Après les cours de la matinée, trouver un espace pour se détendre avant de renouer avec les activités académiques de la soirée, relève d’un parcours de combattant pour les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi. C’est le constat qui résulte d’une descente effectuée par Educ’Action au sein de ce haut lieu du savoir.
Etudiant en deuxième année de linguistiques à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Communication (FLLAC) de l’Université d’Abomey-Calavi, Evrard passe souvent sa fin de matinée au Jardin U avant de rejoindre l’amphithéâtre dans l’après-midi pour la poursuite des cours de la journée. Assis à trois, à quatre, à cinq voire à six sur les bancs en pierre disposés un peu partout dans le Jardin U, les étudiants viennent profiter de l’ombrage des arbres pour se détendre par manque d’espace au niveau des amphithéâtres. « Les amphithéâtres sont érigés sans que des espaces ne soient réservés autour pour la détente des étudiants. Il y a vraiment un manque des espaces verts sur le campus pour permettre aux étudiants de se reposer après les cours de la matinée », déplore l’étudiant qui se prononce sur la question des espaces de détente à l’Université d’Abomey-Calavi. Un avis que partage Jérôme Yaï, Deuxième Vice-Président(DVP) du Bureau d’Union d’Entité (BUE) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC). « En temps de pause, certains camarades sont obligés de se pavaner dans l’enceinte de l’université à la recherche d’un endroit pour se reposer. D’autres vont s’assoir au niveau de l’arrêt bus parce qu’il n’y a pas assez d’espaces au sein de l’EPAC pour contenir tout le monde. Nous avons la chance d’avoir une salle réservée aux étudiants pour le repos, mais elle ne peut pas contenir tous les camarades. Du coup, c’est un peu compliqué. Si l’étudiant sort à midi et qu’il doit revenir au cours à 15 heures, il ne trouve pas où se reposer », informe-t-il pour planter le décor de cette difficulté des étudiants de l’EPAC à trouver un espace de relaxation après les cours de la matinée. Enseignant-géographe au Département de Géographie et d’Aménagement du Territoire de l’UAC, Euloge Ogouwale fait observer que cette situation pourrait s’expliquer par le fait qu’à la création de l’UAC, il n’y avait pas un véritable plan d’occupation du sol, une planification spatiale. « Les amphithéâtres ont été construits au fur et à mesure que les besoins se faisaient sentir, pas dans une cohésion spaciale donnée mais progressivement, les recteurs qui se sont succédé ont commencé à régler cette situation. Désormais, nous avons une carte qui permet de savoir comment l’université est organisée sur le plan environnemental et la gestion de l’espace. On aurait pu commencer plus tôt, mais c’est en fonction de la disponibilité des moyens », martèle-t-il avant d’inviter les organisations estudiantines à apporter également leur pierre à l’édifice pour la construction et l’amélioration du cadre de vie des étudiants.
L’approche de l’ENAM dans la gestion de l’espace…
Cap maintenant sur une autre école de l’université où la situation semble plus meilleure. Des bancs publics disposés par endroits dans la cour et devant certaines salles de cours, des espaces verts soigneusement entretenus. C’est ce qui frappe à l’œil de tout usager qui franchit l’entrée de l’Ecole Normale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Marzouk Karimou, président du BUE de l’ENAM, confie : « Lorsque vous faites un tour rapide dans l’enceinte de l’école, vous allez constater qu’il y a assez d’espaces verts avec des bancs publics réservés aux étudiants afin qu’ils puissent se reposer, apprendre les cours. Ces espaces font objet de maintien, de préservation et d’entretien. Des agents recrutés par l’administration s’occupent de l’entretien de ces lieux de répit. Ce sont des choses que nous avons réclamé, le fruit des luttes que nous avons menées à l’endroit de l’administration en tant qu’association syndicale pour obtenir satisfaction pour le bien-être des étudiants ». Même si des efforts sont effectués par l’administration de l’ENAM, poursuit-il, ce n’est pas encore le paradis. C’est, précise-t-il, pour cette raison que ma doléance est d’inviter les autorités à ne pas baisser les bras, à toujours continuer dans cette dynamique d’entretenir et de garantir le bien-être des étudiants à travers la mise en place de nouveaux bancs publics.
Des étudiants somnolant au cours de la soirée par manque de repos …
Suivant les explications du Deuxième Vice-Président du BUE de l’EPAC, les nouveaux étudiants n’arrivent pas à s’adapter facilement à cette situation dont la suite logique est la somnolence au cours de l’après-midi. « Ce qu’on remarque parfois, c’est qu’après les cours de la matinée, certains camarades reviennent en salle pour le cours de 15 heures et commencent à somnoler pendant que le professeur dispense le cours. On comprend donc aisément que c’est le manque de repos qui en est la cause », souligne-t-il avant d’ajouter que le BUE EPAC n’est pas resté les bras croisés face à l’indisponibilité d’espaces réservés pour la détente des étudiants. Nous avons soumis, renseigne-t-il, un projet de construction de bancs publics au sein du village de l’EPAC à l’administration, qui est à pied d’œuvre pour son aboutissement.
Edouard KATCHIKPE

