Longtemps resté la chasse gardée des personnes d’un certain âge, l’art plastique au Bénin révèle de nos jours de sublimes créations provenant de jeunes plasticiens. Une émergence de jeunes talentueux artistes dont les œuvres suscitent fascination et admiration. Dans ce cercle restreint, se démarque un jeune sculpteur béninois qui a arrimé sa démarche artistique sur les scarifications. Epaphras Dègnon Toïhen sculpte le bois pour mettre en lumière les scarifications, marques d’identification et d’initiation qui distinguent plusieurs peuples et ethnies du Bénin et d’Afrique. Une tradition que revendique le jeune sculpteur béninois sur ses œuvres en exposition depuis le mercredi 08 janvier 2020 à l’Institut Français de Cotonou. A la salle d’exposition Joseph Kpobly, c’est environ une trentaine de créations qui murmurent la mémoire des racines de l’humanité mais aussi des mythes ancestraux. L’installation « La forêt des murmures » de Epaphras prône aussi un métissage de cultures et l’histoire des peuples auxquels le jeune sculpteur s’est familiarisé tout au long de ses voyages de stage à l’université de Hunan en Chine, d’études de l’histoire de l’art et d’apprentissage de sculpture dans les ateliers au Brésil et auprès du maître Ludovic Fadaïro au Mali. Après avoir parcouru le Brésil, le Maroc, la France, la Chine, la Corée et plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, les œuvres du jeune sculpteur Epaphras Dègnon Toïhen marquent l’arrêt à l’Institut Français de Cotonou jusqu’à la fin du mois de janvier pour faire écouter aux visiteurs, initiés ou pas, les murmures de la forêt.
Edouard KATCHIKPE