Journée de travail d’un enseignant du Primaire : Un défi permanent pour la réussite des apprenants

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Bientôt un mois que les cours ont repris dans les écoles béninoises. Au centre de l’action pédagogique, les enseignants doivent relever le défi permanent de la transmission du savoir à leurs apprenants. Cette action quotidienne demande de l’enseignant, une préparation minutieuse, une exécution sans faille et une auto-évaluation objective pour la véritable acquisition des savoirs par les apprenants. Des exercices importants qui ne sont pas une sinécure.

Jeudi 30 septembre 2021. Il règne un silence pas comme les autres dans la cour du Complexe Scolaire Sikè-Nord, à Cotonou. C’est bien le signe que les cours ont repris en ce début d’année scolaire. Contrairement aux jours ordinaires de classe, de nombreuses motos sont garées dans la cour de l’école primaire. L’école a été retenue pour la formation des enseignants de la classe de CI et des directeurs des différentes écoles publiques et privées de la région pédagogique No 28. Objet de la formation, transmettre aux enseignants et directeurs, les nouveaux contenus des curricula révisés en mathématiques et en français au Cours d’Initiation (CI). Au bout de six jours d’intenses travaux, ils devraient être à même d’instruire leurs apprenants sur la base de ces notions. Comme leurs autres collègues restés à leurs postes, tout enseignant a un ensemble d’activités à exécuter pour préparer sa séquence de classe afin de bien faire son travail, en situation de classe et en dehors.

Une préparation avec précision

Au Complexe Scolaire Sikè-Nord, c’est la pause, occasion pour les enseignants de souffler un peu. Approché, Yaovi Stanislas Houessou, instituteur adjoint de la classe de CI au Complexe Scolaire ‘‘ Les Calin’ours’’, estime que tout enseignant sait qu’avant de venir en classe, il doit se préparer. Pour ce faire, précise Pierrette Adjato, maîtresse de la classe de CEI au Complexe Scolaire ‘‘La Lumière Céleste’’, «avant sa journée de travail, l’enseignant prépare les fiches, la classe, il corrige les cahiers et il s’organise». Mais avant cela, précise-t-elle, il y a une préparation lointaine qu’il doit faire. Pour entrer dans les détails, l’enseignante aborde d’une voix calme, chaque aspect de cette préparation. «Pour préparer la fiche, l’enseignant rassemble et exploite certains documents parmi lesquels les mesures correctives, les manuels et autres documents qu’ils jugent nécessaires et pertinents», fait savoir l’enseignante, habillée d’un complet aux motifs jaune et noir. En ce qui concerne la préparation technique de la salle de classe, Pierrette Adjato renchérit, martelant qu’il faut d’apprêter la classe avant l’arrivée des enfants en préparant le tableau, le matériel qui sera utilisé et mettre toute la planification de la journée au tableau.

Le travail de l’enseignant le jour de classe

«L’enseignant doit se lever très tôt pour se rendre à son lieu de travail». C’est le premier secret pour réussir sa journée de classe, selon Antoine Donte, instituteur adjoint de la classe de CI à l’Ecole Urbaine Centre groupe A de Ouassa-Péhunco. Joint au téléphone, il précise qu’au plus tard à 7 heures 30 minutes, le titulaire de classe doit être déjà à l’école. Avis partagé par Yaovi Stanislas Houessou qui ajoute que l’enseignant se doit de venir très tôt pour s’assurer de la propreté de sa classe.

Yaovi Stanislas Houessou enseignant ajoint

 

Une fois la classe prête et les apprenants assis à leurs places, c’est le moment de dérouler la séquence de classe. A ce sujet, Yaovi Stanislas Houessou informe que chaque jour dispose de sa planification. En ce qui concerne l’agenda de la journée, il renseigne que «la matinée, nous terminons à 12 heures suivi d’une courte pause de quinze minutes allant de 10 ou 10 heures 15 minutes à 10 heures 30 minutes. Les cours de l’après-midi commencent à 15 heures et prennent fin à 17 heures».
Firmine Fanou, quant à elle, donne un bref aperçu du déroulement des activités pédagogiques proprement dites en situation de classe. «Il faut dérouler la leçon et après cela, il faut évaluer pour voir si le message est passé», affirme l’enseignante qui ajoute, au passage, la correction des cahiers des apprenants. Si pour les autres, la fin de la journée d’un enseignant est sanctionnée par la correction des cahiers, chez Antoine Donte, c’est avec un chant qu’il clôture sa journée avec les élèves.

Discipline et langage, les éléments perturbateurs qui guettent

Aussi facile qu’elle pourrait paraître, la journée de l’enseignant n’est pas un fleuve calme et tranquille. Toute cette planification, pour réussir une bonne journée, est parfois perturbée. Yaovi Stanislas Houessou, enseignant au Complexe Scolaire ‘‘Les Calin’ours’’, lève le voile sur cette préoccupation : «Les difficultés se situent surtout au niveau des enfants». Selon lui, la plupart du temps, les enfants bavardent et ne suivent pas ou ne font pas les devoirs de maison. Pour bannir ces mauvaises habitudes, il demande aux parents de suivre les enfants à la maison pour qu’ils fassent les exercices afin de leur permettre de ne plus connaître des interruptions dans le déroulement des séquences de classe.
Avec ses nombreuses années d’expériences, Pierrette Adjato, enseignante de CE1, au Complexe Scolaire ‘‘La Lumière Céleste’’, aborde un autre problème qui pourrait sembler anodin : le langage. «Il faut arriver à se mettre au niveau des enfants pour leur expliquer les choses afin qu’ils puissent comprendre. Si le niveau de l’enseignant est élevé, ils ne vont rien comprendre», affirme jovialement l’institutrice, avant d’indiquer que pour s’en sortir, «on fait des mimes, des sketchs, il y a aussi les matériels qui nous aident». Après avoir déroulé sa journée, comme un artiste, l’enseignant doit mettre un point d’honneur à arranger sa sortie.

Sortir par la grande porte en faisant le point

Pour Firmine Fanou, maîtresse du cours d’initiation, la journée de classe d’un enseignant se couronne par la correction des cahiers de devoirs. En effet, justifie-t-elle, «si tu ne corriges pas au fur et à mesure, tu ne pourras pas corriger les tares de l’enfant pour faire asseoir la connaissance». De son côté, Pierrette Adjato, dit qu’à la fin de la journée, «l’enseignant résume tout ce qu’il a fait avec les enfants. S’il y a une partie qu’il a laissée ou qu’il a oubliée, il va maintenant programmer cela pour une autre séquence». L’enseignant n’a pas de vie privée, fait entendre Firmine Fanou, car «il consacre tout son temps à son travail».

Viviane SOGBLONGBE (Stag)

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