Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques : Des étudiants partagent leurs expériences de formation

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Sur son site à Dangbo dans le département de l’Ouémé, l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) forme des centaines d’étudiants béninois mais aussi des autres pays de la sous-région. Certains étudiants partagent leurs expériences dans cet établissement d’enseignement supérieur.

Diane Arlette Atinsounon, étudiante en Master

« Cette école m’a formée. J’y ai appris à avoir plus de courage dans ma vie »

«Dès le bas âge, j’ai toujours rêvé de devenir professeur de Mathématiques à l’université. Mais est-ce que la vie est un rêve ? Après l’obtention de mon Baccalauréat en 2013, j’ai connu trois années sans étudier. J’étais inscrite à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université d’Abomey-Calavi pour l’année académique 2013-2014. Les grèves sur le campus m’ont fait échouer. Idem, l’année suivante. Ayant entendu parler de l’IMSP en 2015, j’ai déposé mon dossier. Avec ma moyenne passable au Bac, puis deux années d’inactivité, mon dossier a été rejeté. Que faire ? Avec l’aide de Dieu, et portée par un rêve que rien ne décourage, j’ai encore déposé le dossier en 2016. La troisième tentative fut la bonne, grâce à la générosité de l’actuel directeur, le Professeur Carlos Ogouyandjou. Il était alors le directeur adjoint et je le remercie sincèrement. Quel impératif majeur me poussait à intégrer cette université ? Mon rêve d’enfant, tout simplement. D’accord, mais maintenant ? J’ai un grand défi à relever : réussir brillamment afin de bénéficier d’une bourse d’étude pour le Master après la Licence. Tout d’abord, je remercie mon Dieu pour sa grâce dans ma vie car malgré trois années perdues à la maison, j’ai pu réussir la première année avec 14,10 de moyenne. Rien ne fut facile pour moi. Au début, je voyais l’écart de niveau entre ceux de ma promotion et moi. Je le vivais mal, mais à chacun, sa propre histoire, je l’ai vite compris. Quelle est mon expérience à l’IMSP ? Cette école m’a formée. J’y ai appris à avoir plus de courage dans ma vie. Certains moments furent très difficiles mais avec le courage et la détermination, on y arrive. Savez-vous ce que disait Walt Disney ? ‘’ Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencer par la rêver. Ensuite réveillez-vous calmement et allez d’un trait jusqu’au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager ‘’. Je me souviens du moment où je devrais reprendre la troisième année à cause de trois matières. Je me sentais honteuse et pleurais énormément d’avoir gaspillé l’argent que mon pauvre père dépensait pour moi. Mais la réaction de mon père m’a émerveillée : il m’a remonté le moral et m’a beaucoup encouragée. Je m’en souviendrai toujours : Papa priant pour moi, pour que le Seigneur m’aide à aller le plus loin possible, même voyager. Je salue aussi ma mère pour ses conseils et ses prières en ma faveur. C’est une femme battante. En 2020, j’ai reçu la bourse CEA-SMIA pour ma première année de Master en Statistique-Probabilité, et de nouveau en 2021. Le 04 Septembre 2021, le Seigneur m’a accordé la grâce d’épouser mon bien-aimé Placide Degboto, également étudiant à l’IMSP, il vient de soutenir le Master en Statistique-Probabilité.

Fidèle Bonde Mekonyo, étudiant en Master II

« L’absence de saturation autour de cette institution fait de celle-ci un giron de tranquillité »

«Je suis Tchadien et j’ai 34 ans. J’ai fait mes études primaires à Sarh, dans le Moyen-Chari, et une partie dans le Logone occidental, précisément à Moundou. J’ai ensuite intégré le collège d’enseignement général de Bébédjia, actuel chef-lieu du Département de la Nya, dans la région du Logone oriental. Après le collège, j’ai été reçu au Lycée Padre Pio, un établissement catholique du diocèse de Doba, toujours situé à Bébédjia, où j’ai décroché mon Baccalauréat, série C en 2005. Après le Baccalauréat, j’avais passé une année blanche avant d’être retenu à l’université de N’Djamena, dans la capitale tchadienne, en 2007, à la Faculté des Sciences Exactes, en Mathématiques-Physique-Informatique (MPI). Au sein de cette Faculté, j’ai respectivement décroché le DUES (Diplôme Universitaire d’Etudes Scientifiques) en MP en 2010, la Licence en Mathématiques en 2013 et le diplôme de maîtrise en Mathématiques en 2015. Tous ces écarts d’années consacrées à l’obtention des différents diplômes, sont dus aux multiples grèves et troubles que connaît le pays en général, et l’Université en particulier. Au cours de l’année de Licence, puis celle de Maîtrise, j’ai embrassé l’enseignement de Mathématiques en tant que vacataire dans quelques établissements privés de la capitale, mais aussi comme précepteur auprès de quelques familles, dans l’ultime but de subvenir à mes besoins d’étudiant. En juillet 2015, par voie de test, j’ai été retenu comme technicien de terrain en production de pétrole, par une société française, SPIE ET GASE OILS, pour une période de trois (3) mois. J’ai fini par retourner à N’Djaména pour embrasser l’enseignement des Mathématiques au Lycée (collège saint Etienne et au Lycée-Collège Evangélique), jusqu’à mon départ pour l’IMSP –UAC de Dangbo. Poursuivre les études supérieures constitue toujours une grande part de mes rêves qui, malheureusement, sont souvent freinés par les difficultés familiales, financières et structurelles. C’est ainsi que j’ai saisi l’opportunité offerte par l’IMSP, à travers le programme de la CEA-SMIA, consistant à octroyer des bourses aux étudiants étrangers pour continuer les études dans son école doctorale. Ces bourses couvrent le déplacement (Aller-Retour du pays d’origine), les frais d’installations et les allocations pour chaque étudiant étranger. Outre cela, l’opportunité qu’offre l’IMSP m’encourage à poursuivre les recherches et à intégrer l’enseignement supérieur pour combler les manques criants du système tchadien. La bonne et rapide insertion de mes compatriotes, anciens de l’IMSP, est un témoignage de succès qui me réconforte au quotidien dans la quête de connaissances et de débouchés. Enfin, j’ai la ferme conviction que l’IMSP, de par sa position géographique dans la ville de Dangbo, est un cadre idéal pour les études supérieures et les recherches. L’absence de saturation autour de cette institution fait de celle-ci un giron de tranquillité, une véritable source de savoirs à laquelle peuvent s’abreuver tous les esprits assoiffés de connaissances. Néanmoins, la ville de Dangbo n’offre pas de structures favorables d’accueil, d’insertion, de détente, de brassage et d’accompagnement des étudiants étrangers en général et ceux de l’IMSP en particulier.

Réalisation : José AFLIYA en collaboration avec Laurent LADOUCE

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