Des guerres et des conflits perdurent dans l’ère de la mondialisation. D’où la nécessité de comprendre les forces qui structurent notre microcosme pour voir comment les affronter. Cela demande une véritable éducation qui englobe tout l’homme et développe sa réelle autonomie de conscience.
L’histoire montre que trois forces dirigent le monde, parfois l’asservissent : La force physique, la force morale ou religieuse et la force intellectuelle, avec un seul but : le pouvoir ! Ce triptyque va toujours ensemble, chaque force alimentant les autres dans le souci d’infléchir l’histoire en interprétant le passé, en influençant le présent et en préfigurant l’avenir. Ainsi, le pouvoir de contrôler le politique, l’économique et le social, reste concentré autour d’une poignée de personnes dont « l’esprit supérieur » peut rester amoral et inhumain.
Les guerres, les extrémismes, les terrorismes mobilisent la force physique. Elle permet de mater les populations qui tremblent de peur et face à des exactions et autres punitions dont la cruauté a pour rôle de frapper les esprits. Les velléitaires se taisent; d’autres groupes sociaux n’osent réagir. On fait des exemples plus barbares, plus sanglants et quasi inhumains. Alors plus personne n’ose soutenir une rébellion : on n’hésite pas à raser des villages entiers, à commettre des atrocités les plus marquantes. La méthode sera toujours la même et s’exécutera à travers des séides toujours mieux armés et téléguidés pour effectuer ces basses besognes. Les innombrables guerres dans notre monde dit civilisé en témoignent. Pourtant, la guerre est la moins dangereuse des forces, et se présente plus comme un effet qu’une cause.
La force morale souvent incarnée par l’Eglise peut être plus dangereuse si elle légitime la force physique et intellectuelle. Elle va alors corrompre l’élite de chaque milieu et surtout les esprits réfractaires qui chercheront à réagir à la force physique, en prônant parfois une morale de la soumission et de l’aliénation mentale. L’exemple le plus frappant est celle de la colonisation ou le travail de sape du missionnaire fut sûrement plus efficace que les coups et autres brutalités policières. Le message distillé à travers lesdites valeurs morales d’amour, de charité, de pardon et surtout de félicité que nous réservent le royaume des cieux, a tôt fait d’installer une morale du faible et de l’aliéné mental comme l’ont soutenu d’abord NIETZSCHE dans ses ouvrages (humain, trop humain ou par-delà le bien et le mal) et ensuite MARX dans son aphorisme célèbre : « La religion est l’opium du peuple ».
Vous comprenez pourquoi les peuples colonisés s’abiment encore de nos jours dans les contemplations religieuses face aux vicissitudes de la vie. D’aucuns pensent que l’actualité occidentale a remis la religion au second rang tandis que les tiers-monde en créent de nouvelles. En réalité, les obédiences religieuses qu’elles soient endogènes (vodu par exemple) classiques (chrétiennes ou islamiques) ou nouvelles (sectes évangéliques ou divers) usent d’un dénominateur commun de par leur capacité à drainer et fédérer la masse. Elles sont toutes liées au pouvoir politique et social dont elles transmettent, sécurisent et circonscrivent le message dans des cercles maitrisables tels les lieux de cultes. Alors, elles sont exonérées de tout : elles ont de vastes territoires ne payant pas souvent les services sociaux de base et importent facilement. Elles ont des banques, des structures d’épargne et de prêts d’argent aux populations et entreprennent et font tout sauf la charité! Parfois, les plus retors publient quelques communiqués qui expriment des préoccupations semblant égratigner le pouvoir : c’est tout. La bouffe continue.
La dernière force, intellectuelle, soutient le pouvoir politique et social. C’est elle qui organise et utilise les autres forces en proposant une idéologie toujours évolutive. Ainsi l’occident prône l’idéologie de la liberté fondée sur la démocratie et le libéralisme économique tandis qu’en son temps, l’URSS avait soutenu le socialisme. Au nom de cette démocratie, on a pillé, volé, violé les peuples en promouvant le devoir d’ingérence ; on a envahi l’Irak, détruit la Lybie, promu le terrorisme au Sahel. Pourtant les compagnies pétrolières tournent dans ces pays tandis que l’uranium et d’autres minerais sont extraits sans problème.
Aujourd’hui, cette société du bien en arrive à une énième guerre contre ce qu’on se plait à nous présenter comme le mal à savoir la Russie. On s’aperçoit qu’à chaque fois, nous sommes le dindon de la farce : tout devient cher, tout flambe et on nous invite à boycotter un pays qui à l’évidence les tient par ses capacités économiques. Par-delà les phraséologies déversées à travers les radios et télévisions, lorsque la Realpolitik se mettra en place et qu’ils se sentiront obligés de reculer et de s’entendre avec cette Russie, on ne nous préviendra surtout pas. Et alors des milliers de vie auront juste servi à continuer le cruel jeu d’échec de contrôle du monde et des intérêts.
Notre solution est évidente! D’abord, comprendre, faire face et refuser malgré nos maigres moyens et ensuite promouvoir pour les générations futures le goût d’une éducation plus efficace pour discerner, émerger et surtout réagir !
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe