Suivant le classement des meilleurs à l’examen du Baccalauréat, session de juin 2023, c’est Josué Saint-Martin Junior Mongan du Collège Catholique Sainte-Thérése de l’Enfant-Jésus d’Abomey-Calavi qui occupe le 1er rang. Educ’Action est allé à nouveau à la rencontre de la crème des crèmes au Baccalauréat, trois ans après qu’il a été consacré 3e du Bénin au BEPC 2020.
Le dîner dans cette résidence de la commune d’Abomey-Calavi s’est passé autrement dans la soirée du vendredi 27 juillet 2023. Un message apparu sur le téléphone de dame Annick Mongan, juste avant le passage à table, a occasionné une euphorie dans la maison. Parents et enfants jubilent du rez-de-chaussée jusqu’au premier étage pour manifester leur joie débordante après avoir appris que c’est Josué Saint-Martin Junior Mongan qui occupe le 1er rang au plan national, après le classement des meilleurs au Baccalauréat de cette année.
« Lorsque j’ai reçu la nouvelle, j’étais étonné, surpris et en même temps content. Je priais pour que cela arrive certes, mais je ne savais vraiment pas que les choses allaient se passer de cette façon. Je pensais que j’étais juste le premier du Baccalauréat de la série C. C’est une grâce du Seigneur Jésus-Christ et je suis vraiment heureux du résultat », a confié tout ému, le champion du Bénin au Baccalauréat 2023 avec la moyenne de 18,33 pour renseigner sur son état d’âme en apprenant la bonne nouvelle. L’euphorie qui a régné dans la famille Mongan s’est fait sentir également du côté du Collège Catholique Sainte-Thérése de l’Enfant-Jésus d’Abomey-Calavi, établissement d’appartenance de Josué Saint-Martin Junior Mongan. Sœur Denise Akpoffo est la directrice actuelle de ce collège où Educ’Action s’est rendu, il y a de cela trois ans pour le même exercice : faire un focus sur le 3e au BEPC 2020 qui n’est que le même Josué Saint-Martin Junior Mongan. Rencontrée dans son bureau, la directrice raconte comment elle a connu Junior dans la masse des élèves du collège. « J’avoue que Junior, depuis la classe de 3e, est un petit bien, sinon très bien. Il est bien organisé dans le travail, très assidu à l’école. Il ne rate pas les cours, on ne le voit pas à la surveillance pour des questions d’indiscipline. C’est un petit, il s’est fait distinguer par son travail », fait-elle remarquer. Pour la directrice Denise Akpoffo, cette performance est tout simplement une grâce de Dieu qui mérite une reconnaissance au Seigneur. «J’avoue que le sentiment de joie qui m’anime est immense. Je rends simplement grâce au Seigneur. En même temps que je jubile, je remercie tous les parents, les professeurs, les membres de l’administration qui ont travaillé avec moi et les enfants », dira toute joyeuse la directrice jusqu’à citer les paroles du psalmiste : « Peine perdue pour les maçons, si le Seigneur nous bâtit la maison », fin de citation. Cette performance du ‘‘plus excellent’’ candidat à l’examen du Baccalauréat, qui a engendré la perte de l’appétit de sa famille, le vendredi 27 juillet passé, n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’une discipline dans le travail durant toute l’année scolaire.
Sœur Denise Akpoffo
directrice du Collège Catholique Sainte-Thérése de l’Enfant-Jésus d’Abomey-Calavi
Du processus d’organisation à l’excellence au Baccalauréat
Suivant les explications du premier au Baccalauréat 2023, sa performance n’est pas liée à un secret particulier, si ce n’est le processus d’un travail méthodique. « Quand je rentre après les cours, je reprends ce que j’ai vu avec les enseignants. Comme j’ai des répétiteurs de maison, ce que je n’ai pas pu bien comprendre en classe, je reprends pour bien maîtriser avant le lendemain. Je fais en sorte de pouvoir maîtriser ce qu’il faut avant d’affronter le cours du lendemain. Je fais aussi beaucoup d’exercices et je ne me limite pas seulement à ce que les enseignants donnent en classe », fait savoir Josué Saint-Martin Junior Mongan s’exprimant sur sa méthode de travail. Il ajoute par ailleurs, que cette prouesse réalisée n’est non seulement le fruit de ses efforts personnels, mais aussi celui de ses enseignants de classe et de maison, sans oublier ses parents et camarades de classe. Selon la mère du premier au Baccalauréat, cette année étant marquée de défis et de pressions, elle a pris tôt les taureaux par les cornes.
« D’abord, j’ai commencé à demander le secours de Dieu pour pouvoir accompagner les enfants. En vacances, on avait déjà commencé à encadrer les enfants avec les cours de renforcement et je communiquais beaucoup avec les enseignants qui encadrent Junior, particulièrement ceux de la maison. Au début de l’année scolaire, quand il revient des cours et que je suis à la maison, je lui demande comment ça s’est passé. Dans chaque matière, j’essaie de poser des questions pour savoir s’il y a une difficulté à corriger. Quand je sens un doute, que sa réponse n’est pas claire, je lui dis qu’on va appeler le professeur pour qu’il puisse le renforcer. C’est comme cela que j’essayais de communiquer avec le professeur, d’écouter les enfants durant toute l’année scolaire », martèle Annick Mongan, la génitrice du champion au Baccalauréat, pour montrer qu’en tant que parents brillants dans les matières scientifiques, ils ont essayé d’inculquer la même dynamique d’excellence dans le travail à leurs progénitures. « Quand on revient des cours, on mange d’abord. Après, on révise les cours de la journée pour pouvoir être prêt pour les cours du lendemain. Il n’est pas question pour nous d’être surpris par les cours. C’est comme cela que nous travaillons ensemble à la maison », renchérit Beraca de Lys Mongan, petite sœur de Junior qui affirme ne pas être vraiment surprise de la prouesse de son grand-frère parce que le connaissant très travailleur.
Des conseils du 1er au Baccalauréat à ses camarades
Loin des cahiers, Josué Saint-Martin Junior Mongan passe souvent son temps sur son ordinateur pour lire des e-books ou pour regarder des vidéos. C’est peut-être ce passe-temps qui a forgé la passion du champion pour l’informatique qu’il envisage étudier à l’université. Son rêve, c’est de poursuivre ses études universitaires en informatique appliquée à la médecine ou à l’aérospatial. Mais avant de passer au cap d’étudiant, il tient à prodiguer des conseils à ses camarades, candidats aux examens scolaires à venir, sur la conduite à tenir pour arriver premier au classement.
« Ce n’est pas impossible. Il suffit de ne pas prendre à la légère ce que les professeurs nous enseignent, de ne pas banaliser certaines matières au détriment d’autres et de toujours faire en sorte de pouvoir être prêts dans ses cours, d’apprendre au jour le jour. Il ne faut rien remettre à demain », conseille-t-il. A sa mère d’adresser à l’endroit des parents : «Il faut accompagner les enfants dans la prière et il faut être attentifs. Il faut être à l’écoute des enfants. Quelquefois, les enfants peuvent venir avec des notes en dessous de nos attentes. Il faut trouver des stratégies pour amener l’enfant à parler et puis l’encourager à mieux faire sans chercher à le gronder. C’est la manière dont tu vas encadrer ton enfant, l’encourager, lui donner l’estime de lui-même qui va l’amener à s’investir dans le travail et à réaliser des prouesses. » S’inscrivant dans cette même pensée, la directrice du Collège Catholique Sainte-Thérése de l’Enfant-Jésus d’Abomey-Calavi conseille : « Je voudrais dire aux parents qu’aujourd’hui, il ne suffit pas de venir inscrire son enfant à l’école, et d’attendre seulement la fin de l’année pour venir chercher le résultat. Il faut un accompagnement sérieux, il faut une présence constante et permanente sur ce que l’enfant fait à l’école comme à la maison. Il faut s’intéresser à la vie de l’enfant pour avoir vraiment de bons résultats. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement avoir de bons résultats qui comptent, mais il faut former des gens sur qui la société de demain peut compter. »
Devanture du Collège Catholique Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de Abomey-Calavi
Edouard KATCHIKPE