Concept scientifique, les 1 000 premiers jours de l’enfant tiennent compte du 2e mois de la grossesse jusqu’aux 2 ans révolus de l’enfant. Dans ce contexte, l’alimentation équilibrée de la femme enceinte contribue au bien-être de l’enfant. Ce premier numéro s’intéresse à l’alimentation de la mère en état de grossesse et à l’alimentation de l’enfant durant ces 6 premiers mois.
«C’est la période clef de développement de l’enfant qui non seulement détermine la qualité de sa santé, mais aussi son identité, particulièrement l’identité de l’adulte qu’il va devenir. » Ainsi s’est exprimée Harmonie Adjadohoun, épouse Zannou, assistante sociale, à la question de savoir l’importance des 1 000 premiers jours de l’enfant. A deux mois de la grossesse de la femme, des conditions nutritionnelles sont exigées pour faciliter le développement de l’enfant dans son premier milieu.
Hermione Adjadohoun, épouse Zannou
Mieux, il faut à la femme enceinte, des aliments à même de contribuer au bien-être de l’âme innocente jusqu’à sa naissance. L’étape de grossesse se présente donc comme un moment où l’attention et l’alimentation doivent occuper une place de choix dans le processus d’accompagnement. « Il faut comprendre que dès qu’on annonce une grossesse, la priorité de la femme devient le maintien de sa santé. Chose qui part d’une bonne alimentation systématiquement », soutient Harmonie Adjadohoun, épouse Zannou, également spécialiste de la prise en charge de la malnutrition modérée et aigüe sans complication chez les enfants de 6 mois à 59 mois. Quelle doit être l’alimentation de la femme enceinte durant sa grossesse ?
Les aliments prioritaires lors de la grossesse de la femme
De la fécondation du fœtus jusqu’à la naissance de l’enfant, la femme enceinte doit connaître une alimentation saine et équilibrée. « Selon moi, une femme enceinte jusqu’à deux mois doit avoir une alimentation équilibrée. Une alimentation qui comporte des protéines. Comme exemple de protéines, il y a l’œuf, les poissons, de la viande, l’arachide, le haricot », rappelle Sonia Lawson, contrôleur d’action sanitaire et responsable de la vaccination des enfants dans la zone sanitaire Cotonou 5. Elle ajoute : « Deuxième groupe d’aliments, les lipides. Il s’agit des huiles végétales et autres. Nous parlons aussi de notre huile rouge. Le troisième groupe d’aliments, les glucides. Comme glucides, nous pouvons citer le maïs, le mil, le sorgho, la farine du maïs, la farine de manioc, la farine de mil ou bien du Soja. Le quatrième groupe d’aliments, il faut les sels minéraux qui sont les légumes, les fruits verts, les vitamines. » Abondant dans le même sens, l’assistante sociale Harmonie Adjadohoun, épouse Zannou affirme : « Nous avons les viandes maigres ou les protéines. En matière de protéines, nous avons les œufs, les viandes de poulet, de lapin, de mouton. Nous avons aussi le fromage. Tout ce qui est fait à base du lait. Evitez au maximum les viandes rouges. Nous avons les lipides. Quand on parle de lipides, il faut penser aux huiles, aux corps gras. Il faut les consommer de façon modérée. » Les fruits et les légumes s’avèrent des aliments importants pour l’organisme de la femme enceinte. « Durant la grossesse, la femme doit consommer beaucoup de fruits et légumes. Les légumes doivent être frais : carottes, choux, betteraves, avocat. Il faut aussi les céréales. En matière de céréales, nous avons le maïs, le haricot, le voandzou pour ne citer que ceux-là » ajoute-t-elle. Embuchant la même trompette, Sonia Lawson, responsable de la vaccination des enfants dans la zone sanitaire Cotonou 5 précise : « Chaque midi, dans son alimentation, normalement, elle doit prioriser le fruit. Pour mieux agir, les fruits doivent être pris avant le repas. Car, cela facilite l’appétit. Le ventre et l’intestin sont préparés. Ce n’est pas dans le ventre vide qu’on dépose la nourriture. Mais le fruit est déjà consommé et stimule l’appétit. Il apporte de la vitamine à l’organisme avant que les repas consistants ne soient pris. » L’eau s’invite aussi dans le registre de l’alimentation de la femme enceinte. « La femme doit prendre assez d’eau, au moins 2 à 3 litres d’eau par jour. » Le respect de ces prescriptions alimentaires est de nature, selon les spécialistes, à faciliter le développement du fœtus jusqu’à la naissance de l’enfant.
Dr Marcos Doussoh, médecin pédiatre
Regard sur l’alimentation de l’enfant de 0 à 6 mois
« Quand l’enfant naît, le cercle de la famille applaudit à grands cris », disait Victor Hugo. Derrière cette joie qui se manifeste dès la naissance, se cache une attention pointue en termes de nutrition de l’enfant. « En ce qui concerne l’alimentation d’un nouveau-né, nous n’avons que trois options. La première option est l’allaitement maternel. La mère donne à l’enfant le lait qui provient de son corps. La 2e option qui est l’alimentation artificielle est le fait de recourir à un lait artificiel acheté en pharmacie. La 3e option est l’alimentation mixte. Le fait de donner le lait maternel et le lait artificiel », a renseigné le Dr Marcos Doussoh, médecin pédiatre spécialisé en nutrition pédiatrique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’enfant est nourri au lait maternel dès sa naissance jusqu’à 6 mois. « Ce qui est important est l’allaitement maternel dès les premières heures. Il est conseillé dans les minutes qui suivent, de mettre l’enfant au sein. Car, c’est le meilleur aliment qui puisse convenir à un nouveau-né. De 0 à 4 mois, l’enfant ne peut prendre que du lait parce que son tube digestif ne lui permet que de digérer du lait », souligne le Dr Marcos Doussoh avant d’ajouter : « Il peut arriver qu’un agent de santé, précisément un pédiatre ou un infirmier conseille d’introduire les fruits beaucoup plus tôt. » Harmonie Adjadohoun, épouse Zannou, également spécialiste de la prise en charge de la malnutrition modérée et aigüe sans complication chez les enfants de 6 mois à 59 mois dira : « Dès que l’enfant sort du ventre de sa mère, la mise au sein se fait systématiquement depuis la table d’accouchement. C’est-à-dire qu’à la naissance, l’expression ‘‘lait maternel’’ prend tout de suite son sens de 0 à 6 mois. » Dès que l’enfant commence par grandir, d’autres comportements nutritionnels sont prévus pour sa bonne croissance. La parution prochaine va s’y pencher.
Enock GUIDJIME