Le chemin de l’école a repris pour les écoliers et les instituteurs. Chez les tout-petits du primaire, dans l’enseignement public, les bouchées doubles sont mises pour assurer le bon déroulement des activités pédagogiques. Les acteurs de l’école à divers niveaux, font part de leurs ressentis, une semaine après la rentrée des classes.
Le lundi 16 septembre 2024, a démarré la rentrée scolaire 2024-2025. Dans les établissements primaires publics, enseignants et directeurs d’écoles s’affairent pour favoriser le bon déroulement des séances d’apprentissages. La première semaine de la rentrée scolaire n’a laissé aucun de ces acteurs indifférents.
Pour les cinq (05) premiers jours de l’école, il est crucial de procéder aux préalables avant d’envisager le démarrage des activités pédagogiques dans les classes. Pour cela, les acteurs de l’école que sont enseignants et directeurs ont suivi un protocole bien défini. « Les activités se sont bien déroulées selon le programme envoyé par le
Ministère. C’est la première semaine de la rentrée, il y a un planning qui doit être exécuté. C’est ce planning que nous avons suivi et tout s’est bien passé », a fait savoir Caliste Hounsa, le titulaire de la classe du Cours Moyen 1 (CM1/B) à l’Ecole Primaire Publique Sikè-Sud.
Les tâches sont succinctes et bien précises tout au long de la première semaine de la rentrée des classes. Renseignant les différentes tâches, Carine Alladaye, la titulaire de la classe du Cours Préparatoire (CP/B) à l’EPP Sikè-Nord martèle que : « Pour la première journée, il faut prendre contact avec les enfants, les orienter vers leurs classes, les accueillir, les mettre à l’aise. C’est une prise de contact de façon générale. Le mardi, nous avons débuté avec les activités d’évaluation diagnostique pour voir un peu le niveau des enfants. Après cette étape, il y a eu la correction des copies, des séances de remédiation puis la mise à disposition des statistiques à l’autorité ». Des propos qui sont appuyés par Pompidou Adjatokpikpo, le directeur de l’EPP Sikè-Nord/B qui confie : « Nous avons pris contact avec les enfants et dès le mardi, l’évaluation diagnostique a commencé. Donc nous avons déroulé les épreuves des mathématiques, de la lecture, de la dictée, de l’expression écrite ».
Des lacunes observées chez les élèves
« L’évaluation vient pour jauger le niveau de l’enfant qui a accès à une nouvelle classe parce que les enfants reviennent des vacances. Nombreux d’entre eux ont eu le temps de beaucoup s’amuser et beaucoup de choses leur échappent. Il s’agit donc de voir s’ils peuvent vraiment tenir dans la classe ». Ce sont les affirmations de Béatrice Lovissoukpo, la directrice du groupe B de l’EPP Sikè-Sud qui renseigne le bien fondé des évaluations diagnostiques soumises aux apprenants dans la première semaine de la rentrée des classes. Cette activité a permis de lever le voile sur de nombreuses lacunes chez les élèves. « Après la correction, l’appréciation des copies nous a permis de constater plein de lacunes. Cela a commencé par l’écriture. L’aspect de la copie d’abord et puis le fond. Cela a été un fiasco, beaucoup n’ont pas pu tenir », précise la directrice Béatrice Lovissoukpo. Du côté de l’Ecole Primaire Publique Sikè-Nord, Pompidou Adjatokpikpo, le directeur du groupe B explique : « c’est notamment au niveau de la langue. Le français est notre langue de travail et les enfants ont souvent des difficultés. Surtout lorsque l’enfant vient fraîchement de la maison, il a des difficultés à s’exprimer. Donc, en expression écrite, nous avons constaté que les connaissances linguistiques ne sont pas toujours bien appliquées. En mathématiques également, des tares sont observées ».
Des mesures prises pour rehausser le niveau des apprenants
Pour rehausser le niveau des apprenants avant le démarrage proprement dit des activités pédagogiques au titre de cette année scolaire, des séances de remédiation ont été initiées. « Nous nous sommes mis à les renforcer avec des séances de remédiation. En réalité, c’est de revenir sur les fautes récurrentes que font les enfants. Surtout les insuffisances que nous avons constatées en français et en mathématiques, nous revenons là-dessus pour les aider à mieux comprendre et à mieux s’appliquer prochainement », a fait comprendre Pompidou Adjatokpikpo, le directeur de l’EPP Sikè-Nord/B. La même mesure est prise au niveau de l’EPP Sikè-Sud. Ici, Béatrice Lovissoukpo, la directrice du groupe B ajoute quelques dispositions à prendre avec la complicité des parents d’élèves. Elle confie de ce fait que : « Ces élèves ont besoin de nous. C’est surtout pour eux que nous sommes là parce que s’ils connaissaient, ils ne seraient plus à ce niveau. Donc, cela dénote réellement comment nous allons les disposer dans les classes, ne pas les mélanger anarchiquement, prendre particulièrement soin d’eux et contacter leurs parents afin de leur faire savoir leurs lacunes respectives ».
Des difficultés rencontrées
Les cinq (05) premiers jours de cette nouvelle année scolaire n’ont pas laissé indifférents les acteurs du monde scolaire à divers niveaux. Dans les écoles, cette première semaine s’est avérée stressante de l’avis des uns et des autres. Pour Carine Alladaye, la titulaire de la classe du CP/B à l’EPP Sikè-Nord, « la pré-rentrée n’est pas ce qu’elle devrait être. C’est cette semaine que les parents sont réellement sortis pour inscrire ceux qui doivent être inscrits et venir chercher la liste des fournitures scolaires de leurs enfants ». Pompidou Adjatokpikpo, le directeur du groupe B du même établissement souligne les mêmes difficultés et précise la stratégie utilisée pour mobiliser les parents d’élèves « Les parents ne sortent pas. Nous avons dû mettre à contribution le bureau APE qui a sollicité les services d’un crieur public qui a fait quelques jours de sensibilisation. Mais cela reste toujours à améliorer », a-t-il expliqué. Les plaintes sont les mêmes du côté de l’EPP Sikè-Sud avec Béatrice Lovissoukpo, la directrice du groupe B qui renseigne que : « Le premier jour a été vraiment bousculant parce que nous les avions attendus à la pré-rentrée, mais ils n’ont pas pu faire le déplacement comme cela se doit. Donc, c’était le lundi 16 septembre qu’ils sont venus massivement pour inscrire les enfants et s’enquérir de la liste des fournitures de chaque classe ».
Au niveau des parents d’élèves, les habitudes ont changé et redonner le goût de l’école aux enfants qui viennent à peine d’épuiser leurs vacances, n’est pas chose aisée. Quelques-uns s’expriment.
Les impressions de quelques parents d’éleves
Mariam Aboubacar
«C’est un peu difficile de faire lever les enfants du lit. Ils sont déjà habitués à dormir suffisamment pendant les vacances. Mais maintenant, c’est l’heure d’aller à l’école. Ce n’est pas facile comme avant. »
Rigobert Kounyeton
«C’est une semaine un peu stressante parce que réveiller les enfants et les apprêter pour aller à l’école a été un peu difficile mais nous avons fait avec. »
Andréaline Olou
«Quand je me lève le matin, je leur prépare à manger, je les lave puis les amène à l’école. Je veille aussi à l’heure de la sortie afin de revenir les chercher. C’est un devoir pour nous parents de nous occuper des enfants quand ils commencent l’école. »
Olivier Djissonou
«Tout se déroule comme prévu. C’est leur maman qui prend soin d’eux et qui les apprête. »
Gloria ADJIVESSODE