionné qui investit beaucoup dans le développement de la culture. Ils sont partis de l’amer constat selon lequel, la culture ne préoccupe malheureusement pas la plupart des Béninois. On pense qu’on peut avancer en laissant la culture derrière. Alors, si rien n’est fait, qu’est-ce qu’on pourra laisser à l’avenir ? C’est à cette question que l’Association Okpara Culture a voulu répondre en mettant en place son siège que nous appelons la termitière culturelle. Pour cela, on s’est fixé des objectifs à atteindre. D’abord, c’est de promouvoir les us et coutumes de chez nous. Deuxième objectif, c’est de promouvoir la culture de la paix et en troisième position d’assurer le développement de la culture matérielle et immatérielle.

Quelles sont les activités que vous menez à la termitière culturelle ?

Plusieurs activités se mènent ici au siège de l’Association et que nous avons réparti en plusieurs axes. Nous avons en premier axe la projection cinématographique, en deuxième axe la causerie mensuelle, ensuite le troisième axe concerne la formation, un quatrième axe pour le jardin culturel, le cinquième volet qui concerne le club du rire et le sixième axe, ce sont les spectacles.

Est-ce que vous avez l’impression que les activités que vous menez ont vraiment l’impact que vous auriez souhaité sur la population environnante ?

Le premier constat que nous avons fait et qui a d’ailleurs fait naitre Okpara Culture, c’est que les gens ne s’intéressent pas à la chose culturelle. Les films que nous projetons, quand on dit que c’est gratuit, les gens devraient venir en nombre. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. Nous avons même recruté un agent qui a pour mission de passer de maison en maison pour sensibiliser les habitants des 9ième et 10ième arrondissements en vue de les inciter à venir mais nous avons l’impression que cela piétine. Ce que nous ambitionnons, nous ne l’avons pas encore atteint mais nous y travaillons pour qu’un jour nous puissions y arriver.

La mise en œuvre de ces activités nécessite un coût. Comment financez-vous les activités de l’Association ?

Vous abordez une question importante de la vie de notre Association parce que vous savez, toute activité nécessite des ressources financière, matérielle, technique et humaine. Jusqu’à l’heure où nous parlons, le financement des activités reste à la charge du responsable de la structure, en l’occurrence Gilles Bokpè qui met personnellement la main à la poche, étant lui-même passionné de la culture pour que ce qui est prévu soit fait. A des moments, nous trouvons aussi des occasions avec des structures pour les accompagner dans la mise en œuvre de leurs activités sur le plan culturel et cela nous rapporte un peu d’argent. Mais ce n’est pas encore suffisant. Le problème de financement se pose toujours et nous avons mené une politique de recherche de financement envers le ministère de la culture. Nous avons présenté des dossiers, espérant qu’ils soient intéressés en mettant un peu de ressources pour qu’on puisse exécuter ces activités mais j’avoue que cela traine à venir.

Vous avez un appel à lancer pour conclure cet entretien ?

Ce que je voudrais ajouter, c’est un appel à l’endroit de tous les acteurs et promoteurs culturels du Bénin. C’est vrai qu’on est conscient que la culture n’est pas entendue par les gens. On a même l’impression que l’autorité ne se préoccupe pas de la culture comme on l’aurait souhaité et cela fait couler beaucoup d’encres. Je voudrais lancer un appel d’union à l’endroit des acteurs culturels pour dire que c’est ensemble qu’on sera fort. Il y a beaucoup de promoteurs culturels qui travaillent chacun dans son coin, mais il va falloir qu’on puisse trouver un creuset assez fort au sein duquel nous allons réfléchir afin que les activités que nous menons soient orientées dans un seul objectif et qu’on évite les dispersions de ressources, des idées. La culture, c’est le domaine dans lequel il y a encore de la matière à vendre.

Propos recueillis par Edouard KATCHIKPE

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