Généralisation des curricula révisés au CI : Les enseignants de la partie méridionale s’approprient les contenus notionnels

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C’est une semaine chargée pour les enseignants des classes de CI et les directeurs d’école résidant dans la partie méridionale du Bénin. Du lundi 25 septembre au samedi 2 octobre 2021, ces acteurs de l’école ont bénéficié d’une série de formations sur la réforme curriculaire dans l’enseignement-apprentissage du français et des mathématiques au Cours d’Initiation (CI). Votre journal Educ’Action s’est rendu dans une école à Cotonou et une autre à Abomey-Calavi pour le constat de terrain.

Il est 16 heures 30 minutes. Le Complexe Scolaire Sikè-Nord, logé dans la Région Pédagogique N°28, est calme ce jeudi 30 septembre 2021. Situé non loin de la mairie de Cotonou, ce complexe est l’un des centres retenus par les autorités compétentes pour abriter la session de formation liée à la révision curriculaire des manuels scolaires et cahiers d’activités au CI. Dans la cour de l’école, de nombreuses motos sont garées devant un module à trois (03) classes peint en blanc. Dans l’une des classes, sont assis des enseignants en pleine formation. Ils s’approprient ainsi les contenus notionnels des différents matériels didactiques révisés. Pour l’heure, c’est l’initiation à la mathématique et à la lecture, notamment la lecture récréative, qui est développée aux enseignants venus des écoles publiques et privées. Norbert Adjovi est le chef du centre de formation. Conseiller pédagogique de la zone 1 dans la Circonscription Scolaire de Cotonou-Sikè, il est occupé à traiter les données statistiques sur une feuille avec l’aide d’un formateur. «Pour le compte de la présente session de formation, nous avons au total trois cent vingt-six (326) enseignants répartis dans trois (03) salles à raison de quarante-deux (42) enseignants par salle et six (06) formateurs au total», fait-t-il savoir avant de préciser qu’il y a eu (03) jours de formations en mathématiques et (03) jours en français. Cette activité n’est pas sans difficultés. Le chef du centre Norbert Adjovi répond en ces termes : «Nous ne pouvons pas dire que tout est bon. Le gouvernement a fait un effort avec la complicité des Partenaires Techniques et Financiers en dotant les participants des documents nécessaires, mais il en reste qui viendront sous peu. Je suis convaincu qu’avant la fin de cette formation, nous serons satisfaits». Après ce centre de formation, cap est mis sur la Région Pédagogique N°11, précisément dans l’arrondissement de Hêvié. C’est un nombre considérable d’enseignants du privé qui ont vu leurs capacités pédagogiques renforcer.

De l’affluence des enseignants à l’EPP Hêvié-Zoungo

Nous sommes le vendredi 1er octobre 2021 à l’Ecole Primaire Publique Hêvié-Zoungo. Il est 16 heures, un crachin s’est mis à arroser la terre rouge de cette localité. C’est dans cette école que les enseignants du CI et directeurs de Hêvié se sont retrouvés pour être formés au contenu des nouveaux documents pédagogiques. De loin, les voix des instituteurs du privé et du public se font entendre par saccades. «Actuellement, nous avons abordé le champ de formation en français qui a démarré depuis le jeudi 30 septembre. C’est relatif à la démarche portant sur la pédagogie explicite en français», a affirmé au micro de Educ’Action, l’inspecteur Matonga Kassa, chef du centre de formation de l’EPP Hêvié-Zoungo. Par ailleurs, l’arrondissement de Hêvié, sis dans la commune d’Abomey-Calavi, abrite plusieurs établissements privés d’enseignement primaire. A cet effet, une pléthore d’enseignants du CI en service dans ces écoles ont rallié l’EPP Hêvié-Zoungo pour mettre à jour leurs connaissances dans l’enseignement-apprentissage du français et des mathématiques. «Lorsqu’on analyse, on voit que les écoles privées sont majoritaires en termes d’effectifs. Au début, nous avons eu des difficultés à gérer le flux de présence, ce qui a fait que, selon les prévisions de l’INFRE, on devrait ouvrir quatre (04) salles. Mais compte tenu de l’affluence, nous étions obligés d’aller à six (06) salles», explique le chef du centre de formation. En termes de statistiques, l’inspecteur Matonga Kassa, CRP 26 (Ouaké-Copargo) renseigne : «Nous avons au total 260 enseignants à raison d’au moins quarante-quatre (44) par salle.

L’inspecteur Matonga Kassa, chef du centre de formation de Hêvié-Zoungo

Nous avons un total de vingt-cinq (25) enseignants qui sont du public et le reste vient du privé. Ce centre compte au total huit (08) formateurs».
Cibles principales de cette session de formations, les instituteurs du CI et directeurs d’école ont acquis des compétences en français et en mathématique sspour le bonheur des écoliers.

Des compétences acquises de l’avis de certains enseignants

«De cette formation, je retiens simplement qu’il faut permettre aux enfants, quel que soit leur effectif, d’avoir accès aux informations sans pour autant chercher à leur compliquer la tâche. Il faut permettre à l’apprenant d’être au cœur de ce qu’il veut apprendre, l’ecouter et l’orienter afin qu’il reproduise seul ce qu’il a appris. C’est ce qu’on appelle le modelage», explique Brice Soglo, instituteur à l’Ecole Primaire Catholique Saint-Augustin de Cotonou pour témoigner de ce qu’il a retenu de la formation. Son collègue Malachie Sossou de l’Ecole Primaire Publique Sainte Rita 2, groupe B, a gardé en mémoire autre chose. «Les trois (03) premières notions sont consacrées à la mathématique. A ce niveau, nous avons appris la pédagogie explicite qui est venue modifier un peu la démarche d’apprentissage. En réalité, la pédagogie explicite est un enseignement efficace qui permet de faire asseoir, de façon progressive, la formation. Elle est basée sur deux (02) principes. Ce qu’il faut garder parmi les deux est le modèle, la pratique d’idées ensuite la pratique autonome. Et on les retrouve en mathématiques et en français», indique-t-il, montrant ainsi l’innovation dans les nouveaux manuels et cahiers d’activités. Par ailleurs, il ajoute que tout ce qui est appris lors de cette formation, va leur permettre de travailler convenablement avec les écoliers lors des séquences pédagogiques. «Nous avons travaillé sur le programme, le document annexe et le module de formation. Je dois préciser que nous avons la période d’immersion et celle de l’apprentissage systématique», dira Emma Tottin, institutrice à l’EPP Sikè-Nord/B.
En ce qui concerne les enseignants formés dans l’arrondissement de Hêvié, les acquis sont aussi différents. «En mathématiques, on part du plus simple au plus complexe, ce qui est très bien. Il y a aussi la répétition qui se fait à tout moment pour que les enfants puissent garder quelque chose», affirme Olga Amoussouvi Godouo, directrice de l’Ecole Primaire Privée Bilingue St Michel de Hêvié, avant de reconnaître que la formation est bien organisée. Pour Florentin Zonou, directeur de l’Ecole Primaire Publique Akossavié/A, avant que l’enseignant ne fasse exécuter une consigne à l’enfant, il doit lui-même faire le modelage. Car, précise-t-il, il y a un temps d’immersion avant de passer à l’apprentissage systématique.
Il faut rappeler que Salimane Karimou, Ministre des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP), a effectué une descente, le mardi 28 septembre 2021, dans le département du Couffo, notamment dans les communes de Klouékamey et de Lalo. Objectif, s’assurer du bon déroulement de cette formation de six (06) jours. «Qu’il vous souvienne que des insuffisances ont été relevées dans les curricula de formation au CI et au CP, notamment en français et en mathématiques. Beaucoup d’usagers de l’école estimaient à juste titre que nos enfants, en début de scolarité, ne savaient plus lire, ni écrire, ni compter», s’est exprimée l’autorité ministérielle, justifiant la pertinence de cette refonte curriculaire. Selon les indiscrétions, la partie septentrionale du pays va aussi accueillir, cette semaine, la même formation initiée par le gouvernement avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).

Enock GUIDJIME

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