Encore plus haut, toujours plus haut ! Tel est désormais le cantique de l’Université d’Abomey-Calavi qui ne cesse de faire la fierté du peuple béninois, jour après jour, mois après mois. A quelques années de distance, le campus universitaire d’Abomey-Calavi s’était fait lieu et place pour batailles rangées entre étudiants en désordre et forces dites de l’ordre ! Cette métempsychose du lieu de science que constitue l’Université en lieu de fientes où psychopathes enragés et étudiants de carrière se donnaient la main pour se réjouir sans modération des casses consciemment orchestrées à l’occasion des grèves perlées assorties de violents mouvements qui ont longtemps terni l’image de ce haut lieu de savoir, cette métempsychose, disais-je, semble à présent bien loin de nos yeux, jadis, alourdis de larmes, plongés dans la consternation ! Aujourd’hui, dans un champ de constellations, l’UAC s’élève, encore et encore, et le mérite de cette nouvelle donne revient à une équipe de professionnels, patriotes convaincus et non proclamés, ayant pris pour unique boussole, la quête de l’excellence. De grande grandeur et de belle beauté, la cérémonie de distinction de l’UAC dans la capitale française, Paris, n’a laissé personne indifférent, une féérie qui ravive les nombreux souvenirs d’antan du quartier latin d’Afrique. S’il est vrai que la plus grande richesse de ce petit pays de l’Afrique subsaharienne reste le capital humain, il n’en demeure pas moins que la capacité de nuisance de ses hommes au développement a fait ses preuves. J’ai noté avec satisfaction que beaucoup d’intellectuels sont revenus ces derniers temps sur l’authentique déclaration du célèbre Emmanuel MOUNIER à propos du Bénin : « le Dahomey est le quartier latin de l’Afrique. Mais cet intellectualisme fait de méchanceté et de mesquinerie est de nature à retarder le développement du pays ». C’est pour cela que nous avons l’impérieux devoir de ne pas être que des lurons trublions, contents le matin et grincheux le soir ! Le Bénin de l’excellence dont l’UAC nous montre la voie, doit se défaire de ce monde des ventripotents, de gens vastement repus et assurément bedonnants, hissés au faîte de la République bananière, et sabrant à loisir les Champagnes de luxe, les vins de classe, attendant bêtement le citoyen français ou américain qui viendra construire notre pays, le Bénin ! Ce Bénin de l’excellence appelle une rupture avec les égoïnes, les rengaines et les cordes vieilles et non les vieilles cordes qui sont, elles, faites d’expériences et de savoir faire. N’est-ce pas ce type d’homme nouveau orienté vers l’excellence et la quête de la vertu que l’homme d’Etat Pascal Irénée KOUPAKI, fort de son parcours, propose aujourd’hui au Bénin à travers le livre bleu. Il nous faut un sursaut collectif, a-t-il déclaré, pour remettre le Bénin debout ! « Notre conscience éthique pose problème. Notre conscience civique est instable. Notre conscience républicaine n’est pas perceptible. Notre conscience des exigences de la production est fluctuante. Notre conscience du développement économique et social m’écœure. Notre conscience de l’effort et de l’informel m’attriste », voilà le diagnostic de Pascal Irénée Koupaki qui conclut qu’il faut une nouvelle conscience. Nous devons donc cesser d’être des meutes de brutes, des rigolards désœuvrés et pervertis pour nous mettre résolument au travail afin de devenir de véritables succédanés de ces aînés qui font honneur à la Patrie ! Pour le retour de l’excellence au Bénin, nous n’avons qu’un seul vœu : Ad multos annos !
Ulrich Vital AHOTONDJI