Evaluations terminales des enseignements-apprentissages en alphabétisation : Les candidats fixés sur leur sort demain

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Le CEG1 Sakété dans le département du Plateau a accueilli, le samedi 16 décembre 2023, le lancement officiel des évaluations/apprentissages des centres d’Alphabétisation. Le top a été donné par le préfet du département du Plateau en présence du maire de la commune de Sakété et de plusieurs autres officiels administratifs du sous-secteur de l’Alphabétisation au Bénin.

«Après l’étape de la composition, suit immédiatement celle de la correction des copies qui a démarré depuis le dimanche 17 décembre 2023. Dès que les corrections seront terminées, les résultats seront centralisés. Il y aura une délibération, puis la proclamation des résultats est prévue pour le mercredi 20 décembre 2023 au plus tard. » C’est par ces mots que Charles Maximin Codjia, directeur de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales a renseigné la suite du processus devant aboutir à la proclamation des résultats après la phase des compositions de l’évaluation terminale des enseignements/apprentissages des centres de l’alphabétisation au Bénin. Demain donc, les 5 695 candidats ayant pris part à cette évaluation seront fixés sur leur sort après la phase de la délibération prévue pour la veille. Mais avant l’étape de la proclamation des résultats supposée achever le processus, les candidats ont découvert les épreuves proposées par leurs facilitateurs, juste après la cérémonie officielle de lancement.

Du lancement officiel de l’évaluation terminale…

Le top de l’évaluation terminale au plan national a été donné depuis le CEG1 Sakété dans le département du Plateau. C’est à pas de charge que Daniel Valère Sètonnougbo, préfet du département du Plateau entouré du maire de Sakété et des collaborateurs du ministre en charge des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, a procédé au lancement officiel des évaluations terminales des enseignements/apprentissages en alphabétisation en langues nationales. Après de sages conseils prodigués aux candidats, le préfet et sa suite ont autorisé les facilitateurs, à encadrer avec sagesse le déroulement des opérations d’évaluations. Renseignant les statistiques de cette évaluation nationale, Charles Maximin Codjia, directeur de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales fait savoir que « cette année, le sous-secteur de l’alphabétisation a organisé deux types d’évaluation. Il y a l’évaluation qui concerne le Programme de Gestion Décentralisée de l’Alphabétisation (PAGEDA) qui concerne essentiellement les régions du Nord où nous avons eu 10 886 candidats pour les 4 départements du nord dans 13 langues. Le programme national (faire-faire), qui est un peu plus pointu, s’occupe de toutes les populations du Bénin à raison de 2 centres par commune. Nous avons donc 5 695 candidats dont 2 975 femmes pour 168 centres au plan national ».
Accompagner les populations analphabètes afin qu’elles améliorent leurs aptitudes, leurs pratiques et leurs conditions de vie dans le domaine où elles ressentent le besoin. Telle est la mission principale de l’Alphabétisation, à en croire les propos des autorités en charge du sous-secteur, visiblement déterminées à combler les attentes placées en elles par l’autorité ministérielle pour relever les défis de ce sous-secteur. A la question de savoir pourquoi avoir choisi l’alphabétisation fonctionnelle comme modèle -type d’apprentissage aux candidats à l’alphabétisation, Charles Maximin Codjia se justifie : « L’alphabétisation fonctionnelle permet aux artisans, aux ouvriers qui sont allés peu ou pas à l’école, d’avoir des connaissances essentielles dans un certain nombre de domaines. Le premier domaine, c’est le langage et la communication où l’apprenant est initié à la maîtrise du lexique, de la grammaire, de la langue, de la sémantique, de la phonétique, de l’orthographe et de la sociolinguistique. Dans le domaine de l’éducation sociale, l’alphabétisation a pour but d’initier l’apprenant à une éducation citoyenne, à l’histoire, à la géographie, à la dynamique sociale, à la gouvernance locale et au développement par la favorisation du genre. Dans le domaine des mathématiques, l’apprentissage est fait pour maîtriser l’essentiel pour tenir une petite comptabilité. La dernière matière, c’est l’éducation scientifique et technologique. » Pour information, les apprenants composent en 13 langues à savoir : le Waama, le Nateni, le Ditamari, le Baatonou, le Fulfude, le Dendi, le Yom, le Yoruba, le Goungbe, le Fongbe, le Adjagbé, le Guingbé.

Impressions de quelques participants

Daniel Valère Sètonnougbo, préfet du Département du Plateau

«C’est un sentiment de joie qui m’anime vu l’effectif de candidats que je suis venu voir ici et ce n’est pas le seul centre, il y a aussi le centre de Kétou. Vraiment, ça prouve que l’alphabétisation a commencé à prendre dans notre pays parce que savoir parler et écrire dans nos langues est capital. Honnêtement, le développement d’une nation ne peut être une réalité tant que nos langues ne seront pas valorisées, tant que nos artisans, nos parents, nos populations ne savent pas écrire et bien parler nos langues car elles (les langues nationales) véhiculent notre culture et aucun peuple ne peut se développer sans sa culture. J’ai été très content de voir cet effectif venir composer en phase terminale de l’Alphabétisation dans mon département. »

 

Nestor Idohou, maire de la commune de Sakété

«Ce sont les dispositions que nous prenons dans notre Conseil communal qui ont donné l’effectif de candidats venus composer ce matin. Nous avons compris que l’alphabétisation est un moteur. Aujourd’hui, ceux qui font la promotion de l’économie locale, ce sont les artisans. Mais le constat est qu’ils n’ont pas les outils nécessaires pour réellement gérer leurs affaires. A défaut d’aller à l’école classique, nous nous sommes dit qu’il faut les sensibiliser, qu’il faut leur apporter notre soutien pour qu’ils aient le minimum qu’il faut pour savoir écrire et compter en langues nationales afin de tenir une comptabilité. Ce travail, nous l’avons commencé et nous ne l’avons pas fait juste pour ceux qui ne sont pas allés à l’école. Même certaines personnes lettrées sont dans cette dynamique-là. Et ce travail va se poursuivre »

 

Adéyèri Sandrine, candidate Yoruba

«Je souhaite longue vie à cette initiative gouvernementale. Le Gouvernement doit pérenniser ce projet. Je suis couturière en formation. Cette formation me permettra de tenir désormais une petite comptabilité et de mieux expliquer en langues, mes propositions de modèle, à mes clientes. Que chaque parent fasse participer, inscrive son enfant pour l’alphabétisation. Nombre de gens savent écrire en français mais pas en leurs langues. Chez d’autres encore, c’est le contraire alors que maîtriser les deux est un atout surtout pour nous qui sommes des artisans et qui n’avons pas eu la chance d’aller à l’école. »

 

Henri Ladossa, facilitateur

«En ma qualité de facilitateur, je suis fier de cette promotion. Il y a très longtemps que nous avons eu une promotion de cette qualité. Ce sont des apprenants à qui on peut faire confiance et qui ont prouvé que nous pouvons leur faire confiance. C’est une promotion de qualité dans laquelle nous pouvons même piocher pour devenir facilitateur à notre suite. Nous pouvons compter sur elle pour relever les défis de l’Alphabétisation dans notre pays. »

 

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