Infrastructures scolaires au Bénin : Des normes de qualité parfois bafouées

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Des standards existent en matière d’infrastructures scolaires au Bénin. Hélas, ces normes de qualité ne sont pas souvent prises en compte dans la construction des infrastructures scolaires. Dans ce quatrième numéro de la thématisation du mois de mars, consacrée à l’état des lieux des infrastructures scolaires et universitaires, Educ’Action lève le voile sur quelques normes existantes dans l’enseignement primaire ainsi que sur l’éclairage.

La construction des infrastructures dans les écoles maternelles et primaires doit respecter des normes bien établies. Dans le document relatif au plan d’actions ‘‘Ecole de Qualité Fondamentale’’ en termes d’infrastructures éducatives, on retient entre autres, « dans chaque classe, une place assise par élève, sur des tables-bancs à deux places au plus, et adaptées à la taille de celui-ci ou celle-ci ; un bureau et une chaise adaptés à la taille de l’enseignant(e), une armoire ou un placard ». Educ’Action vous propose les normes N° 3 et 4 ci-contre pour plus de détails.
A l’instar de ces normes, celles liées à l’installation des lampes revêtent une importance particulière.

Des normes en termes d’installation des lampes aux dommages…

Les écoles sont, pour certains, sans lampes et pour d’autres des ampoules inadaptées. Les ampoules au néon et aux Diodes Electroluminescente (DEL), traduits de l’anglais LED, ont remplacé celles à filament de Edison. Même si elles sont économiques et écologiques, les ampoules LED sont la source de nombreux dommages. Car, il existe des normales et des ‘‘pas normales’’ du point de vue de la santé oculaire. Lorsqu’on n’utilise pas celles qui sont aux normes, mieux adaptées aux yeux humains, notamment dans notre milieu éducatif, il y a des conséquences. Dans la parution N° 0334 du mardi 28 avril au lundi 4 mai 2020, votre journal Educ’Action a mené une enquête sur les lampes utilisées pour éclairer les salles de classes. En ce qui concerne les lampes essentiellement LED, il y a trois (03) groupes. « Les ampoules LED blanc-chaud dont la lumière tend vers le jaune. Elles sont plus conseillées pour les chambres, le salon, le couloir, la cuisine, etc. Ensuite, il y a les ampoules blanc-froid dont la lumière est d’un blanc éclatant et très agressif aux yeux, car comportant plus de lumière bleue. Enfin, nous avons les ampoules blanc-neutre intermédiaires entre les deux précédentes. Ce sont elles qui se rapprochent le plus de la lumière naturelle, donc conseillée aux apprenants et enseignants », clarifie docteur Hermione Vidégla, médécin ophtalmologiste dans la parution sus-citée.
« Pour les salles de cours, d’hôpitaux, de conférence, les ateliers, il faut les luminaires de 4000 kelvins. C’est du jaune qui veut virer vers le blanc », précise Arnaud Egue, ingénieur-électricien chez Comtel. Il souligne par ailleurs : « Au Bénin, même partout en Afrique, on utilise la lampe 6500k. Ce sont des lampes blanchâtres. Cela n’est pas bon pour les yeux ». Pour définir le nombre de luminaires, il faut une étude photométrique. L’étude photométrique, selon Arnaud Egué, prend en compte : « la hauteur, l’espace à éclairer, le degré de la lumière qui doit entrer dans l’espace. A partir de cela, on trouve le nombre de lux qu’il faut. Rares sont ceux qui font cette étude au Bénin ». Ainsi donc, il faut un type de lux [ndlr : unité de mesure d’éclairement lumineux du système international, définie comme lumen par mètre carré, dont le symbole est lx]. « L’utilisation des salles correspond à un type de lux donné. Par exemple, pour un couloir, le degré d’éclairement est de 160 lux. Pour une salle de réunion, j’ai jusqu’à 300 lux. Dans une cuisine, c’est 250 lux. Dans des bureaux, c’est entre 250 et 300 lux. Dans les amphithéâtres, c’est jusqu’à 400 lux », explique Arnaud Egue, ingénieur-électricien chez Comtel. Le non-respect des normes établies dans le domaine de l’éclairage a bien des répercussions sur la vue. « On ne sait pas que les problèmes d’yeux sont dus aux lampes qu’on a utilisées tout le temps, ou qu’on est resté dans une zone mal éclairée. L’effet des lumens sur les yeux n’est pas bon. Donc, l’œil se rétracte peu à peu jusqu’au moment où l’on perd la vue. C’est en ce moment qu’on voit de petits enfants qui portent des lunettes, des loupes, ainsi de suite. Je pense que la plupart des problèmes d’yeux sont dus à cela », alerte Arnaud Egue, ingénieur-électricien chez Comtel en arguant que la plupart des fournisseurs vont acheter les lampes venues de Chine. Cependant, des idées sont jetées afin d’éviter les risques liées au non-respect des normes en termes d’installation de lampes dans les salles de classes et amphithéâtres. « Pour corriger cela, déjà au plan architectural, il faut qu’on associe des techniciens, des ergonomes par exemple, des ingénieurs de santé au travail. Il faut aussi former les architectes et les ouvriers qui font ces travaux », lâche le docteur Boton, ergonome.

La Rédaction

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