Installation de la 9è législature : Les acteurs de l’éducation expriment leurs attentes

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Depuis quelques jours, la 9e législature de l’Assemblée nationale a pris ses marques à Porto-Novo. Face à cette nouvelle équipe de députés, précisement la commission de l’éducation, les populations nourrissent le rêve de voir des actions ardues dans le secteur de l’éducation. Voici leurs attentes !

Alexandre Adjinan, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire technique et de la formation professionnelle du Bénin

«Parlant d’attentes vis-à-vis de la 9e législature, il faut d’abord dire que le secteur de l’éducation est régi par la loi 2003-17 du 11 novembre 2003 rectifiée par la loi du 05 octobre 2005 portant orientation de l’éducation nationale en République du Bénin. Au vu de cette loi et en son article 1er, l’éducation reste et demeure la première priorité nationale. Ce qui préoccupe d’abord les acteurs du secteur de l’éducation, c’est que les gouvernements qui se succèdent, respectent la loi d’orientation de l’éducation et fassent de l’éducation, la première priorité nationale. Malheureusement, nous constatons que les gouvernements qui se sont succédé font certes des efforts, mais ce ne sont pas des efforts qui mettent l’éducation au premier plan. Pour avoir un système éducatif performant, il faut bien traiter le personnel enseignant. Malheureusement, les enseignants appelés aspirants au métier de l’enseignant, par abus de langage, ne sont pas bien traités. Nous avons connu des députés sous la législature précédente qui n’ont jamais cru devoir interpeller le gouvernement par rapport à l’aspiranat. D’ailleurs, la 8e législature a été une législature particulière parce qu’on n’entend plus d’autres sons de cloche. Elle a été tout simplement une caisse de résonnance pour l’exécutif.
28 députés se réclament de l’opposition dans cette 9e législature. Je voudrais lancer un appel phare, pas seulement aux 28 mais aux 109 députés, parce qu’ils sont tous des élus du peuple. S’ils veulent mériter le titre d’honorable qu’on leur attribue, qu’ils posent des actes dignes en votant des lois pour que le secteur de l’éducation soit plus performant. Parlant de ça, Il faut finir avec cette situation d’aspiranat et procéder à un recrutement. Il faut voter une loi pour allouer un budget substantiel à l’éducation compte tenu de la priorité qu’elle constitue. Aussi, faut-il voir comment le gouvernement investit dans la recherche scientifique. Le développement passe par la recherche scientifique qui va permettre que l’on accède à une industrialisation, à la transformation de nos produits locaux. Certes, des efforts sont en train d’être faits, mais quels sont les moyens qu’on est en train de mettre à la disposition des chercheurs dans nos universités nationales du Bénin pour que la recherche scientifique puisse véritablement booster le développement. Les députés doivent se pencher sur ces situations et faire en sorte que la recherche scientifique soit privilégiée et puisse vraiment booster le développement.
Autre chose, lorsque nous parlons de la politique nationale de l’emploi, cela doit être basé sur le secteur de l’éducation. Le gouvernement est en train de promouvoir les lycées techniques mais au-delà, il faut faire en sorte que ces lycées soient adaptés à nos objectifs de développement afin que les lycéens qui vont prendre par ces lycées puissent être prêts à être employés ou capables de se prendre en charge. Les députés doivent donc agir pour sauvegarder ce qui doit l’être et faire en sorte que l’éducation qui est le socle du développement puisse rayonner. Mais s’ils sont là et ne pensent qu’à eux-mêmes et ne prennent aucune initiative, je crois qu’ils n’auraient pas été vraiment utiles comme le peuple s’y attendait. »

Dr Edmond Houinton, directeur départemental des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Atlantique

«Parmi nos députés, il y a des ministres de l’éducation, des enseignants, des acteurs de haut niveau qui sont là. Mes attentes, c’est de demander aux honorables députés de nous aider à améliorer notre système éducatif. D’abord à travers les curricula de formation, les conditions de vie et de travail, les salaires et la prise en charge des enseignants et des apprenants. Ceci pour qu’au terme de leur formation, ces apprenants puissent trouver à faire. Je voudrais demander aux membres de la commission de l’éducation de penser à ce que le chef de l’Etat dit en vue de rehausser l’image de l’école. »

Samson Emenou Koudokpodé, enseignant des SVT au CEG 1 Ekpè

«Je souhaite que cette législature puisse proposer une loi pour revoir d’abord la structure ou l’organigramme du système scolaire béninois. Parce que nous constatons une différence entre le système béninois et celui d’autres pays. Deuxième attente, c’est d’initier et de mettre en place une loi pour reconnaître la place spécifique de l’enseignant parce que ce métier devient de plus en plus stressant sans aucune motivation. Reconnaître la place de l’enseignant spécifiquement et inciter à la revue de la grille salariale de l’enseignant, ce serait vraiment une bonne nouvelle si cette législature pourrait aller dans ce sens.
Concernant les grossesses et le harcèlement en milieu scolaire, il faut revoir certains aspects de la loi pour bien protéger les apprenants. Il faudra également que cette législature, pense à une loi pour étendre la gratuité de la scolarité aux garçons parce que cela devient une discrimination. Autant l’Etat protège la fille, autant l’Etat doit protéger le garçon. Si gratuité, il devrait y en avoir, que cela puisse tenir compte des deux sexes dans la mesure du possible. »

Joseph Kponou, docteur en sciences de l’éducation

«Si cette commission peut œuvrer à faire voter des lois qui favorisent l’amélioration des conditions de notre système éducatif en l’occurrence des acteurs de l’école que sont les apprenants, les parents d’élèves et les personnels enseignants et administratifs, ce serait une bonne chose. L’essentiel est que l’école œuvre pour la formation des citoyens compétents, capables de se prendre en charge et de travailler pour faire accroître l’économie nationale et le développement social du pays. »

Frédéric Kombiéni, enseignant chercheur au département de géographie et aménagement du territoire à la FLASH

«Nous attendons beaucoup de ces députés comme ceux qui doivent légiférer en matière d’éducation. Donc nous attendons qu’ils votent des lois pour améliorer le secteur éducatif. Dans le supérieur nous attendons des lois qui vont permettre au secteur de contribuer au développement économique de notre pays.
Je ne souhaiterais pas qu’on ait des lois spécifiques au Supérieur, mais des lois qui abordent tout le secteur éducatif de la maternelle au primaire et au secondaire. Il faut qu’il y ait une adéquation entre ces différents sous-secteurs de l’éducation pour que les formations qui sortent de ces différents niveaux soient des formations rapidement utilisable sur le marché de l’emploi. Donc la loi par rapport à l’emploi , favoriser les entreprises pour qu’elles puissent absorber les jeunes qui sortent des centres de formation par exemple, ils peuvent légiférer dans ce sens. »

Aubin Asségbé, Elève-professeur

«Je voudrais surtout m’accentuer sur le côté éducatif et parler des conditions de vie des enseignants. Donc je voudrais bien que le gouvernement ou l’Assemblée nationale puisse s’accentuer sur comment déployer, comment organiser le système de l’aspiranat afin que tout ceux-là qui sont dans la base de données puissent être déployés et vivre pleinement de leurs droits. Car il y en a qui sont admis au test et qui sont dans la base de données, qui ne sont pas déployés. Ceux-là, ne connaissent pas encore leur sort et ils ont fini leurs études et sont à la maison toujours en train d’espérer que l’État les déploie.
Après ça, je voudrais aussi parler de l’orientation des élèves et étudiants. De nombreux jeunes sont au chômage et il y en a qui sont déjà sur le chemin du chômage, dans les universités, et d’autres qui se préparent pour le chômage. Il faudrait que l’État oriente tous ceux-là afin que nous n’ayons pas dans le futur un nombre important de chômeurs qui puissent, après les études rester à la maison et ne rien faire. Cela peut engendrer beaucoup de délinquances dans la société dans laquelle nous sommes.
Je voudrais que les députés votent une loi liée à l’augmentation des salaires des enseignants. Puisque je suis enseignant je loue une maison de 10 mille peut-être 15 mille ça dépend de la localité et je paie le loyer, je prends soin des enfants, la contribution des enfants. Avec toutes les charges auxquelles l’enseignant doit faire face, il ne joue pas pleinement son rôle lorsqu’il est en face des élèves. Il faudrait qu’on pense à l’augmentation de salaire des enseignants pour leur faciliter la tâche et après ça également voter des lois pour des primes puisqu’il y en a qui sont dans les zones périphériques ou bien les zones reculées du pays. Ceux-là ne jouissent pas des mêmes avantages que ceux qui sont dans les villes où dans les grands villages. »

Obed Wangninan Zossou, Parents d’élèves du CEG Danto, à Akpro-Missérété

«Je propose aux députés de voter des textes de loi qui visent à : alléger les programmes d’enseignement promotion par promotion, discipline par discipline pour rendre l’enseignement plus pratique que théorique, diminuer la masse horaire de chaque enseignant, recruter massivement des enseignants surtout ceux qui sont à la maison après 10 à 15 années d’expérience en enseignement et qui ne sont plus pris en compte dans les aspirants au profit des jeunes fraîchement sortis des universités sans expérience, généraliser le programme de cantine scolaire voire désormais universitaire pour permettre aux enfants issus des familles démunies ou des familles extrêmement vulnérables afin de permettre à ces enfants de poursuivre leurs études sans penser à ce qu’ils mangeront. »

Jacques Dossou, Enseignant au Ceg Ekpè

«Bien des défis sont à relever par la 9ème législature de notre parlement. Surtout en matière d’éducation, il y a du travail. Je ne sais pas si tous nos députés sont conscients de l’enjeu que représente l’éducation pour le développement d’une nation. En effet, en ce qui concerne le secteur de l’éducation, je souhaite que les nouveaux élus du peuple réfléchissent sur les nouvelles orientations à donner à notre système éducatif, notamment pour ce qui est de la formation technique et professionnelle. C’est vrai que la formation professionnelle n’est pas mal mais la formation des formateurs doit être repensée pour ne pas former les apprenants au rabais. Il ne sert à rien que nos enfants finissent leurs formations sans être en mesure de la pratiquer. Je voudrais juste inviter les députés à aller dans ce sens pour le bonheur des futurs cadres. »

Gaétan Kponoukon, SG du SYNAEM-Bénin

«Nous avons espoir qu’au cours de cette mandature, ce parlement va aborder véritablement les questions liées à la petite enfance dans notre pays. Nous voulons qu’au niveau des infrastructures, les investissements dans le sens de l’amélioration de la qualité soit une réalité en ce qui concerne la formation et le déploiement des enseignants. Nous pensons qu’on peut réfléchir dans ce sens pour que les écoles maternelles soient équipées, construites avec des enseignants de qualité pour y travailler. Nous voudrions aussi plaider auprès de la commission de l’éducation pour que les financements à accorder aux écoles maternelles soient la hauteur de l’attente.. »

Judicaël Adankpenoudé, enseignant du primaire

«Les députés de la 9ème législature doivent travailler a ce que le gouvernement recrute du personnel non enseignant indépendant nécessaire qualifié pour gérer la cantine scolaire. Ils doivent veiller au recrutement direct des aspirants année par année. Ils doivent aider à fixer une date pour le paiement des aspirants comme pour les agents contractuels de l’État. Ils doivent s’atteler à ce que toutes les écoles primaires, notamment les classes de CI et CP, aient des documents ou manuels pédagogiques en nombre suffisant pour la bonne marche des activités pédagogiques. »

Sèyi Djidohoun, président du bureau APE du CEG 1

«En tant que représentant des parents d’élèves, je voudrais que les nouveaux députés proposent et votent des lois pour renforcer les réformes du système éducatif entamées par le gouvernement de Talon pour l’adapter aux réalités du monde actuel. Ainsi, ils doivent proposer et voter des lois pour : réduire la durée du cursus scolaire actuel qui fait perdre la moitié ou le tiers de vie de nos enfants sur les bancs. Ensuite, ils doivent œuvrer à créer davantage de lycées de technologie avec des laboratoires modernes, bien équipés, et doter ces lycées technologiques de bibliothèques avec des documents adéquats. Il faut aussi introduire le civisme, des cours de patriotisme, l’histoire du Bénin et de l’Afrique dans le programme. De plus, il faut installer des salles informatiques dans tous les lycées. Je veux aussi que les députés fassent en sorte que le gouvernement étende la gratuité de l’école aux garçons pour réduire l’inégalité entre les genres. Il faut primer les meilleurs instituteurs et enseignants. Dernière chose, il faut introduire les cours de programmation dans le programme scolaire. »

Réalisation : La Rédaction

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