Protestant contre la décision rectorale portant invalidation de l’année académique à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) de l’Université d’Abomey-Calavi, les responsables d’étudiants sont montés au créneau, le vendredi 5 Août 2016, pour exprimer leur mécontentement. A l’occasion d’une conférence de presse tenue devant le bâtiment B, abritant leurs sièges, les trois organisations estudiantines informent la communauté universitaire et l’opinion publique de la paralysie des activités académiques et pédagogiques dans toutes les universités nationales du Bénin. Dans cette motion de grève illimitée, les étudiants réclament le rétablissement des 21 étudiants suspendus à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) et l’abrogation de la décision rectorale portant invalidation de l’année académique 2015-2016 dans cette faculté. Avec ce nouvel épisode, on est en mesure de croire que la fin de la crise à la FLASH n’est pas pour bientôt.
La motion de grève illimitée des trois organisations estudiantines
REPUBLIQUE DU BENIN
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
FNEB – UNEB – UNSEB
SITUATION DE CRISE À L’UAC
Conférence de Presse des Responsables étudiants
Propos liminaires
Peuple Béninois,
Membres de la communauté universitaire,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Nous vous remercions pour votre présence à cette conférence de presse qu’organisent conjointement les trois Organisations estudiantines de l’Université d’Abomey-Calavi. Cette rencontre que nous avons voulu avoir avec vous, a pour objectif de clarifier notre position à l’opinion publique béninoise sur la situation de crise qui prévaut actuellement à l’UAC.
Chers professionnels des médias,
Mesdames et Messieurs,
L’Université d’Abomey-Calavi connait depuis quelques semaines des heures chaudes marquées par la divergence entre autorités et nous, sur l’organisation de la session de rattrapage.
Cette situation déplorable qui a plongé l’UAC dans une paralysie générale des activités académiques et pédagogiques d’avril à août 2015, a refait tapis du fait du non respect des recommandations de sortie de crise faites l’année dernière par les autorités gouvernementales, notamment l’ancien président Boni YAYI.
En effet, un point fondamental constituait et constitue aujourd’hui la pomme de discorde entre les autorités et les étudiants conduits par les Organisations estudiantines. Il s’agit de l’organisation de la session de rattrapage que réclament les étudiants, conformément aux dispositions régissant l’application du système Licence-Master-Doctorat (LMD) à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH). Mais la volonté unilatérale des autorités s’oppose à cette réclamation, pourtant légitime des étudiants.
Pour rappel, la situation a pu connaître une sortie de crise temporaire grâce à l’intervention de l’ancien président de la République, Boni YAYI. Il s’était engagé à accompagner financièrement et matériellement les autorités universitaires à organiser la session de rattrapage au profit des étudiants. De plus, il avait recommandé l’organisation d’un séminaire sur l’application du système LMD en République du Bénin. Mais ledit séminaire n’a pu être organisé en Octobre 2015 comme prévu. Toutes nos démarches visant à amener les autorités à l’organiser, ont été vaines.
C’est ainsi que les mêmes problèmes sont revenus sur tapis cette année. Ne pouvant laisser cet imbroglio perdurer à la FLASH, nous avions, sur décisions de l’Assemblée générale des étudiants, pris l’option de boycotter pacifiquement toutes les compositions de la FLASH au titre de l’année académique malgré la horde d’hommes en uniformes employée sur le terrain. Nos mouvements de boycott n’ont causé aucun dommage aux usagers de l’UAC parce que nous avons renoncé aux violences dans nos luttes.
Mais, nous avons été surpris par une décision rectorale signée du Recteur Brice SINSIN qui n’a trouvé autres mesures que de suspendre vingt-et-un (21) de nos camarades de l’UAC pour cinq (05) ans et d’invalider l’année académique à la FLASH. Ces décisions que nous contestons, sont prises pour nous intimider et nous manipuler. Nous restons sereins et concentrés sur les revendications majeures: La Session de Rattrapage à la FLASH, le paiement des bourses et secours, de bonnes conditions de vie et d’étude en un mot.
Mesdames et Messieurs,
Nous profitons de cette aubaine pour dire à l’opinion publique et rappeler à tous les étudiants de l’UAC qu’il y est lancé à partir de ce jour, vendredi 5 août 2016, un mot d’ordre national de grève illimitée dans toutes les universités publiques du Bénin.
Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement du Nouveau Départ pour que :
• Les étudiants suspendus soient rétablis,
• La décision d’invalidation de l’année académique à la FLASH soit abrogée,
• Les étudiants soient mis dans de bonnes conditions dans toutes les universités publiques du Bénin.
Nous, étudiants de l’UAC ne sommes dans aucun bras de fer avec nos enseignants, mais nous réclamons nos droits.
Vive la lutte estudiantine!
Vive la République!
Edouard KATCHIKPE