Les 7 et 8 décembre 2023, le Campus Numérique Francophone de Cotonou (CNFC) a abrité l’édition 2023 de son hackathon numérique. C’est une compétition qui a réuni les étudiants des universités membres de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) au Bénin.
«Au vu du travail que nous avons fait, nous sommes particulièrement fiers. Nous nous sommes donnés à fond pour mettre en place ce projet, mettre en place la présentation, et présenter devant le jury. Nous sommes très contents d’avoir gagné ce premier prix après deux jours de dur labeur. Nous avons vraiment travaillé sur le prototype, sur la présentation, pour enfin obtenir ce qu’on a maintenant. Nous remercions l’AUF, nos coachs et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet. » C’est la voix remplie d’émotion que Celsia Gangbé, membre de l’équipe des CodeCrafters, initiateurs du projet Bus digit, a donné ses impressions après la proclamation des résultats. Elle et Jordy Gnanih, son coéquipier, ont cumulé 86,67 points sur 100 pour en arriver là. Ils repartent avec une enveloppe de 100 000 FCFA, un trophée et une attestation.
En plus de cette équipe, cinq autres, dont une individuelle, étaient en compétition pour remporter la première place de cette compétition initiée par la représentation de l’AUF au Bénin.
Résoudre les problèmes des étudiants avec le numérique

L’équipe des CodeCrafters présentant leur projet devant le jury
Face aux équipes, Fawaz Taïrou, directeur national de l’AUF, a planté le décor. « L’hackathon numérique est une compétition que nous organisons chaque année pour les étudiants et étudiantes qui ont des idées d’innovation numérique capables d’améliorer leurs conditions de vie dans les universités. Il s’agit également des idées qui peuvent impacter le monde autour d’eux, car l’université se trouve dans un environnement. Tout cela devrait être inclusif », a laissé entendre le directeur national, donnant ainsi le top départ de la compétition.
Durant quarante-huit heures, les participants ont eu droit à un agenda riche en activités. Tout cela, sous la conduite d’une équipe d’encadreurs conduite par Tinos Anago. Pour cette édition, les étudiants provenaient de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et de Pigier-Bénin. Lors des travaux, ils ont découvert l’identification et la résolution de problème avec le modèle CANVA et ont appliqué également leurs connaissances dans l’outil Lean CANVA. « Comment est-ce qu’on détecte un problème ? Quels sont les contours d’un problème ? Comment est-ce qu’on valide un problème ? », énumère Tinos Anago à propos des questions à se poser selon la méthode d’identification de problème CANVA. Le Lean CANVA, quant à lui, est un outil qui permet de résumer un projet en prenant en compte des éléments clés : la solution, le problème, le modèle économique, les types de clients, les existants, les innovations, les sources de revenus, les besoins. Avec cet outil, explique Tinos Anago, les étudiants ont la facilité de cadrer leurs projets.
Ils ont aussi tenu des sessions de brainstorming en groupes, plusieurs séances de co-création de solutions numériques (prototypage rapide en «design thinking») et appris à faire un pitch. « Le prototypage consiste à donner corps aux idées. Ne serait-ce qu’en faisant un croquis de votre idée, vous entrez en prototypage. L’objectif est de concevoir des choses visibles qu’on peut tester, qu’on peut questionner, qu’on peut analyser (bon ou mauvais), qu’on peut changer », fait savoir le coach principal. Mieux, donner aux participants les outils nécessaires pour identifier un problème lié à la vie estudiantine ou quotidienne et y proposer une solution numérique innovante.
Pour faire la preuve de leurs apprentissages, les étudiants ont présenté leurs réalisations lors d’un passage devant le jury.
7 minutes pour convaincre
4 minutes pour présenter son innovation et 3 minutes pour en faire la démonstration. C’est le temps dont disposaient les quatorze participants, dont une femme, regroupés en équipes pour convaincre le jury de trois membres présidé par Eméline Amoussou. L’un après l’autre, chaque équipe a levé le voile sur son projet en rivalisant d’ingéniosité pour capter l’attention des membres du jury. Ces derniers ont disposé de cinq minutes pour poser des questions et faire des contributions afin d’aider les participants à parfaire leurs produits.
Après la délibération du jury, on retrouve sur le podium à côté des CodeCrafters, l’équipe KEJ qui a cumulé 77 points sur 100 avec son projet Coolétude, à la deuxième place. La troisième marche du podium est occupée par l’équipe First One avec son projet ZéMi. Elle a réuni 76,76 points sur 100. En plus de l’attestation et du trophée correspondant, la deuxième part avec une enveloppe de 75 000 FCFA et la troisième avec une enveloppe de 50 000 FCFA.
Voici la liste des équipes et leurs projets.
Les membres du jury ont salué les efforts des participants. Ils ont invité les équipes à mieux travailler leur projet. « Aucun projet n’est mauvais, mais le contexte actuel dans lequel on est, oblige à faire un choix », a martelé la présidente du jury en invitant les participants à ne pas baisser la garde mais se battre pour concrétiser leurs idées car chaque projet compte.
Par la voix de son directeur, l’équipe de l’AUF-Bénin a montré sa disponibilité à accompagner les participants à concrétiser leurs projets pour le bien de la communauté universitaire. Les encadreurs ont aussi abondé dans le même sens. A la fin de la rencontre, les participants ont reçu une attestation chacun. Une occasion pour certains de donner leurs impressions.
Impressions de quelques participants
Staned Adido, membre de l’équipe KEJ, étudiant à Pigier-Bénin
«Je me sens vraiment libre. Au début c’était un peu stressant parce que mes amis et moi nous nous demandions si nous avions les compétences. Là je suis heureux, joyeux, satisfait de tout ce qui s’est passé du début jusqu’à la fin. Qu’il s’agisse de l’accompagnement des coachs, de l’organisation des séances et autres, mon équipe et moi avons beaucoup aimé. J’ai eu de nouvelles connaissances. Cet hackathon m’a permis de travailler à un rythme auquel je n’étais pas habitué. Cela m’a permis d’avoir de nouvelles idées sur des compétences que je ne connaissais pas. Je demande à l’AUF de persévérer dans cette initiative parce qu’à travers cette initiative, il y a de grands projets qui peuvent naître. Nous allons encore étudier notre projet, le parfaire. »
Jordy Gnanih, membre de l’équipe lauréate, étudiant à IFRI-UAC
«Ce sont deux jours de dur labeur car, il y a eu beaucoup de stress à gérer et une nuit blanche. Tout s’est bien passé. Les coachs ont fait du bon boulot. C’est en suivant leurs conseils que nous avons pu avoir la première place. Chaque chose était faite quand il le fallait et c’était bien. J’encourage l’AUF à continuer dans ce sens pour promouvoir la résolution de problème grâce à l’informatique. En termes de temps, je crois que deux jours c’est assez court pour un prototype. S’ils pouvaient ajouter une journée pour passer à trois jours, ce serait bien. »
Adjéi KPONON