Iquel Anani, directeur départemental en charge des Sports dans le Mono : « Le programme des classes sportives n’est que dans certains établissements »

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Le gouvernement du Bénin a amorcé plusieurs reformes dans le secteur de l’éducation. Au nombre de ces réformes, le programme des classes sportives. Un programme qui concilie la formation et la détection des talents dans le domaine du sport. Dans le département du Mono, ce programme se déroule sous le regard de Iquel Anani, le directeur départemental des Sports. Avec lui, nous avons parlé du bilan à mi-parcours et des défis des classes sportives dans le département du Mono. Lisez plutôt !

Educ’Action : Comment se porte le sport scolaire dans les différents établissements du Mono ?

Iquel Anani : Le sport scolaire se porte plutôt bien dans nos établissements. Dans la plupart des établissements, le volet sport est animé par les professeurs d’éducation physique et sportive. Dans le même temps, l’Etat, dans son programme des classes sportives, veut faire la promotion du sport à la base, faire la détection des talents et les former. Donc, nous avons choisi par commune une classe dans plusieurs disciplines que sont le football, le basketball, le handball et l’athlétisme. Dans chacune des communes, nous avons des classes sportives qui sont tenues par des encadreurs sportifs recrutés dans ce cadre.

Qu’en est-il de la mise en œuvre de la réforme des classes sportives dans le département du Mono ?

La réforme des classes sportives est initiée pour faire la promotion du sport à la base. Elle consiste à détecter les athlètes au niveau des disciplines citées plus haut. Cela concerne les apprenants de la Sixième jusqu’en Terminale. Ces apprenants ont des encadreurs que l’Etat a recrutés pour la détection de leurs talents et pour leur formation.

Quel bilan d’étape faites-vous de cette détection et de cette formation ?

On peut se réjouir désormais parce que, pour le compte du tour préliminaire de la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans, nous avons retrouvé nos apprenants, cinq notamment dans l’équipe nationale. Dans le rang des moins de 17 ans, ce sont des enfants qui ont pris par les classes sportives, qui ont été formés. C’est un élément de satisfaction pour dire que nous avons commencé à engranger des résultats. Maintenant, nous venons de finir le championnat national scolaire à Adjohoun. Dans la plupart des disciplines, les équipes championnes comprennent plusieurs classes sportives. Cela dit, l’investissement que l’Etat fait, n’est pas un investissement fait en l’air. C’est un investissement louable car il a commencé à produire des résultats. Nous allons les suivre de près pour que d’ici quelques années, nous puissions faire une évaluation afin de voir l’impact de ce programme dans la promotion du sport en général.

Quelle est la particularité du championnat scolaire 2022 ?

La particularité du championnat 2022, c’est déjà qu’il a touché plusieurs disciplines. Nous avons eu le football masculin, le football féminin, le handball féminin, le basketball masculin et l’athlétisme mixte. Auparavant, quand on prend le championnat scolaire de 2021, il a pris en compte exclusivement le football. Cette année, l’autorité ministérielle a souhaité que nous puissions l’élargir à d’autres disciplines pour apprécier le travail qui se fait dans chaque établissement. Cette innovation a permis donc d’embrasser beaucoup d’activités. Beaucoup de collèges ont participé dans quasiment toutes les disciplines.

Quels sont les établissements bénéficiaires des classes sportives dans le Mono ?

A Lokossa, nous avons le CEG 2 Lokossa. A Athiémé, nous avons le CEG Athiémé et à Houéyogbé, nous avons le CEG Houéyogbé et le CEG Adrien Degbey de Sè. La particularité, c’est que le CEG Houéyogbé n’a pas toutes les infrastructures. Certaines infrastructures, notamment pour le handball et le basketball se retrouvent au CEG Adrien Degbey de Sè. A Bopa, c’est le CEG Bopa et pour ce qui concerne le basketball, c’est délocalisé au niveau du lycée de Bopa qui a les infrastructures. A Comé, c’est le CEG 1 Comé et à Grand-Popo, c’est le CEG Grand-Popo.

Quels sont les défis du sport scolaire dans le Mono ?

Les défis sont grands. Notre vocation est de faire la promotion du sport en général, dans notre département, dans chacune des disciplines. Aujourd’hui, il faut dire que le football se porte plus ou moins bien parce qu’à ce niveau, nous avons l’organisation des championnats réguliers avec la Fédération Béninoise de Football. On note également la même chose dans d’autres disciplines, mais je pense qu’il va falloir encore faire plus d’investissements à ce niveau. C’est un challenge de longue haleine qui va nous demander de la patience, de la réflexion mais aussi de l’accompagnement des sponsors, des partenaires. L’Etat a mis en place, dans le cadre de la professionnalisation du sport, la réforme des sociétés sportives pour permettre de financer le sport en général. Nous sommes en train de faire notre petit bonhomme de chemin espérant que les sociétés privées vont s’y intéresser davantage pour donner du souffle aux équipes dans l’ensemble des disciplines. Ceci, pour qu’il y ait une meilleure animation. Cela a commencé avec beaucoup de sociétés publiques et quelques sociétés privées qui se battent pour donner, non seulement de la visibilité, mais surtout, apporter un souffle financier afin que les clubs puissent exister et vraiment animer le sport de façon générale, précisément dans notre département.

Quel est votre mot de la fin ?

Seul le travail va nous permettre de récolter des fruits demain. Nous avons quelques lueurs d’espoir quand on voit la façon dont les clubs professionnels s’animent aujourd’hui. Le véritable challenge, c’est la formation à la base en commençant par les plus jeunes. Dans les écoles, le programme des classes sportives vient combler un vide, mais il faut noter que le programme des classes sportives n’est que dans certains établissements. Il va falloir travailler pour que la majorité des établissements puissent en bénéficier. Ce ne sera pas seulement le travail de l’État, mais de nous tous.

Propos recueillis par Angelo SINOU (Coll.)

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