Insuffisance de bus pour le transport estudiantin : Exaspérés, les étudiants rappellent à Patrice Talon sa promesse du 4 mars 2016

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Trois mois déjà que le transport universitaire a repris du service à l’Université d’Abomey-Calavi pour le compte de l’année académique 2016-2017 en cours. Face à l’effectif pléthorique de passagers qui se bousculent pour avoir une place dans la dizaine de bus alloués à chaque heure de voyage, plusieurs étudiants sont souvent laissés sur le carreau. Retour sur des faits qui nécessitent de repenser le volet transport des œuvres universitaires et sociales, qui, en l’état, offre un spectacle des plus désolants. Reportage !

Sur la ligne 5 qui dessert les étudiants qui résident dans les environs de Cocotomey, Pahou en passant par Gbodjè, le bus affecté pour le transport des étudiants le vendredi 7 avril 2017 à 13 heures n’a pas pu embarquer tous ses passagers. Dans cette après-midi ensoleillée, le trop plein des voyageurs qui ne pouvaient plus trouver une place dans le bus ont été laissés sur le carreau. Cette situation est devenue une habitude depuis quelques années parce que la dizaine de bus destinés à assurer le transport étudiant sur les six lignes disponibles n’arrivent plus à combler l’effectif pléthorique d’étudiants. En première année à la Faculté des Droits et Sciences Politiques (FADESP), l’étudiant Arnaud Kinha exerce également l’activité de « aide ligne » pendant ses temps libres pour aider ses camarades lors de l’embarquement dans les bus. « Les lignes 5 et 6 sont celles qui desservent beaucoup d’étudiants. Les étudiants sont toujours serrés, transportés dans de mauvaises conditions sur ces lignes tandis que sur d’autres lignes où il y a peu de passagers, ils sont très à l’aise », explique l’ «aide ligne » qui refuse tout de même de faire des propositions pour l’amélioration du transport étudiant par respect à sa hiérarchie, faisant allusion au Bureau de Coordination des Comités de Lignes (BCCL). Il faut noter que le respect de la hiérarchie est un principe sacré au niveau des institutions spécialisées de l’université. Recrutés après une formation par le Bureau de Coordination des Comités de Lignes (BCCL) pour un service d’une année, les « aides lignes » exercent leur activité sous la responsabilité directe des responsables de lignes. Postés devant l’entrée des bus, ils donnent des instructions et des conseils aux étudiants voyageurs. Institution spécialisée de la Fédération Nationale des Etudiants du Bénin (FNEB), le BCCL s’occupe de l’organisation du transport étudiant. Il lutte pour favoriser de bonnes conditions d’accès dans les bus aux étudiants. Au deuxième étage du bâtiment B, porte 24 de l’Université d’Abomey-Calavi, nous avons rendu visite à Luc Bonou, président actuel du BCCL pour donner ses impressions sur l’état actuel du transport universitaire. « Chaque jour, nous transportons des milliers d’étudiants avec une dizaine de bus qui ne parviennent pas à combler l’effectif pléthorique d’étudiants. En voyant les conditions dans lesquelles les étudiants voyagent, il faut avoir du caillou à la place du cœur pour pouvoir accepter cela. Les étudiants voyagent dans des conditions pénibles et en tant que humain, nous ne pouvons pas accepter cela parce que c’est à croire que nous, les étudiants, sommes considérés comme des esclaves », a déclaré avec désolation Luc Bonou pour apprécier la gestion du transport estudiantin avant d’inviter les autorités et les parlementaires à venir constater, selon ses dires, ‘’les mauvaises conditions’’ de transport des étudiants. « Nous avons besoin du matériel roulant et nous lançons un appel au président Patrice Talon de ne pas oublier sa promesse du 4 mars 2016, où il a promis de donner aux étudiants des bus neufs de grande qualité», a rappelé le responsable du BCCL à l’attention du Chef de l’Etat.

Des problèmes engendrés dans le transport étudiant suite à la suspension des activités des organisations estudiantines …

 

Depuis son démarrage le 23 janvier 2017, le BCCL n’a pas été associé à la gestion du transport étudiant. La raison de cette situation, explique le président du BCCL, est liée à la décision de suspension des activités des organisations estudiantines décidée par le gouvernement. « Malgré que la Cour Constitutionnelle a tranché en faveur des organisations estudiantines depuis le mois de mars, la direction du COUS-AC avance n’avoir pas reçu d’ordre de coopérer avec notre institution », fait-il remarquer déçu. Dès lors, des problèmes ont ressurgi dans le secteur. A la suite de la suspension, fait-il savoir, nous notons le manque de consideration envers les étudiants dans les bus universitaires. « Après la suspension des institutions spécialisées, les étudiants sont désormais marginalisés à bord des bus universitaires et le Centre des Œuvres Universitaires et Sociales (COUS-AC) en collaboration avec le ministère de tutelle a établi un nouveau ticket sans que la communauté universitaire ne soit informée », déplore le patron de l’institution spécialisée en charge du transport des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi. Parlant du processus qui conduit à l’établissement d’un nouveau ticket de transport, il explique : « Lorsqu’on émet un nouveau ticket, tous ceux qui ont les anciens tickets continuent de les utiliser ou les échangent contre les nouveaux. Mais force est de constater que depuis l’établissement des nouveaux tickets, les étudiants qui présentent les anciens tickets sont refoulés à l’entrée des bus ». Regrettant cette situation, le responsable du BCCL prie la directrice du COUS-AC, Ghislaine Fagbohoun de revenir sur cette décision pour que tous les étudiants qui avaient ces anciens tickets puissent les restituer. « Qu’on permette aux étudiants de changer ces anciens tickets contre les nouveaux parce que ce sont des tickets qu’ils ont payés pour pouvoir prendre les bus et ce sont les mêmes autorités qui nous les avaient vendus », conclut-t-il.

Edouard KATCHIKPE

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